FMJ MtlMardi, 25e Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Antoine-Emmanuel
Esd 6, 7-8.12.14-20 ; Ps 121 ; Lc 8, 19-21
22 septembre 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Nous devenons Marie

Est-ce que tu aimerais donner vie à un enfant ?
Est-ce que tu aimerais accompagner la croissance d’un enfant,
le mettre pleinement au monde ?

Mieux : est-ce que tu aimerais donner vie à Jésus ?
Le porter en toi ;
Le mettre au monde ;
prendre soin de Lui pour qu’Il puisse vivre, grandir,
déployer tout son être ?

En d’autres termes :
aimerais-tu être « mère » de Jésus ?

« Mère », non pas « père ».
Ce ne sera jamais toi qui te donneras à toi-même
la semence qui déclenche en toi cette maternité.
Nous aurons toujours à la recevoir de Dieu, du Père.

Mais si nous recevons cette Semence divine,
qui contient tout l’être de Dieu,
Son infini amour,
Son infini mystère ;
si nous la recevons,
que nous soyons femme ou homme,
nous mettrons Dieu au monde,
nous permettrons à Jésus
de vivre une humanité de surcroit,
d’être présent au monde,
de renouveler le mystère de l’Incarnation.

Tout est déjà en nous pour donner vie à Jésus.
Tout est prêt, continuellement prêt
si nous vivons dans la grâce,
mais il faut la divine Semence.
Mais quelle est cette Semence ?
Où est-elle pour que nous la laissions venir
au plus profond de notre être ?

Inutile de descendre dans les profondeurs des abîmes
ou de monter au plus haut des cieux pour la trouver.
« Ma mère et mes frères sont ceux
qui entendent la Parole de Dieu et agissent » (Lc 8,21).

Entendre et agir…

Quand la Semence vient-elle en nous ?
Quand nous écoutons la Parole de Dieu.

Quand la Semence féconde-t-elle la beauté
de notre être tout prêt pour la vie ?
Quand nous agissons,
quand nous mettons la Parole en pratique.

Il y a une grande différence
entre lire, méditer, savourer la Parole
et vivre la Parole.

Vivre la Parole, c’est recevoir
une Parole que je reconnais
comme Parole qui m’est adressée à moi
ou qui nous est adressée à tous
de manière particulière.
Et je choisis de la mettre en pratique
en prenant le temps, les moyens pour cela.

Par exemple, dimanche dernier nous avons entendu
« Si quelqu’un veut être le premier,
qu’il soit le dernier de tous
et le serviteur de tous » (Mc 9,35).

C’est une chose de trouver cette Parole magnifique
et une autre de prendre les moyens
pour la vivre très concrètement
par des choix d’humilité, ou par des renoncements
à ce que le besoin d’être au-dessus des autres
fait germer en nous.

Si nous mettons la Parole en pratique,
alors la Vie de Jésus apparaît sur notre Terre.
Jésus Se manifeste bien vivant à travers nous
et à travers d’autres personnes
à qui notre vie, ainsi changée, fait du bien.

Nous devenons vraiment mères de Jésus.
Notre vie devient féconde.
Et Jésus a trouvé en nous une maman.
Nous vivons alors le mystère de Marie.
Nous devenons Marie ;
nous communions à son mystère profond.

C’est déroutant,
mais c’est la grandeur de notre vocation chrétienne.
Cette vocation dont le plaisir
est renouvelé à chaque Eucharistie.
Nous y offrons au Père
notre vie travaillée par la Parole.
Nous y offrons au Père
les surprises de son œuvre en nous.

Il suffit de penser à la Première lecture :
qui aurait pensé que deux empereurs perses
seraient les instruments de la libération d’Israël
et de la reconstruction du Temple ?

Le Seigneur a été fidèle à sa Parole,
mais le chemin de l’exaucement
a été le plus inattendu qui soit.
C’est cette œuvre de la Parole
que nous offrons au Père !

Père, tout ce que Ta Parole, Ton Verbe, Ton Fils
opère et opérera en nous
dans l’Esprit, nous te l’offrons !
Rends-nous profondément ouverts
à la semence de Ta Parole
pour que se renouvelle en nous
le mystère de Marie. Amen.

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