FMJ MtlMercredi, 32e Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Antoine-Emmanuel
Tt 3, 1-7 ; Ps 22 ; Lc 17, 11-19
10 novembre 2010
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Vers les eaux du repos

Il me mène vers les eaux tranquilles
et me fait revivre (Ps 22(23)2-3).

La Bible de Jérusalem traduit :
Vers les eaux du repos il me mène,
il y refait mon âme.

Frères et sœurs, voilà ce que le Seigneur fait :
Il nous redonne vie par le moyen d’une eau pure,
d’une eau de repos et de paix.

« Nous étions insensés, révoltés égarés,
esclaves de toutes sortes de désirs et de plaisirs.
Nous vivions dans la méchanceté et les rivalités.
Nous étions odieux et remplis de haine
les uns pour les autres » (Tt 3,3).

Mais la bonté de Dieu et sa tendresse pour tous un jour,
se sont manifestées dans notre histoire.
L’Amour est entré dans nos ténèbres.
Comme une intruse, la tendresse de Dieu
s’est frayée un chemin jusqu’à notre cœur blessé.

Le Seigneur ne s’est pas occupé des œuvres de justice
que nous avions pu accomplir ;
ce ne sont pas nos mérites qui l’ont attiré,
c’est notre misère qui l’a attiré.
Il n’était – et n’est – poussé que par sa seule miséricorde.
C’est la miséricorde qui l’a lancé sur la route des hommes
les cherchant, les appelant.
Nous cherchant, nous appelant, dès l’aurore de chaque jour.

Poussé par sa miséricorde,
il nous a sauvés par le bain de la régénération (v. ).
par une eau qui nous génère à nouveau.
Il nous a fait renaître,
non plus du sein d’une femme de cette terre
mais du sein de sa miséricorde,
du sein de l’Église,
du sein divin qui est l’Esprit Saint.

*

Souvenons-nous, frères et sœurs,
de l’eau de notre baptême.
Ce jour-là, de cette eau-là, nous sommes nés de nouveau.
Une créature nouvelle est venue au monde:
notre vraie personnalité,
notre véritable identité.
Aux eaux du repos Il a refait notre âme.

Au jour de notre baptême,
même si c’est par quelques gouttes sur notre front,
tous, nous avons été sauvés par le bain de la régénération
et de la rénovation dans l’Esprit Saint.

Même si notre misère présente nous écrase
et veut nous décourager,
le don est là,
la grâce est là,
un être nouveau est là, en chacun de nous,
qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Jésus.

Souvenons-nous de l’eau de notre baptême.
Si nous ne nous en souvenons pas,
le péché nous conduit au découragement, à l’abattement,
et l’abattement nous conduit à pécher plus encore.

Si nous nous en souvenons,
le péché nous conduit à replonger dans les eaux de la miséricorde,
et par là-même, à découvrir l’étendue de la miséricorde divine,
et à être dégoûtés du péché.

Alors nous n’en finissons
pas de faire comme le samaritain de l’Évangile :
nous revenons vers Jésus, glorifiant Dieu à pleine voix.
Nous tombons sur la face, à ses pieds,
pour lui rendre grâce (cf. Lc 17, 15-16).

Et nous l’entendons nous dire :
« Je suis ton Pasteur, ton Berger, tu ne manques de rien.
Sur des prés d’herbe fraîche, je te fais reposer.
Vers les eaux du repos je te mène.
J’y refais ton âme.
Je te guide aux sentiers de la justice
à cause de mon Nom et du Nom de mon Père.
Si tu passes un ravin de ténèbres,
tu n’as rien à craindre, car je suis près de toi.
Mon bâton de pasteur, la houlette de ma croix
sont là qui te consolent.

Devant toi j’apprête une table,
face à tes adversaires,
face à tes passions,
face aux démons.
D’une onction je parfume ta tête et ta coupe déborde.

Oui, grâce et bonheur t’accompagnent tous les jours de ta vie.
Ta demeure est mon cœur et le cœur du Père
en la longueur des jours.
Amen. (cf. Ps 22(23)

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