Mardi, 25e Semaine du Temps ordinaire – A
Frère Antoine-Emmanuel
Pr 21, 1-6.10-13 ; Ps 118 ; Lc 8, 19-21
23 septembre 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Sa mère et ses frères

« Sa mère et ses frères arrivèrent près de lui ».
« Ta mère et tes frères veulent te voir. »
« Ma mère et mes frères ce sont ceux
qui écoutent et font la Parole de Dieu. » (Lc 8,19-21)

Pourquoi cette insistance ?
Pourquoi répéter trois fois :
« la mère » et « les frères » de Jésus ?

Sa Mère, c’est Marie de Nazareth.
Ses frères, ce sont Jacques, Joseph,
Simon et Jude (Mt 13, 55).
Ce sont ses cousins.

Ce sont eux et eux seuls qui ont un lien de sang
qui leur donne priorité dans leur relation avec Jésus.
Ils sont liés pour toujours avec Jésus
par un lien de sang que rien ne peut briser…

C’est cela que dit la nature autant que la culture traditionnelle,
et même la culture biblique.

Mais Jésus fait éclater tout cela.
Il n’abolit pas, mais Il accomplit.
Il ouvre ce lien de consanguinité, ce lien de sang,
aux disciples qui sont là autour de Lui.

« Voici ma mère et mes frères » (Mt 12,49) ;
ils n’étaient pas des saints, des gens parfaits
ou des disciples extraordinaires.
Et pourtant Jésus, nous dit saint Matthieu,
montre ses disciples et dit :
« Voici ma mère et mes frères »

« Ma mère » : c’est un singulier.
« Mes frères » : c’est un pluriel.
« Ma mère » : c’est un singulier.
Cela s’adresse à chacun de nous personnellement.
La mère, c’est l’unique femme qui conçoit,
porte en son sein et met au monde son enfant.

Aussi chacun de nous, nous sommes « mère »,
personnellement, d’une manière unique.
Chacun, nous concevons, nous portons en nous
et nous donnons au monde
une présence unique, irremplaçable de Jésus.

Personne ne peut concevoir, porter et mettre au monde,
la Présence de Jésus que toi tu es appelé à être.
Personne ne peut te remplacer.
Et si tu ne laisses pas venir cette présence de Jésus que tu es,
le monde n’en bénéficiera jamais.

C’est notre responsabilité.
« Mère de Jésus »,
au singulier, c’est-à-dire chacun.

Et « mes frères » : c’est un pluriel.
Je suis frère de Jésus
quand je deviens votre frère.
Vous êtes frère, sœur de Jésus
quand vous devenez pour moi, un frère, une sœur.

« Frères de Jésus », c’est une solidarité très profonde.
Non pas une solidarité à cause d’un idéal,
même très généreux, mais une solidarité
qui s’enracine au profond de notre être.

« Ce que vous avez fait au plus petit d’entre mes frères,
c’est à Moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40).
Nous sommes frères et sœurs en Jésus.
« Va trouver mes frères » (Jn 20,17).
dit Jésus à Marie Madeleine.
Tous enfants du même Père.
Non pas frères et sœurs à cause d’un projet humain,
mais frères et sœurs par le don de Dieu
qui nous rassemble et nous tisse.

Voici ma mère : c’est ta responsabilité.
Voici mes frères : c’est notre solidarité.
Mère du Christ : nous mettons le Christ au monde.
Frères et sœurs du Christ :
nous nous lions les uns aux autres dans le Christ.

Voilà ce que le Seigneur attend de nous.
Jésus frappe à la porte de ton sein maternel
de ta capacité de donner vie.
Jésus frappe à la porte de ton lien fraternel,
de ta capacité de t’ouvrir aux autres.

Mais comment devenir ainsi « mère »
et « frères » et sœurs de Jésus ?
Par quel moyen ?
Par le moyen le plus simple, le plus humble qui soit :
la Parole de Dieu.

Si tu « écoutes et fais » la Parole,
tu deviens « mère » de Jésus.
Si nous écoutons et faisons la Parole,
nous devenons « frères » et sœurs de Jésus.

Tout cela nous met face à une exigence :
écouter la Parole.
Écouter, ce n’est pas lire.
Écouter, c’est recueillir une Parole nouvelle
que je ne connais pas à l’avance
et la recueillir pour la mettre en pratique.
Pour la vivre.

Voilà ce que nous pouvons choisir de vivre ensemble
particulièrement ces prochains jours :
être à l’écoute de la Parole
que le Seigneur veut vous dire à chacun et à tous.

Nous pouvons nous approcher du triduum qui vient
comme on entre en retraite,
avec le cœur qui est aux aguets
pour recueillir et vivre la Parole que le Seigneur va nous dire.

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