FMJ MtlNOTRE-DAME-DU-SAINT-SACREMENT, Patronne du Sanctuaire – C
Frère Antoine-Emmanuel
Éz 47, 1-12 ; Ct Is 12 ; Jn 2, 1-11
13 mai 2010
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Ils n’ont plus de vin

Près de la croix de Jésus se tenait sa Mère.
Et près d’elle, près de Marie, le disciple.

Jésus donc voyant LA mère
et tout près d’elle le disciple qu’il aimait,
dit à la mère « Femme, voici ton fils » (Jn 19, 26)

« Voici ton fils », « Voici ta Mère ».
Ce sont là des paroles de vie,
des paroles qui indiquent,
qui annoncent une vie nouvelle
que le disciple va recevoir
à travers la Vierge.

Jésus ne dit pas à Jean :
« prends soin de ma mère,
veille sur ses vieux jours ».
Mais il dit « Voici ta Mère ».
De la croix jaillit une vie nouvelle,
et cette vie te viendra par Marie.

La vie qui va se manifester dans un instant
par l’eau du côté du Christ,
cette vie nouvelle qui a sa source dans la Pâques de Jésus,
cette vie dont nous voulons vivre
parce qu’elle est éternelle,
parce qu’elle est un fleuve débordé d’amour et de miséricorde,
cette vie c’est Marie qui en est la Mère.
Elle l’a reçue pour nous.
Elle la reçoit pour que nous en vivions.

« Voici ta Mère ».
Jean, disciple, figure de tous les disciples,
de tous les assoiffés,
Jean, « voici ta Mère » !
Regarde-la !

Regarde-la bien,
parce que si tu veux vivre de cette vie
qui déborde de vie
et traverser toutes les morts,
alors il te faut rester proche de ta Mère.
Chaque fois que tu t’éloignes d’elle,
tu te coupes de la source,
tu te coupes de la vie.

« Voici ta Mère ».
Regarde-la !
Vois en elle la Femme des douleurs
qui communie comme personne
aux souffrances de son Fils.
Elle est crucifiée avec lui,
le glaive lui traverse le cœur
et nous sommes incapables de décrire
la souffrance d’un cœur immaculé.

Regarde la Femme des douleurs.
Mais vois aussi en elle, à cette heure du Golgotha,
la béatitude d’un cœur exaucé.
Car du haut de la croix
la parole est descendue
« à la rencontre de son plus intime désir » (Card. Journet)
Cette heure, Marie l’attendait,
Marie la désirait.
L’heure du Salut, dont l’attente consumait son cœur,
mais aussi l’heure où elle serait associée au Salut.

Pourquoi l’Évangéliste Saint Jean
a-t-il voulu nous souligner le rôle de Marie
lors du miracle de Cana,
sinon pour nous dévoiler le désir,
le plus intime désir de Marie :
le désir d’être unie au Salut du monde.
Jean nous a découvert à Cana
la charité de Marie :
l’agapè brûlante et consumante de cœur de Marie.

« Ils n’ont plus de vin » (Jn 2,3).
Je voudrais avec toi m’offrir au pressoir de l’amour
pour que le vin, pour que l’amour
coule à flots sur le monde devenu une noce sans vin.

Jésus lui avait alors répondu
que son heure n’était pas encore venue (v. 4)
car il fallait encore annoncer l’Évangile des Béatitudes,
appeler les douze, les saintes femmes et tous les disciples,
il fallait surtout les introduire
dans le mystère de l’Eucharistie.

Mais désormais, tout cela est fait
jusque dans la jubilation et dans les larmes,
jusque dans la louange et dans le sang,
et l’heure, oui, est venue.

L’heure de Jésus et donc l’heure de Marie,
celle que désirait son âme immaculée.
Combien Marie nous a désirés,
combien Marie a désiré devenir notre mère
pour que nous vivions comme elle et avec elle
de la vie du Christ, de la joie du Christ.

*

Frères et sœurs, un jour j’ai exulté de joie
en me découvrant tellement désiré, tellement attendu
par cette Mère immaculée.
Tellement aimé.

Cette joie, je la demande à l’Esprit pour chacun de vous.
Tous, nous sommes tellement désirés,
attendus et aimés par Marie.

Immaculée Conception,
c’est son être, son nom, son mystère ;
Marie est toute transparente
à la Source divine.
L’eros de Dieu,
le désir que Dieu a de nous,
emplit le cœur de Marie ;
et il nous est bon, si bon,
de nous confier, de nous consacrer à elle,
de nous offrir à sa divine maternité.

Voici ta Mère ;
Regarde-la !
Mais surtout confie-toi à elle.
Confie-lui ce que tu as de plus lourd, de plus pénible en ta vie.
Confie-lui encore ce que tu as de plus beau, de plus précieux.
Et surtout : confie-lui ce que tu es,
confie-lui la vocation, la mission que tu es.
Sa Maternité fera que ton être s’épanouira dans l’amour.

« Marie, nous nous consacrons à ton cœur maternel
pour accomplir fidèlement la volonté du Père.

Avocate et Médiatrice de la grâce,
Toi qui es entièrement immergée
dans l’unique médiation universelle du Christ,
demande à Dieu, pour nous,
un cœur complètement renouvelé
qui aime Dieu de toutes ses forces
et serve l’humanité comme toi-même l’a fait.

Redis au Seigneur cette parole efficace :
ils n’ont plus de vin
afin que le Père et le Fils répandent sur nous
comme dans une nouvelle effusion,
l’Esprit Saint ».

(extraits de l’acte de consécration au Cœur immaculé de Marie
pour les prêtres.
Benoît XVI – 12.05.2010)

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