DÉDICACE DE LA BASILIQUE DE SAINT JEAN DE LATRAN – B
Frère Antoine-Emmanuel
Éz 47, 1…12 ; Ps 45 ; Jn 2, 13-22
3 novembre 2012 (Mardi)
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

« En trois jours je le relèverai »

« Détruisez ce Sanctuaire
et en trois jours je le relèverai » (Jn 2,19).

Ce Sanctuaire, ils ont voulu le détruire,
parce qu’ils ne supportaient pas
cette présence nouvelle de Dieu.
Emmanuel… Dieu avec nous (Mt 1,23)
au milieu de son peuple.

Hérode le Grand fut le premier à vouloir
éliminer l’Enfant-Dieu
parce qu’il voyait sa propre grandeur menacée
par l’innocence, par la petitesse du Roi des rois.

Puis ce furent les autorités religieuses d’Israël
qui voulurent se débarrasser du Sanctuaire nouveau
parce que la Parole dérangeait,
parce que les signes qu’Il accomplissait menaçaient.

Dieu n’était plus enfermé dans des lois et des préceptes.
Dieu n’était plus encabané dans les murs d’un temple de pierre.
Dieu devenait dérangeant.
On ne pouvait plus s’approprier Dieu,
se concilier Dieu par des moyens humains.
Car Dieu était là sur les routes des hommes,
auprès des pauvres,
dans les maisons des riches
et à table avec les pécheurs ;
Dieu Se laissait approcher par des femmes
et prenait des enfants dans ses bras.
Et Il allait jusqu’à faire des signes le jour du sabbat !

Nous ne voulions pas adorer un Dieu
qui nous surprenne.
Et encore moins un Dieu qui consent à la faiblesse.
Alors nous avons détruit ce Sanctuaire.

La veille de Pâques,
afin de célébrer le Dieu qui nous convient,
nous avons livré aux païens
le Sanctuaire vivant de Dieu,
Celui en qui le Père demeure
et qui demeure dans le Père (cf. Jn17,21).
Nous L’avons humilié, frappé, flagellé.
Nous L’avons injurié lorsque sur la croix
Il s’écroulait sous la douleur.

*

Nous avons détruit le Sanctuaire de Dieu.
Mais le troisième jour, Il S’est relevé :
Il S’est relevé dans la gloire,
accueillant en Lui, en son corps,
tous ceux qui croient en Lui.
Il est désormais le Temple véritable,
le Temple éternel,
et nous sommes en Lui.
Le baptême nous a insérés en Lui,
et c’est rassemblés en Lui que nous offrons au Père
la louange véritable qui Le glorifie.

C’est en Lui que nous avons accès auprès du Père ;
en Lui, en Jésus ressuscité, que nous exultons
en célébrant la tendresse du Père.

*

La destruction du temple de pierre de Jérusalem en l’an 70
est venue comme confirmer ce mystère.
Aucun temple de pierre
ne sera désormais l’unique lieu de la présence divine.

« Le culte en esprit et en vérité (Jn 4,23)
de la Nouvelle Alliance
n’est pas lié à un lieu exclusif.
Toute la Terre est sainte
et confiée aux enfants des hommes.
Ce qui est premier
quand nous nous rassemblons en un même lieu,
ce sont les « pierres vivantes » que nous sommes,
assemblées pour l’édification d’un édifice spirituel. »
Le Catéchisme poursuit :
« Lorsque l’exercice de la liberté religieuse n’est pas entravé,
les chrétiens construisent des édifices destinés au culte divin.
Ces églises ne sont pas des simples lieux de rassemblement
mais elles signifient et manifestent
l’Église vivant en ce lieu » (cf. CEC 1179-1180).

Aussi lorsque nous fêtons
la Dédicace de Saint Jean de Latran,
ce ne sont pas des pierres ou des mosaïques que nous fêtons !
C’est pour l’Église que nous rendons grâce,
et particulièrement l’église du Christ qui est à Rome.
Nous rendons grâce à Dieu
pour l’évêque de Rome en particulier
et pour la grâce extraordinaire
que le Seigneur lui donne
pour présider à l’unité dans la charité.

Béni sois-Tu Seigneur pour ton Église,
vivante et sainte.
Béni sois-Tu pour la sainteté
que Tu fais habiter dans la faiblesse
de ses membres.
Elle est ton Corps.
Elle est ta joie.
Elle est notre joie !
Amen.

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