FMJ Mtl4e DIMANCHE DE CARÊME – B (A)
(2e Scrutin pour les catéchumènes)
Frère Thomas
1 S 16, 1…13 ; Ps 22 ; Éph 5, 8-14 ; Jn 9, 1-41
15 mars 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Regarder l’autre à la Lumière véritable

Beaucoup d’entre vous, pour venir à l’Eucharistie,
avez pris le métro.
Que voyons-nous lorsque nous sortons du métro Mont-Royal ?
Beaucoup d’entre vous voyez d’abord
le bâtiment du Sanctuaire du Saint-Sacrement,
car c’est là que vous allez.
Certains voient la construction
en rondins de bois
qui se trouve au milieu de la place.
D’autres voient le kiosque,
qui vend actuellement du sucre d’érable.
D’autres voient encore
les nombreux passants sur la place
– dont certains qui y stationnent ;
certains qui y jouent de la musique.
D’autre voient les voitures
qui circulent sur l’avenue Mont-Royal.
Il n’est pas deux personnes
qui voient la même chose.

Qu’a vu l’aveugle-né
lorsque Jésus lui a ouvert les yeux ?
Il a vu d’abord le visage de Jésus.
Qu’ont vu les voisins et ceux et celles
qui connaissaient l’aveugle de naissance ?
Ils ont vu l’homme qu’ils avaient l’habitude de voir
aveugle et mendiant, qui soudain voyait.
Et qu’ont vu les pharisiens ?
Ils ont vu Jésus pécheur
parce qu’Il venait de faire une guérison le jour du sabbat.
Ils ont vu aussi un homme qui, en raison de sa cécité,
était plongé dans le péché depuis sa naissance.

Qu’ont vu les disciples ?
Ils ont vu un homme aveugle de naissance,
en raison de son péché ou de celui de ses parents.

Et qu’a vu Jésus ?
Il a vu l’action de Dieu qui devait se manifester
dans l’aveugle-né par Lui, qui est la Lumière du monde.
Jésus avait déjà dit qu’Il était la Lumière du monde,
dans l’Évangile selon saint Jean.
Peu de temps avant cet épisode
de la guérison de l’aveugle-né,
après l’épisode de la femme adultère,
Jésus avait affirmé :
« Je suis la Lumière du monde.
Que Me suit ne marchera pas dans les ténèbres,
mais aura la Lumière de la Vie. » (Jn 8,12)

Jésus avait apporté un autre regard
à ceux qui voulaient lapider cette femme
en raison de son adultère.
Avant de lui jeter une pierre, vois-tu ton péché ?
Et ainsi la femme avait été sauvée de la mort
sans que la loi de Moïse soit enfreinte.

Jésus, par sa Lumière, veut changer nos regards.
Dans l’Évangile de l’aveugle-né
tous ont des visions partielles.
C’est pourquoi ils n’arrivent pas à s’entendre.

Jésus, Lui, nous propose d’élargir notre vision.
Certains refusent, comme les pharisiens.
Ils ne peuvent nier qu’un signe prodigieux
vient d’être accompli par Jésus et pourtant,
ils continuent à regarder Jésus comme un pécheur,
ainsi que L’aveugle guéri.
Ils croient voir, en fait,
ils restent aveugles aux merveilles de Dieu.
D’autres acceptent d’élargir leur vision,
comme l’aveugle guéri.
Il ne se contente pas de recevoir l’usage
des yeux de son corps
(usage qu’il n’avait encore jamais eu).
Il consent aussi à laisser Jésus ouvrir les yeux de sa foi
lorsqu’il répond « je crois » à Jésus
qui lui demande « Crois-tu au Fils de L’Homme ? ».

Voilà donc un autre aspect de notre Baptême,
mis en valeur spécialement pour vous,
chers catéchumènes, en ce 4e Dimanche de Carême.
C’est l’élargissement de notre vision,
par le Christ qui est la Lumière du monde.
Avec le Christ, je ne peux regarder
seulement ma personne, ma famille, ma culture,
mes opinions, ma religion même.
Certes, tous ces aspects sont importants
et constitutifs de ce que je suis.
Mais avec le Christ, je ne peux plus m’en servir
pour exclure tout le reste de mon champ de vision.

Et surtout, le Christ me donne un regard intérieur
qui me fait percevoir des merveilles
au-delà de ce qui est visible.
« Dieu ne regarde pas comme les hommes,
car les hommes regardent l’apparence
mais le Seigneur regarde le cœur. »

Et si nous regardons comme Dieu, à sa Lumière,
nous verrons des merveilles.
Il se peut que nous ayons alors
des personnes autour de nous
qui ne nous comprennent pas,
tout comme les pharisiens
ne comprenaient pas l’aveugle guéri.
Mais la Lumière véritable est plus forte
que les fausses lumières et que les ténèbres.

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