FMJ MtlVendredi, 1ère Semaine de l’Avent – B
Frère Thomas
Is 29, 17-24 ; Ps 26 ; Mt 9, 27-31
5 décembre 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Le passage de Dieu dans nos vies

« En ce jour-là, les sourds
entendront les paroles du Livre.
Quant aux aveugles,
sortant de l’obscurité et des ténèbres,
leurs yeux verront » (Is 29,18),
Et plus loin, le prophète dit :
« Désormais Jacob n’aura plus de honte
et son visage ne pâlira plus ;
car, en voyant ce que J’ai fait au milieu d’eux,
ils proclameront la sainteté de mon Nom » (v. 22-23).
Être sourd, être aveugle peut être source de honte,
tout comme être privé de certains biens,
de certains avantages, d’une certaine reconnaissance.

Et Dieu Se présente ainsi comme Celui
qui met fin à notre honte.
Lorsque ceux et celles qui éprouvaient de la honte,
reconnaissant l’action de Dieu dans leurs vies
qui les remet à l’honneur,
alors c’est bien volontiers
qu’ils proclament la sainteté de son Nom.

Le temps de l’Avent,
c’est donc le temps de l’attente du Seigneur
qui vient nous remettre à l’honneur.
C’est un temps d’attente, car l’action du Seigneur
ne vient pas d’un seul coup,
et cela prend du temps pour nous
de reconnaître Son passage dans nos vies.

Ainsi nous pouvons regarder
l’entièreté de notre vie sur la Terre
comme un Avent.
Dieu nous visite,
mais nous ne reconnaissons pas toujours son passage.
Et lorsque nous le reconnaissons,
nous en éprouvons une grande joie, une grande fierté…
et lorsque dans notre prière
nous bénissons, nous louons,
nous glorifions le nom de Dieu,
cette joie, cette fierté sont actualisées,
elles grandissent en nous.

Quand est-ce que je reconnais
le passage du Seigneur dans ma vie ?
Lors de succès, de réussites,
dans ma vie professionnelle,
ma vie familiale, relationnelle ?
Lors de guérisons,
comme pour les deux aveugles
de l’Évangile aujourd’hui ?

Plus fondamentalement,
lorsque quelque chose de notre identité de fils, de fille
– créés à l’image de Dieu – est restaurée ;
lorsque notre vie relationnelle est rétablie,
ouverte sur l’éternité ;
lorsque je m’engage concrètement envers mes semblables,
dans la vie de mariage, la vie consacrée, le sacerdoce,
c’est bien cela qui se passe.
Lorsque Jacob n’a plus de honte
et son visage ne pâlit plus.

Avec l’épisode de la guérison des deux aveugles,
Jésus met davantage en valeur leur foi que leur guérison.
Il leur dit même sévèrement
de n’en rien dire à personne !
Ainsi donc, un signe éloquent
du passage du Seigneur dans ma vie
et de l’accueil que j’en fais, c’est ma foi.

Non pas tant mes exercices de piété,
que je peux faire
tout en continuant à nourrir de l’hostilité
envers mes semblables…
et même parfois envers Dieu Lui-même,
mais la foi qui nous rétablit
dans une relation de confiance véritable avec Dieu,
et qui construit les liens entre nous,
dans l’amour et la vérité,
dans le respect envers chacun.

Que ce temps d’Avent nous soit donc profitable
pour laisser Dieu nous visiter,
nous instruire, nous transformer,
nous guérir, nous rendre notre fierté… en vérité.

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