sanct - smSamedi, 3e Semaine de Carême – B
Mgr Jacques Berthelet, c.s.v.
Os 6, 1-6 ; Ps 50 ; Lc 18, 9-14
14 mars 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

C’est l’amour que Je désire

Mes frères, mes sœurs,

Le prophète Osée se fait l’écho de la Parole de Dieu : « C’est l’amour que je désire, non les sacrifices, la connaissance de Dieu plus que les holocaustes » (Os 6,6).

Or, c’est dans la prière que nous aimons Dieu, c’est dans la prière que nous connaissons Dieu. C’est parce que Dieu nous aime que nous pouvons l’aimer et la prière est un lieu d’expression de cet amour, tout comme l’amour du prochain est le test qui nous confirme que nous aimons vraiment Dieu. C’est dans la prière, fondée sur la Parole de Dieu, que Dieu se fait connaître. C’est là que nous nous rendons compte que Dieu nous connaît et que nous connaissons Dieu de mieux en mieux. Voilà pourquoi le Pape François a demandé que nous consacrions 24 heures pour le Seigneur, ces jours-ci, pour qu’au cœur de la prière nous connaissions la miséricorde de Dieu.

Mais quelle prière ? L’évangile de Luc nous présente à grands traits comme une caricature de deux attitudes de priants. L’attitude du pharisien et celle du publicain. Il n’y a proba¬blement pas de pharisien, ni de publicain qui correspondent à ce portrait que Jésus trace. La parabole est un moyen pédagogique que Jésus emploie pour nous aider à comprendre ce qu’il attend de nous comme prière à son Père.

Dieu ne s’attend pas à ce que nous nous fassions valoir et surtout pas en méprisant les autres. La prière n’est pas le lieu où nous pourrions nous vanter, nous justifier, en cherchant à souligner que nous faisons mieux que les autres, en laissant entendre que nous méritons d’être reconnus par Dieu. L’attitude du pharisien est celle de la personne qui pense ne pas avoir besoin d’être sauvée, qui ne demande rien, qui n’attend pas grand-chose de Dieu.

L’attitude du publicain est faite d’humilité ; il se reconnaît pécheur et avec raison. Il demande la miséricorde de Dieu ; il demande l’amour miséricordieux du Seigneur et il le reçoit. Il est élevé par l’amour de Dieu, il devient juste, en communion d’amour avec Dieu.

Dans la prière que Jésus nous a enseignée, nous appelons Dieu « notre Père ». Nous Le reconnaissons comme le Père par excellence, le Père qui aime, qui nous aime infiniment, par Lui-même et par son Fils, et ils nous aiment avec l’amour qui est le saint Esprit. Nous nous tournons vers Dieu notre Père et non pas vers nous même : « Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite » (Mt 6, 9-10) ; que ton nom soit sanctifié en nous, que ton règne vienne en nous, que ta volonté soit accomplie en nous, dans l’Église et dans le monde.

Et, parce que Tu es l’Amour, donne-nous le pain dont nous avons besoin chaque jour; le pain qui nourrit nos corps et nos cœurs et nos esprits, le pain de ta Parole et le pain de Vie de ton Eucharistie.

Et parce que Tu es l’Amour, pardonne-nous nos offenses, nos indifférences, silences, comme nous essayons bien maladroitement de pardonner à ceux qui nous ont offensés. Et ne nous laisse pas entrer en tentation parce que nous allons succomber. Délivre-nous de tout mal.

Voilà la prière que Dieu aime, la prière que nous faisons en Église comme dans le secret de nos cœurs. Cette prière nous élève et nous fait devenir justes.

Dans cette Eucharistie où nous allons recevoir le Pain quotidien, prions aussi de façon spéciale pour notre pape François qui commence aujourd’hui la troisième année de son pontificat en nous offrant comme cadeau une année sainte de la miséricorde. Que le Seigneur le bénisse en abondance et qu’il accorde la paix à ce monde qui en a un immense besoin. AMEN