FMJ MtlVendredi, 3e Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Antoine-Emmanuel
Hé 10, 32-39 ; Ps 36 ; Mc 4, 26-34
30 janvier 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Une large fenêtre qui laisse entrer la lumière du Christ

Souvenez-vous de ces premiers jours,
nous dit la lettre aux Hébreux.
Souvenez-vous des premiers jours
où vous avez reçu la lumière du Christ (Hé 10,32).
Et souvenez-vous des luttes, des combats
que vous avez menés pour être fidèles à votre foi.

Voilà ce que nous demande le Seigneur ce soir :
souvenez-vous des épreuves
que vous avez traversées.
Souvenez-vous des luttes spirituelles, morales
que vous avez menées.
Être chrétiens n’est pas de tout repos, nous le savons.
Souvenons-nous de toutes les victoires
que la miséricorde de Dieu a remportées en nous.

Si nous sommes assis sur ces bancs ce soir,
c’est que le Seigneur nous a rendus forts dans les épreuves.
Il nous a relevés tant et tant de fois.
Il a dégagé nos pieds de toutes sortes de pièges.

Bien !
Et que nous dit encore le Seigneur :
Ne perdez pas votre assurance… (v. 35).
Car l’endurance vous est nécessaire
pour accomplir la volonté de Dieu… (cf. v. 36).
Celui qui est juste à mes yeux par la foi, vivra. (v. 38).

Ne pas perdre notre audace.
Aller de l’avant dans une foi confiante, audacieuse, créative.
Et puiser dans le Seigneur l’endurance, la persévérance !

Et où trouver cette énergie ?
Dans la semence !
Dans la toute petite semence.
Si petite que le monde ne la voit plus,
aveuglés que nous sommes
par de millions de vidéos, de gadgets, de divertissements.

La force qui transforme nos vies de l’intérieur,
c’est la semence de Dieu,
la semence de sa Parole.

Ce n’est pas nous qui tirons dessus
pour Lui faire produire son fruit :
c’est elle qui, si nous la laissons atteindre notre cœur,
déploie une énergie plus forte que la scission de l’atome.

Comme la petite graine qui devient un grand arbre,
notre vie ensemencée devient un débordement de charité,
portée par une foi audacieuse et persévérante.

Voilà qui est notre appel à tous.
Tous appelés à la sainteté.
Mais tous… à risque !
À risque de s’endormir, de se lasser, de se décourager.

C’est pour cela que Dieu dans sa liberté souveraine
s’approprie des vies pour que des femmes et des hommes
soient au service des croyants pour les réveiller.

C’est pour ceux-là
que nous allons prier intensément cette fin de semaine.
Nous allons demander au Seigneur
un nouveau printemps de la vie consacrée.
Une nouvelle montée de sève,
une nouvelle floraison de charismes et de vies données
et de nouveaux fruits pour le bénéfice
de toute l’Église et de notre mission.

C’est là tout l’enjeu de l’Année de la vie consacrée.
Cette année est une fenêtre qui s’ouvre
pour laisser entrer la lumière du Christ
dans les cœurs, dans les communautés,
dans toutes les vies consacrées,
qu’elles soient consacrées par des vœux publics
ou dans le secret des cœurs.

Cette année de la vie consacrée est une très large fenêtre
qui permet aux rayons d’En-Haut,
aux rayons d’Amour de la divine Trinité,
d’entrer en profondeur dans les âmes et les communautés.
Et plus cette lumière est accueillie en profondeur,
plus elle devient intense et plus elle libère,
plus elle dégage le témoignage.

Il y a toute une obscurité de tristesse, de honte, de découragement
qui ensevelit la vie consacrée en occident
et que cette lumière du Christ vient illuminer.
Et cela pour un nouveau témoignage
donné au Christ dans notre monde.

Le Pape François aurait pu baisser les bras
et s’accommoder de ceux qui célèbrent déjà
les funérailles de la vie consacrée en nos pays d’Occident.
Mais non !
Face à toute l’hostilité et aux scandales de la vie religieuse,
il appelle l’Église à réveiller le sens de la consécration,
de cette mystérieuse appartenance à Dieu.
Et sans doute, le Pape attend-il des consacrés
qu’ils soient de la dynamite
dans la conversion missionnaire de l’Église,
et cela par l’authenticité de vies livrées à l’Évangile
qui jamais ne voudront se pavaner sur les montagnes saintes.

Et nous, nous petit peuple du Sanctuaire,
nous nous préparons à accueillir les baptisés
et parmi eux, les consacrés qui pendant 24 heures
viendront se retremper dans la lumière du Christ ici-même.

C’est un travail, un effort, du labeur qui s’annonce.
Mais c’est une grâce.
En donnant, nous allons recevoir.
En nous mettant au service de l’Église,
nous allons voir s’épanouir en nous
le sens et le goût de notre propre consécration
car Jérusalem existe pour l’Église.
Le soin donné à l’Église donne à notre célibat consacré
un surcroît de sens et de joie.

Je le dis particulièrement pour tous les consacrés ici présents :
l’amour de l’Église, l’amour en acte,
vient renforcer le sens sacré de la sexualité consacrée à Dieu,
de l’affectivité consacrée à Dieu.
Le Seigneur vient simplifier, faciliter, purifier
l’aspect affectif et sexuel de la consécration
en revalorisant la virginité du cœur et la virginité du corps.

Cela fait partie de cette mystérieuse croissance
de la vie du Royaume dont nous parle Jésus
dans la Parabole de ce jour.
La vie du Royaume grandit en nous
on ne sait comment (cf. Mc 4,27).
Voilà ce dont nous allons être témoins,
instruments et bénéficiaires en ces jours qui viennent.

Seigneur, nous te bénissons,
Toi qui pour la joie de l’Église et du monde
vient éveiller, libérer, déployer le don de la vie consacrée
en notre terre québécoise qui demain,
comme l’a prophétisé le pape François
portera de nouveau
des fruits de sainteté missionnaire de par le monde.

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