FMJ MtlSAINT BARTHÉLÉMY, APÔTRE DU SEIGNEUR (dit Nathanaël) –  C
Frère Antoine-Emmanuel
Ap 21, 9-14 ; Ps 144 ; Jn 1, 45-51
24 août 2010
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Saint Nathanaël

« Je t’ai vu sous le figuier », Nathanaël (Jn 1,48).
Je t’ai vu quand tu méditais la Parole.

« Et toi, Je t’ai vu dans ton studio ;
Je t’ai vu dans ta cellule de moine ;
Je t’ai vu dans l’église ou dans le métro ;
Je t’ai vu quand tu méditais la Parole »
pourrait nous dire Jésus ce soir.

Mais est-ce que Jésus pourra nous dire
comme à Nathanaël :
« Voilà pour de vrai un Israélite
en qui il n’est pas de fourberie,
pas de mensonge » (Jn 1,47).

Jacob appelé par la suite Israël
était l’homme du calcul, de l’intérêt personnel,
de la ruse, de la fourberie.
Nathanaël, au contraire, est un homme
qui ne joue pas avec Dieu,
qui ne triche pas.

Il n’est pas dit qu’il soit parfait
et incroyablement vertueux.
Il est dit qu’il est vrai avec Dieu,
vrai avec la Parole de Dieu.
Il n’y a pas en lui d’hypocrisie,
de compromis, de marchandage.
C’est un homme non seulement qui croit en Dieu
mais qui croit Dieu.

C’est certainement un homme qui crie vers Dieu
parce qu’il sait que Dieu seul peut sauver Israël.

Et nous, frères et sœurs,
quand nous lisons la Parole, quand nous la méditons,
est-ce que nous prenons au sérieux
le fait qu’elle est Parole de Dieu ?
Est-ce que nous réalisons
que c’est Dieu Lui-même
qui s’avance vers nous à travers sa Parole ?

Jésus aime cette vérité, cette authenticité.
Pas de faux-semblant,
pas de jeu, pas de théâtre…
Comme lorsque Nathanaël déclare :
« De Nazareth, peut-il y avoir quelque chose de bon ? » (Jn 1,46)

Nathanaël vient de Cana.
Ce n’est pas qu’il méprise Nazareth,
mais il sait que Nazareth n’est pas mentionnée dans l’Écriture
et il le dit clairement, carrément.

Il accepte pourtant de se mettre en route
d’aller rencontrer ce Jésus dont Philippe lui parle.
Peut-être parce que sous le figuier
avait-il a crié vers Dieu ?
Il a crié la misère d’Israël et sa propre misère.
Il a imploré la venue du Roi d’Israël, du Messie,
du Béni de Dieu dont le Psaume 2 dit :
Tu es mon fils, moi aujourd’hui, je t’ai engendré (Ps 2,7).

Comme Zacharie,
il attendait la Consolation d’Israël (cf. Lc 2,35).
Comme Joseph d’Arimathie,
il attendait le Royaume de Dieu (cf. Lc 23,51).

Il accepte d’aller à la rencontre du messie
là où on ne l’attendait pas.
Cela aussi c’est la grandeur de Nathanaël.
Benoît XVI parle ici de la « liberté de Dieu
qui surprend nos attentes
en se faisant trouver précisément là
où nous ne l’attendions pas » .

« Viens et vois »
C’était la Parole juste
pour toucher le cœur de Nathanaël.
Car de fait la rencontre, le face-à-face avec Jésus
va renverser sa vie.
D’abord parce qu’il se découvre connu :
ce Jésus me connaît.
Il sait ce que j’ai vécu sous le figuier
avant que Philippe m’appelle.
Et il sait ma soif de vérité, mon attente de Dieu.
Il sait que rien de factice ou de superficiel
ne peut combler mon attente.
En quelques mots, quelques regards,
Nathanaël creusé intérieurement par la recherche de Dieu,
a perçu que ce Jésus est la réponse de Dieu,
que ce Jésus est Dieu qui répond
au désir qu’Il a lui-même creusé en l’homme.

« Rabbi, c’est toi qui est le Fils de Dieu !
C’est Toi qui es le Roi d’Israël. »

Il n’est pas seulement, et même il n’est pas vraiment
« fils de Joseph » comme Philippe lui avait dit.
Il est Fils de Dieu, Béni de Dieu, un avec Dieu.
Mais il est aussi Roi d’Israël,
Il est le Messie qui prend soin du peuple,
qui veille sur les pauvres et les petits,
qui libère Israël de l’étau de l’hypocrisie.

Frères et sœurs, Nathanaël est-il arrivé
au terme de son chemin, au terme de son désir ?

Non !
Jésus le lui dit :
« Tu verras de plus grandes choses ».
Ta confession de foi est magnifique,
mais elle t’appelle plus loin
dans la découverte du Christ et de Dieu !
« Vous verrez le ciel ouvert,
et les anges de Dieu monter
et descendre sur le Fils de l’homme »
C’est dire que tu verras que Jésus
est en personne le Bethel, la Maison de Dieu,
le Temple de Dieu sur cette Terre.
C’est en Lui que l’homme communique avec Dieu.
C’est en Lui que l’homme s’unit à Dieu.
parce qu’en Lui Dieu S’unit à l’homme.

*

Frères et sœurs, elle est belle déjà,
elle est très belle la confession de foi
que chacun de nous peut faire aujourd’hui.
Mais, comme pour Nathanaël,
elle est un commencement.
Nous n’en finirons pas de découvrir le Visage de Jésus
et en Lui de nous laisser unir au Père.

Regardons bien l’hostie ce soir.
Elle nous révélera encore du nouveau
sur le Visage du Christ !

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