FMJ MtlMercredi, 28e Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Thomas
Rm 2, 1-11 ; Ps 61 ; Lc 11, 42-46
14 octobre 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Être d’abord préoccupé de notre relation à Dieu

Voilà que Jésus entre dans toute une litanie de reproches,
qu’Il fait aux pharisiens et aux docteurs de la loi.
Pourtant cela avait plutôt bien commencé
puisqu’un pharisien avait invité Jésus
à venir manger chez lui.

Jésus avait donc plutôt de bons liens
avec les pharisiens et les docteurs de la loi.
D’ailleurs, lorsqu’Il avait douze ans,
n’était-Il pas resté à Jérusalem trois jours durant,
à l’insu de ses parents,
pour écouter et interroger les docteurs de la loi ?
En fait, Jésus a une passion commune
avec les pharisiens et les docteurs de la loi
et c’est la passion pour la Parole de Dieu, pour sa Loi.
Ainsi que le dit le psaume 118 :
Tes commandements ont fait mes délices,
je les ai beaucoup aimés (v.47).

Et nous voyons, tout au long des Évangiles,
nombre de discussions entre Jésus,
les pharisiens et les docteurs de la loi.
Nous voyons que c’étaient eux
qui venaient vers Lui et ses disciples ;
certains l’invitaient même à manger chez eux,
comme c’est le cas dans l’Évangile de ce jour.

Nous connaissons l’épisode où Jésus a été invité
à manger chez Simon le pharisien.
Cela a été l’occasion pour Jésus
de lui faire tout un enseignement sur la miséricorde
à propos de cette femme qui oignait ses pieds de parfum
et que Simon regardait simplement comme une pécheresse.

Aujourd’hui, Jésus est excédé de ce que son hôte
s’étonne qu’Il ne Se soit pas lavé les mains avant le repas.
De fait, ce n’est pas la première fois
que Jésus entend de telles remarques
de la part des pharisiens ou des docteurs de la loi.
Il les a déjà entendus Lui reprocher
de faire des guérisons le jour du sabbat
ou bien reprocher à ses disciples
d’arracher des épis de blé pour se nourrir, le jour du sabbat ;
ou encore de manger avec des publicains et des pécheurs ;
ou bien encore de pardonner les péchés d’un paralytique
qui demande à être guéri.

En entendant tout cela,
ou en devinant ce que ces pharisiens
ou docteurs de la loi murmurent derrière son dos,
Jésus a de la peine.
Il voit ces hommes religieux,
pourtant amoureux de la Parole de Dieu,
qui prennent un chemin qui en fait,
les éloigne du Dieu en qui
ils ont mis leur foi et leur espérance.

Alors Jésus se met à son tour à faire des reproches
aux pharisiens et aux docteurs de la loi.
Il leur reproche de s’occuper davantage
de la pureté extérieure que de la pureté intérieure.
Il leur reproche de trop se soucier de payer la dîme
et de négliger la justice et l’amour de Dieu.
Il leur reproche de se complaire
dans les honneurs qu’on leur rend ;
d’être comme des tombeaux cachés,
c’est-à-dire de cacher leurs misères intérieures,
et Jésus reproche aux docteurs de la loi
de charger les gens du peuple
de commandements trop pesants
et de ne pas observer ces commandements eux-mêmes.

Nous avons entendu il y a quelques minutes,
un extrait de la lettre que Saint Paul a écrite aux Romains
et qui s’adresse aux Juifs qui jugent les autres :
« Et toi, l’homme, qui juges ceux qui font de telles choses,
et qui les fais toi-même,
penses-tu échapper au jugement de Dieu ? » (Rm 2,1)

Voilà donc le danger que Jésus décèle
chez les pharisiens et les docteurs de la loi.
Voilà la mise en garde que Paul fait aux Juifs
dans sa lettre aux Romains.
Voilà le danger qui nous guette, nous tous,
qui mettons notre religion en pratique.
C’est celui d’être tant préoccupé de perfection et de pureté
que nous oublions de soigner
notre relation à Dieu et aux autres.

C’est pour cela que Jésus Se permet
d’interpeler vivement les pharisiens
et les docteurs de la loi,
car Il veut le meilleur pour eux.
Il ne veut pas voir les guides spirituels
de son peuple Israël
devenir des hommes durs
qui jugent sans cesse les autres,
et qui perdent Dieu de vue.

Comment vivons-nous notre religion ?
Sommes-nous juste préoccupés
d’observances à accomplir, de règles à observer ?
Et que vivons-nous lorsqu’à un moment de notre vie
nous n’arrivons plus à observer ces règles ?
Ou alors avons-nous le souci
de la qualité de nos relations avec nos semblables ?
Avons-nous souci de la qualité de la vérité
et de la profondeur de notre relation avec Dieu ?

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