FMJ MtlBse Teresa de Calcutta, 1997,
fondatrice des Sœurs missionnaires de la Charité
Frère Thomas
Col 1, 21-23 ; Ps 53 ; Lc 6, 1-5
5 septembre 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Avec Jésus être maître du sabbat

Pourquoi Jésus dit-il que
« Le Fils de l’homme est maître du sabbat ? » (Lc 6,5)
N’est-ce pas prétentieux ?
N’est-ce pas Dieu seul qui est maître du sabbat ?
En tous cas, cette réponse de Jésus
doit encore plus choquer les pharisiens.

Mais regardons ce qui pose question.
Voilà que les disciples de Jésus traversent des champs de blé
et qu’ils mangent des épis en les arrachant
et les froissant de leurs mains.
Que leur reprochent les pharisiens ?
Est-ce qu’ils leur reprochent de se servir ainsi
dans un champ qui ne leur appartient pas ?
Non, ce n’est pas cela qu’ils leur reprochent.

De fait, il y a dans la Loi de Moïse, tout un sens du pauvre,
à qui par exemple il est prescrit d’abandonner
les épis de blé tombés à terre au cours de la moisson.
Ils leur reprochent de faire
ce qui n’est pas permit le jour du sabbat (cf. Lc 6,2).

Or la Loi de Moïse, lorsqu’elle parle du sabbat,
ne précise rien sur ce geste que font les disciples de Jésus.
Elle prescrit de ne pas faire de travail ce jour-là,
tout comme Dieu S’est reposé le septième jour après la Création.

Que font donc les pharisiens en reprochant aux disciples
de manger des épis de blé le jour du sabbat ?
Ils assimilent leur geste à un travail.
Ce à quoi Jésus répond en citant l’épisode de la Bible
où David avec ses compagnons ont mangé des pains
réservés aux seuls prêtres, poussés par la faim.
Ainsi, si ses disciples mangent des épis poussés par la faim,
leur geste peut-il encore être assimilé à un travail
qu’il convient de ne pas faire le jour du sabbat ?

En affirmant que le Fils de l’homme est maître du sabbat,
Jésus invite d’abord les pharisiens à ne pas se prétendre
les gardiens exclusifs de la pratique du repos sabbatique.
Ensuite, Jésus nous rappelle à nous tous
que chacun /chacune est d’abord responsable
de la manière dont il met en pratique
les commandements de Dieu dans sa vie.

Le Fils de l’homme, c’est bien sûr d’abord Jésus,
mais c’est aussi chacun-chacune d’entre nous.
Je suis maître du sabbat en ce sens
que c’est moi qui prends la décision – en dernier ressort –
de la manière dont je vais vivre le repos sabbatique.

Les pharisiens se posent en juges
de la manière dont les disciples de Jésus vivent le sabbat.
Leur façon de faire ne leur plaît pas.
Ils en concluent que les disciples de Jésus
transgressent le repos sabbatique.
De la même manière, ils concluront hâtivement
que Jésus ne vient pas de Dieu,
parce qu’Il Lui arrive de faire des guérisons le jour du sabbat.

Quel est donc notre regard sur la manière
dont les personnes qui nous entourent – et nous-mêmes –
vivent les commandements de Dieu ?
Voilà une question que nous pouvons nous poser
à l’occasion de l’année de la miséricorde qui s’en vient.

Est-ce le regard des pharisiens,
qui prend pour mesure mes pratiques,
mes façons de faire à moi
– ou mes idéaux de façons de faire –
que je ne fais pas forcément dans ma vie ?

Ou bien est-ce le regard de Jésus,
qui voit en chaque être humain
une personne responsable
pour mettre en oeuvre dans sa vie,
les commandements de Dieu ?

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