FMJ Mtl3e DIMANCHE DE CARÊME – B
(1er Scrutin pour les catéchumènes)
Frère Thomas
Ex 17, 3-7 ; Ps 94 ; Rm 5, 1-2.5-8 ; Jn 4, 5-42
8 mars 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Comment veux-tu étancher ta soif ?

De quoi avons-nous soif ?
Et quel breuvage utilisons-nous pour étancher notre soif ?
Voilà deux questions essentielles pour nous,
pour chacune de nos vies…
et spécialement pour les catéchumènes
qui se préparent au Baptême.

Jésus, Lui, dans un premier temps,
n’a pas peur de demander à boire
pour étancher la soif de son corps,
au plus chaud de la journée,
à une femme qui vient puiser de l’eau.

Qu’est-ce qui a amené Jésus à demander ainsi de l’eau
à une femme Samaritaine inconnue ?
Jésus pouvait attendre que ses disciples,
qui étaient partis faire des courses, reviennent.

En fait, Jésus veut bien davantage
que boire de l’eau au puits de Jacob.
Il veut faire découvrir à cette femme
la source d’eau vive qui est en elle
mais que pour l’instant elle ignore.

En ce 8 mars, qui au niveau international
est la journée de la femme,
nous pouvons considérer tout le respect
que Jésus a envers cette femme Samaritaine,
ainsi que toute la dignité que Jésus lui fait découvrir !
Ainsi donc, Jésus – qui est un homme Juif –
va vers une femme Samaritaine.
Jésus franchit un triple mur :
celui du sexe, celui de la nationalité de la culture
et celui de la religion.
La femme Samaritaine va puiser de l’eau à midi.
C’est une heure inhabituelle pour faire un tel travail.
On le fait plutôt en fin de journée,
lorsque la température est plus clémente.
C’est donc que la femme veut se protéger
de quelque chose en agissant ainsi : peut-être des moqueries
ou remarques désobligeantes des autres femmes à son égard.
Jésus, Lui, vient pour puiser de l’eau vive
dans le cœur de cette femme qui semble si éloignée !

L’eau du puits désaltère pour un moment…
puis il faut de nouveau aller en chercher au prix de grands efforts.
Jésus, Lui, prépose de l’eau qui deviendra en nous
source jaillissante pour la vie éternelle.
Source jaillissante en nous !
Le drame des nourritures de cette terre,
c’est qu’il faut sans cesse
aller les chercher à l’extérieur de nous.
Souvent les nourritures de base,
nécessaires à notre subsistance sur cette terre,
peuvent manquer.
Et il y a aussi toutes ces nourritures superflues
que nous allons chercher pour combler un vide en nous.
Nourritures superflues pour gaver nos sens,
qui ruinent nos énergies et qui vident nos portefeuilles
et qui ne parviennent jamais à combler ce vide en nous.
Pour que l’Eau vive que Jésus nous offre puisse couler en nous,
cela prend d’abord de renoncer à toutes ces eaux superflues
qui viennent troubler nos vies.

Ainsi, lorsque la femme Samaritaine s’écrie :
« Seigneur, donne-la moi, cette eau que je n’aie plus soif,
et que je n’aie plus à venir ici pour puiser » (Jn 4,15).
Jésus lui dit : « Va, appelle ton mari, et reviens » (v. 16).
Et la femme réplique : « Je n’ai pas de mari » (v.17).
Elle reconnaît ainsi combien sa recherche affective
qui lui a fait avoir successivement cinq maris,
ne l’a pas comblée.
Il y a maintenant de la place en elle pour l’eau vive,
cette eau peut désormais jaillir en elle.

Voilà donc cette eau, figurée par l’eau de notre Baptême,
qui est appelée à jaillir en nous, entre nous, et autour de nous.
C’est l’eau de l’amour miséricordieux,
de l’amour qui va à la rencontre de soi,
à la rencontre de l’autre,
qui ne se lasse pas de donner gratuitement.
C’est l’Eau de l’Amour qui vient de Dieu.
Et Saint Paul nous dit que Dieu nous a prouvé son amour,
parce que le Christ est mort pour nous,
alors que nous étions encore pécheurs (Rm 5,8).

C’est cette eau qui a poussé Jésus vers la femme Samaritaine.
Et c’est ensuite cette eau
qui a fait rentrer cette femme en elle-même,
puis qui l’a poussée vers les siens,
elle qui avait pris l’habitude de les fuir,
en allant puiser de l’eau à midi.
C’est une eau qui se multiplie quand elle est partagée,
car elle révèle aux autres qu’elle jaillit aussi en eux.
C’est une eau qui met en valeur la dignité,
l’unicité de chaque personne.
Parce que chaque personne a une source en elle,
qui la fait vivre d’une manière unique,
unie à tous les autres et unie à Dieu source de toute vie.

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