FMJ Mtl2e DIMANCHE DE L’AVENT – C
Frère Antoine-Emmanuel
Ba 5, 1-9 ; Ps 125 ; Ph 1, 4-6.8-11 ; Lc 3, 1-6
9 décembre 2012
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

La rencontre de deux libertés

« Telle est ma conviction,
Celui qui a commencé en vous
une œuvre excellente
en poursuivra l’achèvement
jusqu’au jour de Jésus-Christ » (Ph 1,6).

En chacun de nous, Dieu est en plein travail.
Il a commencé une œuvre excellente,
une œuvre incroyable :
nous unir, nous pauvres créatures, à Lui.
Non pas nous fondre en Lui
mais nous unir à Lui.

Est-ce que nous voyons comment Dieu travaille en nous ?
Est-ce que nous voyons comment il s’y est pris avec nous ?
Comment Il est allé nous chercher ?
Comment il nous a attiré ?
Comment Il est en train de nous libérer peu à peu
de toutes sortes de chaînes ?

Avec sa liberté, sa liberté infinie,
le Seigneur vient ranimer notre liberté.
La liberté infinie de Dieu
vient rencontrer notre liberté finie
et nous pouvons dire oui
à ce qu’il y a de plus beau, de plus glorieux :
la rencontre de Dieu,
l’union à Dieu, l’entrée dans l’Amour,
une vie qui devient un don dans une royale liberté.

Nous autres, créatures humaines,
nous ne trouvons notre plein accomplissement
que dans la rencontre d’un autre, de Dieu.
Aucun objet, aucun projet,
et même aucune personne humaine
ne peut nous mener
au plein développement de nous-mêmes :
il n’y a que Dieu qui le puisse.
N’est-ce pas là notre incroyable dignité ?

Il y a en nous une attente de Dieu,
une connexion « Dieu ».
Si nous y mettons autre chose que Dieu,
cela crée toutes sortes de court-circuit
que l’on appelle les dépendances…
C’est pour nous éviter cela
que Dieu suscite des prophètes,
des hommes, des femmes,
qui nous rejoignent dans notre misère
et nous rappellent que nous sommes faits pour Dieu.

Voilà bien ce que fait Baruch pour nous aujourd’hui.
Que nous dit-il ?
« Quitte ta robe de tristesse et de misère » (Ba 5,1)
Nous avons cédé à la tristesse ?
Nous l’avons laissé nous couvrir
comme une vieille guenille sale ?
Enlevons cette guenille,
et, sans nous occuper de nos mérites,
revêtons la belle parure de la gloire de Dieu (cf. Ba 5,1).
Voilà ce que nous demande le Seigneur !

Et Baruch poursuit :
« Couvre-toi du manteau de la justice,
celle qui vient de Dieu » (v. 2).
N’attends pas d’être toi-même juste.
Laisse-toi revêtir par Dieu…
Et, écoutez bien : « Mets sur ta tête
le diadème de la gloire de l’Éternel » (v. 2).
Est-ce que le Seigneur dit cela à des héros de la vertu ?
Non ! Il le dit à Jérusalem désertée par suite des fautes innombrables du Peuple élu.

Et Il poursuit : « Debout, Jérusalem,
tiens-toi sur la hauteur,
et regarde vers l’Orient.
Vois tes enfants qui reviennent (…)
ils se réjouissent parce que Dieu se souvient » (cf. Ba 5,5)

Sans attendre de mériter quoi que ce soit,
je quitte ma robe de tristesse,
je me laisse revêtir de la tendresse de Dieu
et je regarde les merveilles de Dieu.

Alors nous nous reconnectons avec notre dignité,
avec notre beauté,
et tout ce qui en nous est péché
commence à nous faire horreur.
Nous commençons à vomir nos dépendances,
nos perversités et nos tristesses.
Le vieil homme en nous nous dégoûte
avec toutes ses passions ridicules.

À ce moment là, tout devient clair :
la joie, la vraie joie est en Dieu qui vient
et nous disons oui au baptême de Jean,
qui est une décision publique de conversion,
en vue de la rémission des péchés,
en vue de la joie qui vient.
Et cette joie n’est pas anonyme,
– la vraie joie n’est jamais anonyme ! –
cette joie, c’est Jésus.

Frères et sœurs, le grand travail de l’Avent
c’est de croire en la joie de Dieu
qui resplendit sur le visage de Jésus.
de croire à cette joie, de la partager, de la publier.

Ainsi s’articule la collaboration
entre le merveilleux travail de la grâce de Dieu
qui reste toujours premier
et notre liberté qui dit oui à la grâce,
oui à la joie,
oui à Jésus Christ.

Frères et sœurs,
ce merveilleux travail de la grâce,
de la liberté infinie de Dieu,
nous allons le voir ce marin de manière très concrète :
Dieu S’est fait proche de Hind,
de Madje, de Jean-Yves
qui aujourd’hui vont demander la Baptême.
Dieu s’est fait proche de Andy,
Jean-Daniel, Karine et Lauren-Carolina
qui aujourd’hui vont affirmer publiquement
leur décision de cheminer vers la confirmation.
Puis avec eux et pour eux,
nous proclamerons ensemble par l’Eucharistie
que nous croyons à la joie de Dieu !

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