FMJ MtlJeudi, 30e Semaine du Temps ordinaire – A
Frère Antoine-Emmanuel
Rm 8, 31-39 ; Ps 108 ; Lc 13, 31-35
27 octobre 2011
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Quand des médias veulent supprimer l’Église

« Va, sors d’ici : Hérode veut te tuer » (Lc 13,31).
Et pourquoi Hérode veut-il tuer Jésus ?
Parce qu’il se sent menacé.
La vérité de Jésus menace le mensonge d’Hérode.
La charité de Jésus menace la perversité d’Hérode.
La douceur de Jésus menace la violence d’Hérode.
Hérode est en réalité très faible, très impuissant,
ne serait-ce que parce qu’il n’est qu’un roitelet
qui essaye de s’attirer les faveurs de César !

Hérode veut tuer Jésus.
Exactement comme un certain pouvoir médiatique
veut aujourd’hui supprimer l’Église.

Un pouvoir médiatique qui est un colosse,
un colosse aux pieds d’argile.

*

Que répond Jésus aux pharisiens
qui utilisent la menace hérodienne
pour se débarrasser, eux aussi, de Jésus ?
« Allez, dites à ce renard :
‘Voici, je chasse les démons,
j’accomplis des guérisons, aujourd’hui et demain,
et le troisième jour, je suis accompli’ » (Lc 13,32).

En d’autres termes :
aujourd’hui et demain j’accomplis la mission
de libération et de guérison que le Père m’a confiée
et le troisième jour, je suis à la fin.
Et nul ne pourra me supprimer avant l’Heure,
l’Heure de ma Pâques à Jérusalem,
l’heure de mon accomplissement,
l’heure où mon humanité sera accomplie
à travers l’offrande de la Croix et la Résurrection.
On entend derrière cette réponse
les mots de Jésus que rapporte Saint Jean :
« Ma vie, nul ne la prend, c’est moi qui la donne » (Jn 10,18).

*

Frères et sœurs, il en va de même pour l’Église.
Un pouvoir médiatique veut la supprimer,
la faire taire, la faire oublier.
Allez, dites à ces renards que Jésus continue à travers l’Église
son œuvre de libération et de guérison,
et que nul ne pourra la supprimer.
Des empereurs romains, des dictateurs,
des Hitler et des Staline ont échoué
et tous les Hérode d’aujourd’hui et de demain échoueront.
L’Église est et reste blessée par les péchés de ses membres,
mais elle est et reste porteuse de la Vie éternelle,
que rien ni personne ne peut anéantir.

L’Église ne connaîtra pas d’autre mort que la Pâques de Jésus
qui est sa propre source de Vie.
Le souci d’objectivité et de vérité des médias est une bénédiction
et peut contribuer à notre chemin de purification, de conversion.
Mais l’obstination médiatique à vouloir ridiculiser l’Église
est certes blessante et affligeante,
mais elle n’est en rien une menace
sur l’existence même de l’Église !

Oui, nous sommes pécheurs, nous avons les mains sales,
mais si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? (Rm 8,31)
Dieu est allé jusqu’à livrer pour nous son propre Fils ;
comment avec son Fils ne nous donnerait-il pas tout ? (v. 32)
Absolument tout ?

Nous qui avons été élus, choisis par Dieu, qui nous accusera ?
Ce ne pourrait être que Dieu… mais Dieu, lui, nous justifie !
Allons plus loin : qui nous condamnera ?
Croyez-vous que ce sera Jésus ?
Jésus qui est mort et bien plus qui est ressuscité ?
Jésus, il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous !

*

Frères et sœurs y a-t-il un événement,
une personne ou même un esprit
qui puisse faire que nous soyons privés de cet amour de Jésus,
que nous soyons coupés, mis à distance de son Cœur ?
Les moqueries du « Devoir » ?
Les railleries de la télé ?
Les insultes des blogues ?
Et, beaucoup plus grave, les persécutions, les violences
contre les chrétiens en Égypte, en Irak, en Inde et ailleurs ?
Ces chrétiens qui peuvent reprendre le Psaume 43 :
à cause de toi, nous sommes mis à mort tout le jour…

Mais, en tout cela nous ne sommes pas les vainqueurs,
nous sommes, dit Paul, les hyper-vainqueurs (uperniquômen)
grâce à Celui qui nous a aimés.
Jamais personne ne pourra nous séparer, nous priver,
nous mettre à distance de l’amour de Jésus.

Ni la mort, ni la vie, ni aucune créature,
ni aucun Hérode, ni aucun média,
rien, rien, rien ne pourra nous séparer
non seulement de l’amour de Jésus,
mais de l’amour du Père qui nous a été manifesté
en Jésus Christ notre Seigneur.

Si nous vivons de cet amour,
nous sommes les grands vainqueurs,
et la grande victoire c’est d’aimer nos ennemis,
c’est d’aimer et de bénir les détracteurs de l’Église.
C’est cette victoire-là que nous venons puiser ce soir
dans l’Eucharistie !

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