Traditions et fondements

« Les traditions qui fondent la vocation des FMJ s’enracinent dans ce que l’Écriture, les Pères et les mystiques ont déjà apporté à l’Église, en fait d’expérience et de lumière à ce propos. Notamment: les moines, les ascètes des tous premiers âges chrétiens vivant au cœur des cités; saint Basile, père des moines d’Orient dans son appel à la vie fraternelle et sa dimension ecclésiale et spirituelle; saint Martin, dans sa volonté d’implanter la vie monastique en un lieu citadin et d’associer moines et moniales, cénobites et ermites; saint Benoît, père des moines d’Occident, dans son invitation à l’obéissance et à l’humilité; saint François et sainte Claire, dans leur exhortation à la joyeuse pauvreté; saint Dominique, dans son invitation à la contemplation pour un rayonnement évangélique; sainte Catherine de Sienne, pour son dévouement à l’Église; sainte Thérèse d’Avila, pour son enseignement sur l’oraison; et le frère Charles appelant à crier l’Évangile par toute sa vie. À la suite de Jésus passant de ville en ville pour monter à Jérusalem et de Marie également citadine. » (Constitutions §9)

Cinq notes caractéristiques des FMJ

Consacrés dans la vie monastique, frères et sœurs intègrent l’arc-en-ciel de la vie urbaine en cinq harmoniques particulières.

1) Frères et sœurs sont citadins et citadines dans le contexte des grandes villes, vivant au rythme urbain, ce qui implique de travailler en ville et de prier dans une église ouverte sur la cité. Leur présence rappelle aux habitants des grandes villes modernes, des mégapoles, qu’il est possible d’être contemplatifs au cœur de la réalité la plus marquante aujourd’hui, soit le phénomène urbain. Il est possible de vivre au cœur du monde sans épouser l’esprit du monde. Il est possible de remonter à la source du radicalisme évangélique en s’appuyant sur une tradition solide, mais pour l’ouvrir librement aux exigences de notre temps.

2) Ils sont salariés. Cette présence au cœur de la ville n’est pas que géographique, elle s’exprime aussi par leur travail au-dehors, avec les autres travailleurs et travailleuses dans la cité. Ils vivent au rythme de la ville et de ses salariés, alliant à une vie de silence et d’oraison les exigences du travail à mi-temps, de manière solidaire et contestataire. Contestataire, en voulant gagner seulement leur vie et non pas de l’argent; solidaire, en travaillant comme la majorité des travailleurs et travailleuses salariés et non comme indépendants.

3) Les frères et sœurs sont locataires, tant dans leurs résidences en deux communautés autonomes que dans l’église à laquelle ils sont affectés. Selon leur règle, ils ne sont, autant que possible, propriétaires de rien.

4) La communauté n’a pas de clôture murale, son monastère est la ville. Mais une clôture morale conduit les moines et moniales à réserver des temps et des lieux de silence, de désert et de solitude. Au cœur de cette communion, on note quelques gestes ou ruptures tels le port de l’habit monastique, la garde strictement personnelle des cellules, de longs temps de prière et de lectio divina, les repas en silence et le grand silence du soir.

5) Comme le demande Vatican II, les FMJ sont insérées dans la réalité de l’Église locale, et donc en lien avec l’évêque du lieu. Elles assurent matin, midi et soir une liturgie quotidienne au cœur de la cité.

« En choisissant de prier au cœur des villes, tu veux signifier que ta vie est au cœur de Dieu. Tu n’as pas épousé le monachisme citadin au titre de la solidarité, de l’apostolat ou même du témoignage, mais d’abord pour contempler Dieu gratuitement et incessamment, dans sa plus belle image qui est, avant la solitude, la montagne, le désert ou le Temple, la cité des hommes, visages du Visage de Dieu et reflets de l’Icône du Christ. Moine et moniale de Jérusalem, tu es au cœur de la Ville-Dieu. »

« Tu n’as pas cependant choisi de séparer la prière et la vie, mais de les unifier. De porter ta prière dans la ville et d’accueillir en ta prière la ville. De vivre le lien entre l’action et la contemplation, le travail et la contemplation, la rue et la contemplation. Comme Jésus, Marie, les Apôtres et tant de moines l’ont fait. Que leur exemple reste ton espérance et ton soutien. » Livre de Vie – Jérusalem §14