FMJ MtlJeudi, 1ère Semaine de l’Avent – C
Frère Antoine-Emmanuel
Is 26, 1-6 ; Ps 117 ; Mt 7, 21.24-27
3 décembre 2009
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Dieu est Esprit, Dieu est Rocher.

À ton nom [Seigneur] et à ta mémoire
va le désir de l’âme.
Mon âme t’a désiré dans la nuit.
Oui, au plus profond de moi, mon esprit te cherche,
car lorsque tu rends tes jugements pour la Terre,
les habitants du monde apprennent la justice (Is 26, 8-9).

Frères et sœurs, de qui sont ces paroles ?
Nous dirions : de Jean de la Croix ou de Ruysbroek.
Mais elles sont du prophète Isaïe!
Le désir de Dieu, l’attente de Dieu
est au cœur de l’Écriture!

La lectio divina a peut-être comme plus beau fruit
d’éveiller en nous le désir,
de nous mettre en état de quête, de recherche de Dieu.

Pourquoi Isaïe désire tant trouver le Seigneur ?
Pour « apprendre la justice ».
Pour apprendre ce qui plaît à Dieu.
Pour accomplir ce que Dieu aime.

Lorsque tu rends tes jugements, Seigneur,
nous apprenons ta justice,
nous apprenons ce qui te plaît…

Or le Prophète vient de nous révéler le jugement de Dieu,
et c’est la première lecture de ce jour :
Dieu a fait tomber la cité élevée.
Dieu précipite les habitants des hauteurs (cf. Is 26,5).
Il leur fait mordre la poussière.

La cité élevée, c’est l’humanité
qui s’élève dans son orgueil,
qui prétend tout régir,
tout dominer en dehors de Dieu.
C’est la Babel de la Genèse ;
c’est le roi de Babylone au chapitre 14 d’Isaïe ;
c’est Moab dans le chapitre 26 d’Isaïe ;
c’est le « monde » décrit par Saint Jean ;
Ce sont « les puissants » que Dieu renverse de leurs trônes
comme le chante Marie à la Visitation (cf. Lc 1,52).
Pour eux, la pluie est tombée,
les torrents sont venus,
les vents ont soufflé
et se sont rués sur cette maison.
et grande a été sa ruine (Mt 7,27).

Lorsque tu rends tes jugements, Seigneur,
oui, nous apprenons ta justice,
nous apprenons ce qui te plaît.

Ce qui plaît à Dieu, nous dit Isaïe,
c’est au contraire que nous nous confions
dans le Seigneur à jamais :
Confiez-vous en Yahvé à jamais
car Yahvé est un Rocher éternellement (Is 26,4).

Frères et sœurs, chercher Dieu,
c’est chercher le Roc.
Trouver Dieu,
c’est trouver l’unique point d’appui
sur lequel nous pouvons compter
pour notre vie,
pour notre mort,
et pour l’éternité.

Quel mystère !
Celui qui est l’au-delà de tout,
Celui qui est tellement au-delà de nos idées
et de nos connaissances,
est le rocher éternellement solide
sur lequel poser notre existence.

Dieu est esprit (Jn 4, 24)
et Dieu est rocher (Is 26,4).

Frères et sœurs, comment trouver le Roc ?
Nous trouvons le roc à chaque fois
que nous écoutons Jésus
et que nous mettons en pratique ce qu’il nous dit.

Chaque petite décision d’obéissance à sa Parole
nous met sur le rocher.
Chaque plongeon dans la foi confiante
nous met sur le Rocher inébranlable du Royaume.

La foi, dit l’auteur de la lettre aux Hébreux
est la garantie des biens que l’on espère (11,1).

Ce qui rendra fécond pour nous ce temps de l’Avent,
ce sera de désirer,
d’attendre le Verbe de Dieu
non pas pour Le regarder seulement,
mais pour Lui obéir.

Celui que nous attendons, c’est le Messie,
c’est le Roi, Celui à qui nous voulons obéir.
Nous sommes bien en route vers une nouvelle obéissance…

Seigneur, nous te cherchons parce que nous t’aimons
Nous te cherchons pour t’aimer, pour t’obéir.
Toi seul est le Rocher pour notre vie
et pour le monde entier. Amen.

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