FMJ MtlSAINT NOM DE JÉSUS – A
Frère Antoine-Emmanuel
1 Jn 2, 29 – 3,6 ; Ps 97 ; Jn 1, 29-34
3 janvier 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Ton nom est notre joie !

À la veille de recevoir de Dieu
le don de la réconciliation fraternelle et de la terre,
Jacob a dû combattre dans la nuit
contre une mystérieuse présence divine
qui le libérait de sa propension à tout calculer pour son profit.

À celui qui combattait contre lui, Jacob a demandé :
« De grâce, indique-moi ton nom ? »
Et il eût cette réponse :
« Et pourquoi me demandes-tu mon nom ? » (cf. Gn 32,28ss)
Jacob eut comme réponse la bénédiction divine
mais il ne connût pas le nom de son agresseur-sauveur.

À l’ange qui lui a annoncé la naissance de son fils Samson,
Manoah demande :
« Quel est ton nom
afin que nous puissions t’honorer ? » (Jg 13,17)
L’ange lui répondit :
« Pourquoi me demandes-tu mon nom ?
Il est mystérieux » (v. 18).
Et Manoah ne connut pas
le nom du bienveillant messager de Dieu.

Et quand, non plus un ange,
mais Dieu Lui-même vient en personne
sur notre Terre,
est-ce que nous connaissons son nom ?
Quel est le nom du Verbe de Dieu présent à toute la création,
lorsqu’Il Se fait chair ?

Connaître un nom, c’est accéder au mystère d’une personne.
C’est pouvoir l’appeler
et le toucher en son être personnel.

Donner mon nom, c’est accepter d’être rejoint,
appelé, nommé, dérangé n’est-ce pas ?
Est-ce que nous pourrons appeler par son nom
Celui qui est le reflet de la gloire du Père,
Dieu né de Dieu, Lumière née de la Lumière ?
Oui !

Oui… et son nom n’est pas un nom
que les humains lui ont donné
en évaluant humainement qui Il est.
Non, c’est un nom choisi par Dieu,
révélé par Dieu à travers le ministère des anges
à Marie et Joseph qui,
comme Élisabeth et Zacharie,
ont été fidèles à ce qu’ils ont reçu.

Nous connaissons le nom de Celui
qui est au milieu de nous.
Nous connaissons le nom de Celui qui est là,
vivant, offert, source éternelle de joie.

« Jésus ! »

Yehoshouah : Ya – diminutif de Yahveh ;
– shouah : du verbe yashah – sauver,
Ce n’est pas comme pour le premier Yehoshouah , Josué,
un nom qui lui vient tardivement.
Josué s’appelait Hoshéa (Osée)
et Moïse changea son nom (cf. Nb 13,16).
C’est d’emblée son nom
qui exprime sans aucune ombre son mystère.
Yeho-shuah.
Yahveh sauve.

Ce n’est pas un nom composé avec El
comme « Dieu aide » : Éléazar,
mais Yahveh sauve.
Le mystère de Jésus s’inscrit donc en continuité
avec toute la révélation du Premier Testament.
Tu ne pourras pas accéder à son mystère
si tu mets de côté l’histoire d’Israël.

Yehoshouah.
Ce n’est pas Yahveh fait grâce – Yohannah.
Ce n’est pas Yahveh se souvient – Zacharie.
Ce n’est pas Yahveh est tendresse.
Mais bien Yahveh sauve.
Et c’est un inaccompli :
l’action n’est pas terminée.
Yahveh est en train de sauver.
Aujourd’hui en la personne de Jésus,
le Dieu d’Israël sauve.

Matthieu nous le dit textuellement.
L’ange dit à Joseph :
« Tu l’appelleras de son nom : Jésus
car Lui sauvera son peuple de ses péchés » (Mt 1,21).

Yehoshouah. : Yahveh sauve.
Jésus porte ainsi un nom, Yahveh,
qui est aussi le nom du Père,
Du Père qui sauve son peuple.

Il porte le nom de son Père
de qui Il ne cesse de Se recevoir,
qu’il ne cesse de regarder et d’imiter…
au point que qui Me voit, voit le Père (Jn 14,9)
Car le Père te sauve en te donnant son Fils bien-aimé.

Son nom est un nom divin.
Un nom puissant.
Un nom plongé dans la Passion
pour ressortir revêtu d’éternelle puissance dans la Résurrection,
puisqu’il a reçu le nom au dessus de tout nom
et qu’au nom de Jésus tout genou fléchira
au Ciel, sur Terre et aux Enfers (cf. Phi 2, 6-11).

Ce nom, nous le recevons à nouveau aujourd’hui
en cette fête du « Saint Nom de Jésus ».

Et désormais nous pouvons l’appeler par son nom,
comme le fit le bon larron
nullement gêné de l’appeler « Jésus ».
« Jésus, souviens-toi de moi
quand tu viendras dans ton royaume » (Lc 23,42).

Et parce que nous sommes ensemble l’Épouse
à qui l’Époux appartient,
nous pouvons l’appeler avec une grande tendresse
et lui dire :
Tes caresses sont meilleures que du vin,
meilleures que la senteur de tes parfums (Ct 1, 2-3a).
Et surtout :
Ton nom – shem – est un parfum – shemen –
qui s’épanche (Ct 1,36).

Oui, Jésus ton nom est comme un parfum.
Le Père et Toi en avez brisé le vase dans ta passion,
et désormais, il remplit la terre.
Qu’il vienne parfumer
toutes les âmes endeuillées de la terre;
Qu’il pénètre tous les cœurs attristés, enténébrés, de par le monde,
leur donnant la joie du salut;

Car ton nom est notre salut..
Ton nom grand par tout l’univers.
Ton nom est notre joie.

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