FMJ MtlNOTRE DAME DE GUADALUPE, PATRONNE DES AMÉRIQUES
(Vendredi, 2e Semaine de l’Avent – B)
Frère Antoine-Emmanuel
Is 7,10-14;8, 10 ; Ps 66; Lc 1, 39-48
12 décembre 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Un grand cri… de joie !

Un grand cri…
Élisabeth poussa un grand cri (cf. Lc 1, 42).
Un cri de joie, d’émerveillement
qui résonne depuis ce jour-là dans toute l’Église.
Toutes les générations, Marie,
Te disent bienheureuse (cf. v. 48).
Nous Te proclamons bienheureuse ce soir.
C’est notre joie et notre fierté
de pouvoir reconnaître en Toi,
le chef-d’œuvre de l’Amour divin.
Tu es la joie de la Trinité Sainte
et Tu es notre joie.

« Tu es bénie plus que toutes les femmes » (v. 42).
En Toi, dans ton humanité, ta chair,
ta vie et ton enciellement,
le charisme féminin resplendit dans toute sa beauté.
Aucun péché, aucune fermeture, aucune ombre
n’étouffe en Toi le génie féminin.

Tu es tout accueil, toute ouverture.
Ta vie, ta respiration, est un « fiat » continuel
aux promesses de Dieu.
Tu portes en Toi une promesse de Vie
que Tu es prête à offrir au monde
et quand l’Esprit Te couvre de son ombre,
Tu laisses le Verbe divin prendre chair en Toi.

Marie, Tu aimes la vie ;
Tu sers la vie ;
Tu veilles sur la vie ;
Tu contemples la vie, voyant en toute vie
un reflet de l’Amour divin.

En Toi la tendresse s’unit à la charité,
la fécondité à la virginité,
la joie au désir.
Et Tu es mère,
tellement mère.
À ta propre vie,
Tu préfères la vie de ton Enfant,
la vie de tes enfants,
notre vie à tous.

L’amour maternel a, en Toi, la couleur du martyre.
Ton attachement maternel au fruit de ton sein
dépasse tout ce que notre nature
porte déjà de si admirable.
C’est l’Amour divin qui passe à travers ta maternité
et nous rejoint tous au plus profond de nos âmes.

Marie !
« Comment m’est-il donné
que la Mère de mon Seigneur
vienne jusqu’à moi ? » (v. 43)
C’est ce qui a bouleversé Élisabeth,
la femme âgée, stérile.
C’est ce qui a bouleversé Yvan Diego,
un petit selon le monde,
d’une nation amérindienne.
C’est ce qui a bouleversé Bernadette,
une pauvre selon le monde…
C’est ce qui nous bouleverse ce soir,
car Tu viens nous visiter, nous tous qui,
sous toutes sortes de déguisements et de maquillages,
sommes si pauvres, ontologiquement pauvres.

Et c’est cela qui T’attire.
Comme Dieu S’est penché sur Toi, son humble servante,
Tu Te penches avec tendresse sur notre pauvreté,
sur nos cœurs fragiles,
nos corps vulnérables,
nos âmes entachées
et l’enfant en nous exulte de joie,
il bondit d’allégresse (v. 44)…

Ta maternité nous fait vivre.
Elle fait vivre,
elle fait revivre la créature nouvelle
qui retombe si souvent
dans toutes sortes de morts spirituelles.

Par Toi, la tendresse et la chasteté
reprennent vie en nous
et s’apprivoisent mutuellement.
Par toi, la virginité et la fécondité
s’éveillent à nouveau
et trouvent leur mystérieuse harmonie.
Par Toi, le Seigneur nous ressuscite à la joie
et dilate notre désir.

Et dans le creux de l’oreille de notre cœur,
Tu nous confies délicatement comme à Juan Diego,
notre mission : bâtir l’Église.
Sous ton regard, nous découvrons tous et chacun
que nous portons une responsabilité :
celle d’édifier l’Église, de la servir,
de faire resplendir sa beauté
par le témoignage de notre propre vie.

Le « va et répare mon Église »,
jadis entendu par St François d’Assise ;
ce même « va et répare mon Église »,
naguère perçu par frère Pierre-Marie,
c’est à nous, Marie, que Tu l’adresses de la part du Seigneur :
prendre soin de ton Église
pour qu’elle rayonne la présence et l’amour de ton Fils
en ce monde blessé.

À Juan Diego, Marie confie le signe des roses de Castille
pour parler au cœur de l’évêque.
Des roses éphémères qui menèrent l’Évêque
et tout son entourage à contempler sur un pauvre tablier
l’image miraculeuse de la Vierge, de la Reine du Ciel.

Et nous, quel signe donnerons-nous
pour que le monde croie ?
Quelles fleurs porterons-nous ?
Celles, non éphémères, de la miséricorde
dont le fruit est l’unité.
Quel vêtement porterons-nous ?
Celui de la joie qui ouvre à l’espérance du Ciel.

Fils, fille, voici ta Mère.
Acceptes-tu de la prendre à nouveau chez toi ?
Voudras-tu te confier à sa maternité ?
Laisseras-tu fleurir la beauté de ton âme ?

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