FMJ MtlSamedi, 1ère Semaine de l’Avent – C
Frère Antoine-Emmanuel
Is 30, 19-21.23-26 ; Ps 146 ; Mt 9, 35 – 10, 1.6-8
5 décembre 2009
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Dieu qui écoute le cri de ses enfants

Dieu qui écoute le cri de ses enfants ;
Dieu qui se penche sur ses enfants angoissés ;
Dieu qui donne du pain et de l’eau
à celui qui est dans la détresse ;
Dieu qui guide ses enfants, les instruisant au fond du cœur.

Voilà ce qu’Isaïe nous dévoile du Dieu d’Israël.
Voilà ce qui advient un jour où
le Seigneur pansera la blessure de son peuple
et guérira ses meurtrissures (Is 30,26).

Voilà ce qu’est la compassion de Dieu.
Voilà ce qu’avec Isaïe nous croyons.
Oui, Seigneur nous croyons en ton infinie compassion
pour chaque être humain.
Car tu t’es lié à chaque créature,
lié, uni, au plus profond de l’être.

Avec Isaïe, nous croyons…
Mais nous avons un grand privilège par rapport à Isaïe.
Nous savons, nous, comment Dieu se penche sur nous.
Nous connaissons le visage de celui
qui vient se pencher sur notre humanité.
Nous savons jusqu’où va l’amour de Dieu
quand il se penche sur nous.

Il ne panse pas nos blessures de loin,
mais de près, de tout près, de l’intérieur.
Et pour guérir les meurtrissures de l’humanité,
il n’emploie pas des moyens extérieurs à Lui-même :
il emploie son propre Sang.
C’est avec sa propre Vie qu’Il restaure nos vies,
et particulièrement la vie des plus pauvres,
des plus blessés.

*

Frères et sœurs, nous pouvons entrer aujourd’hui
dans une joie cachée de l’Avent.
L’Avent nous met en joie pour les plus pauvres,
pour les plus blessés,
parce que nous savons que le Seigneur
va se pencher sur eux d’une manière nouvelle.

Il y a quelques jours,
au sommet de l’ONU sur la faim dans le monde,
aucune puissance du G8 n’avait envoyé son président
– sauf l’Italie qui accueillait –
parce que la faim du plus pauvres
n’est pas une priorité pour nous.
Ce qui intéresse nos pays,
c’est la survie de la planète,
c’est-à-dire la survie de nos pays,
ce n’est pas la vie des plus faibles…

Comme nous sommes loin de l’agir de Dieu
qui, lui, se penche sur les plus petits,
sur les affamés, sur les pauvres et les cœurs blessés.

L’Avent est une nouvelle promesse de visite de Dieu
dans les taudis et dans les cœurs en lambeaux.

C’est cela que Marie chantait
au lendemain de l’Annonciation.
Marie exultait pour les pauvres et les petits
car elle voyait que Dieu est en train d’élever les humbles
et de combler de bien les affamés.

Voilà la joie que Marie nous apprend à chanter,
et que l’Église chante chaque jour !

*

Mais tout cela est aussi engageant,
très engageant pour nous !
Car le Seigneur va nous dire :
« préparer dans le désert mon chemin »
préparez mon chemin
pour que je puisse rejoindre les plus petits,
les plus blessés.

Voilà notre mission :
ouvrir des chemins pour Dieu.
Et pour cela nous avons trois outils :
la prière,
l’annonce de la Parole
et les gestes de charité.

Trois outils très puissants
pour ouvrir les cœurs à la venue de Dieu.
Trois outils très puissants
parce que la puissance de l’Amour de Dieu
est déjà à l’œuvre à travers nous.
« Vous avez reçu gratuitement,
donnez gratuitement » (Mt 10,8) .

Nous sommes dans notre fragilité
des canaux de la puissance infinie de l’Amour de Dieu.
Nous avons été choisis pour ouvrir des chemins pour Dieu.
Nous sommes une vraie entreprise de travaux publics !

*

Frères et sœurs,
n’y a-t-il pas quelqu’un ou quelques personnes
que le Seigneur nous a confiés
pour que nous ouvrions ces chemins vers eux ?

Dieu est déjà en train de se pencher sur eux
et c’est à nous maintenant
d’être les serviteurs de l’Amour fou !
Avec Marie !

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