Jeudi, 1ère Semaine de l’Avent – B
Frère Antoine-Emmanuel
Is 26, 1-6 ; Ps 117 ; Mt 7, 21.24-27
4 décembre 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

La double promesse

Le Seigneur a vu notre détresse.
Il a vu les peurs qui habitent si souvent nos cœurs.
Peurs devant les vents, les tempêtes, les ouragans.

Les vents de nos passions… Comment ?
De telles pensées peuvent habiter nos cœurs ?
Parfois même l’envie de tuer ou de me tuer…

Les tempêtes de nos relations
quand nous nous sentons abandonnés, ridiculisés, rejetés ;
quand nous nous sentons menacés
par les passions des autres.

Les ouragans de l’actualité…
Quand le terrorisme entre au Parlement à Ottawa
ou dans une synagogue à Jérusalem.
Quand l’État islamique plonge encore plus
dans des atrocités sans nom.
Quand Ébola dissémine des milliers de personnes.

Le Seigneur a vu notre détresse.
Il a entendu nos cris.
Et Il nous répond haut et fort en ce temps de l’Avent.
Il nous manifeste son empathie,
sa connaissance intime de nos cœurs, sa compassion…
C’est cela l’Avent !

Et aujourd’hui, le Seigneur nous fait
une double promesse, une double annonce.

D’abord, Il nous annonce que tout ce qui est hautain,
tout ce qui est suffisant, arrogant, méprisant, violent,
tout cela ne tiendra pas.

Aucune réalité humaine, fut-ce un empire –
qui se fonde sur l’arrogance ne tiendra…
Le Seigneur fait plier ceux qui habitent les hauteurs
et Il abat la cité inaccessible (et présomptueuse) :
Il l’abat jusqu’à terre (Is 26,5).

Tout ce qui est arrogant en nous
et dans le monde s’écroulera…

Voilà ce que le Seigneur nous révèle,
et ce que l’histoire confirme.
Y a-t-il une dictature dans l’histoire
qui ait traversé les siècles ?
Tout pouvoir basé sur la violence
finit par s’écrouler.

L’autre promesse que le Seigneur nous fait aujourd’hui
est la promesse d’une cité,
où nous trouverons refuge et paix.
Une ville forte nous dit Isaïe, (Is 26,1)
avec rempart et avant-mur.

Un rempart, un avant-mur,
par nature on y entre et lorsqu’on y est entré
ou se trouve protégé.

Quel est l’avant-mur que le Seigneur nous donne ?
L’humilité du Christ !
Quel est le rempart ?
L’obéissance du Christ !

Inutile de quitter la ville, de quitter le monde
pour trouver la paix,
pour être à l’abri des vents, des tempêtes et des ouragans !

Ce qu’il faut, c’est entrer à l’intérieur
de l’avant-mur et des remparts !

Entre dans l’humilité de Jésus
et tu trouveras la Paix.
Entre dans son obéissance
et même les ouragans ne te déstabiliseront pas.

La Cité de Dieu est déjà là, en plein monde d’aujourd’hui.
Elle est cette vie nouvelle partagée
par tous ceux qui choisissent l’humilité et l’obéissance de Jésus.

L’humilité ouvre à l’amour…
« L’obéissance est la mesure de l’amour »
(Charles de Foucauld).

Une autre image qui est à la fois
celle d’Isaïe et de l’Évangile,
c’est le rocher.
Si tu choisis d’écouter la Parole du Christ
‒ c’est l’humilité du cœur qui écoute ‒
et d’y obéir,
alors tu es sur le roc,
ta vie acquiert une mystérieuse solidité
que ne connaissent que ceux qui font l’expérience
de cette humble obéissance à la Parole !

*

Frères et sœurs, en ce temps de l’Avent,
nous ne cessons pas de dire et de chanter
« Viens Seigneur ».
Et le Seigneur nous répond aujourd’hui :
Viens !
Viens ! Entre dans cette humilité,
dans cette obéissance,
descend de ton piédestal
et tu vas trouver le roc, le roc de la foi
et grâce à toi, beaucoup d’autres
trouveront la confiance et la paix.

« Tu construis solidement la paix, Seigneur,
pour ceux qui ont confiance en Toi » (Is 26,3).

© FMJ – Tous droits réservés.