FMJ MtlVendredi, 24e Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Antoine-Emmanuel
1 Tm 6, 2c-12 ; Ps 48 ; Lc 8, 1-3
18 septembre 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Attaché à la Personne de Jésus

Qui fait route avec Jésus à travers ville et village ?
Qui sont ses proches, ses vrais amis,
ceux qui ont accepté de prendre la route avec Lui ?
Il y a les Douze certes, mais aussi certaines femmes,
guéries d’esprits mauvais et d’infirmités.
Luc en nomme trois : Marie-Madeleine, Jeanne et Suzanne.
Certaines femmes donc et d’autres, nombreuses,
qui les servaient de leurs biens et de leurs ressources.

C’est étonnant : Luc ne donne les noms que des femmes
guéries et libérées par Jésus.
Nous ne connaissons pas le nom des autres
dont Luc nous dit qu’elles étaient nombreuses.

Les noms qui émergent, les personnes qui émergent
ne sont pas celles dont la vie a été la plus rectiligne,
la plus vertueuse, au contraire.

Il est difficile de ne pas faire le lien
entre cet Évangile d’aujourd’hui
et celui qui précède que nous avons lu hier,
avec cette femme qui semble bien être Marie-Madeleine
qui montre beaucoup d’amour
parce qu’elle a fait une très profonde expérience
de la miséricorde de Jésus, et en Lui, du Père.

Voilà qui nous fait comprendre
que les trois femmes nommées par Luc,
le sont à cause de leur amour pour Jésus.
Ce n’est pas un devoir comptable de reconnaissance
qui les lie si fort à Jésus, c’est l’amour.
Leur cœur a été blessé.
Jésus est devenu le tout de leur vie
et, pour reprendre les termes de l’Apocalypse,
elles suivent l’Agneau partout où Il va (Ap 14,4).

Une nouvelle virginité habille leur cœur,
elles ont reconnu l’Agneau,
elles ont consenti à ce Messie
qui ne veut aucune gloire humaine
et qui S’offre comme un Agneau.
Et c’est pour cela que nous les retrouverons au pied de la croix.

Parce qu’elles ont été rejointes dans leur pauvreté,
parce qu’elles se sont senties aimées de Dieu dans leur pauvreté,
elles n’ont plus peur de la pauvreté.
Elles savent que l’Amour s’y déploie.

Le récit de Luc les fait réellement émerger,
nous faisant pressentir
que l’on émerge pleinement comme personne.
À partir du moment où nous laissons Jésus opérer en nous
son œuvre de guérison et de libération.

Nous devenons des personnes à la mesure de notre relation à Jésus.
C’est dans la relation à Jésus
que s’épanouit tout ce que le Créateur a déposé
comme dons en nous et entre nous.

Frères et sœurs, qu’elles sont belles ces femmes
qui ont accepté de faire route avec Jésus
jusqu’au pied de la croix.
En elles se manifeste le « privilège
de la féminité dans l’Amour de Jésus »
dont le Père Lethel écrit :
« Parce que Jésus est l’Homme-Dieu, Fils et Époux,
la femme est privilégiée pour l’aimer
avec un cœur de mère et d’Épouse,
avec Marie et dans l’Église ».

Pour reprendre une image chère à la Petite Thérèse,
le cœur humain est comme une lyre avec quatre cordes
qui sont les capacités d’aimer pour une femme,
comme fille, comme sœur, comme épouse, comme mère.
Quatre cordes qui vibrent pour Jésus aimé
comme un père, un frère, un époux et un fils.

Quatre cordes qui vibraient dans le cœur de Madeleine
et des autres saintes femmes.

Et à côté de ce privilège de féminité,
l’Église est aussi embellie par le privilège de masculinité
qui donne à l’homme de s’identifier
avec une profondeur inouïe au Christ ;
au Christ Époux, au Christ Bon Pasteur, au Christ Vierge,
au Christ Sauveur, au Christ Image et Reflet du Père,
au Christ qui répand l’Esprit sur le monde.

Une seule chose compte, que nous soyons homme ou femme :
l’attachement à la personne de Jésus.
Le « bon combat de la foi » dont nous parle Paul,
se situe bien là : ne jamais lâcher le Christ
dans le Mystère de sa mort et de sa Résurrection.
Et surtout nous attacher de plus en plus solidement à Lui,
pour pouvoir dire avec toujours plus de vérité :
« Pour moi, vivre, c’est le Christ ». (Ph 1,21)

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