Mercredi, 2e Semaine de l’Avent – B
Frère Antoine-Emmanuel
Is 40, 25-31 ; Ps 102; Mt 11, 28-30
10 décembre 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Pourquoi es-tu fatigué ?

« Mon chemin est caché à mon Dieu » (Is 40,27).
C’est la souffrance, le questionnement, le dépit même,
du peuple d’Israël en exil.
Nous avons l’impression que Dieu ne nous voit plus.
Non seulement Il ne nous regarde plus,
mais Il ne nous voit plus.
Comme si une espèce de voile nous couvrait…

Nous sommes là dans notre exil,
sans repères, sans Parole, sans soutien
et terriblement tentés par tout ce que Babylone nous propose
comme idoles, comme cultes, comme rêves.

Frères et sœurs, est-ce que cela ne nous arrive pas à nous aussi
de nous sentir abandonnés par Dieu ?
Comme si Dieu ne pouvait plus rien faire dans notre vie,
ou ne voulait plus rien faire…

Alors le Seigneur s’adresse à son peuple exilé
et lui fait lever la tête.
Regarde le ciel, regarde les étoiles, regarde les constellations.
Est-ce toi qui as créé les étoiles ?
Est-ce toi qui as créé les galaxies ?
Est-ce toi qui as façonné les galaxies de galaxies ?
Est-ce toi qui fais se déployer l’univers
au point que l’expansion de l’univers
se produit plus vite que la vitesse de la lumière ?
Est-ce toi qui as creusé les vallées de la planète Mars
que les scientifiques explorent ces jours-ci ?

Et si Moi, ton Dieu, J’ai créé tout cela,
si aujourd’hui, Je me plais à déployer l’univers
avec tant de puissance et de beauté,
crois-tu vraiment que Je sois incapable
de faire du neuf dans ta vie ?
Tu ne le sais donc pas ?
Tu ne l’as pas appris ?
Le Seigneur est le Dieu éternel,
c’est Lui qui a créé la terre entière.
Il ne faiblit pas,
Il ne se lasse pas (Is 40,28).

Nous les humains nous avons nos « up » et nos « down »,
nos bonnes humeurs et nos mauvaises humeurs,
nos bons jours et nos mauvais jours.
Mais Dieu, Lui, n’a que des bons jours.
Il est Amour.
Il demeure Amour.
Il est Lumière.
Il demeure Lumière.

Il ne se lasse pas d’aimer.
Il ne se lasse pas de t’aimer.
Il ne se lasse pas de te pardonner,
de nous pardonner.

S’Il retire sa présence sensible
c’est pour que tu Le cherches,
c’est pour que tu Le trouves plus profondément
en toi et dans les autres.
Mais son Amour ne cesse pas de brûler pour toi,
de se consumer pour toi.

Ce que le seigneur nous demande,
c’est simplement la confiance, l’espérance en Lui.
« Ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur
trouvent des forces nouvelles ».
Ils ont du ressort, comme un aigle qui prend son envol.
Ils courent sans se lasser pour aimer, pour servir.
Ils avancent sans fatigue.

Pourquoi es-tu fatigué ?
Parce que tu es malade peut-être.
Si non ?
À cause de ce que tu fais ?
Souvent ce n’est pas ce que nous faisons qui nous fatigue,
mais ce que nous ne faisons pas.
Nous sommes frustrés intérieurement
parce que nous avions nos projets
et que nous avons été incapables de les réaliser.
Et la frustration nous fatigue.

Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau,
le fardeau de toutes les « lois » que vous vous imposez
ou que la culture vous impose.
Prenez sur vous mon joug,
que votre « loi » soit de faire avec moi la volonté du Père.
Et vous trouverez le repos.
Vous ne serez plus épuisés par vos insatisfactions,
puisque vous trouverez repos et joie dans la volonté du Père.

Frères et sœurs, Il vient !
Il vient Celui qui fait toutes choses nouvelles dans notre vie.
Il vient en créateur, en recréateur
pour refaçonner nos cœurs et nos vies.
Il vient nous libérer de nos fatigues et de nos insatisfactions.
Il vient Celui qui rend des forces à l’homme épuisé,
qui développe la vigueur de celui qui est faible (Is 40,29).

Veux-tu Le laisser venir ?

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