sanct - smSamedi, 1ère Semaine de l’Avent – B
Mgr Jacques Berthelet, c.s.v.
Is 30, 19-21.23-26 ; Ps 146 ; Mt 9, 35 – 10, 1.6-8
6 décembre 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Vous avez reçu gratuitement…

Frères et sœurs,

Pendant qu’Isaïe développe tout ce qu’accomplira le Seigneur pour son Peuple afin de soutenir son espérance, l’Évangile d’aujourd’hui, écrit sept siècles plus tard, nous montre le Messie à l’œuvre.

Or la première chose qui retient notre attention dans cette page d’Évangile, c’est que Jésus parcourait villes et villages et qu’Il y voit des foules fatiguées et abattues comme des brebis sans berger. Il y découvre un peuple en attente, un peuple en espérance d’une bonne nouvelle : et c’est pour cela que cette page d’Évangile a été choisie pour ce temps de l’Avent.

Ce que fait Jésus, il nous est demandé de le faire : scruter la réalité du monde dans lequel nous vivons pour y découvrir quels sont les besoins, les souffrances, les attentes non-dites du monde d’aujourd’hui.

En période de l’Avent nous découvrons que ces attentes et ces besoins ne peuvent être comblés que par la venue d’un Messie et que leur accomplissement coïncident avec la venue progressive du Royaume que Jésus annonce et qui est le cœur de son message.

Non seulement Il annonce le Royaume, mais Il guérit de toute maladie et de toute infirmité. Et il y a beaucoup à faire : la moisson est abondante, et les ouvriers peu nombreux. C’est alors qu’Il appelle et institue les Douze, les Apôtres et leur confie la même tâche que Lui-même accomplit pour qu’ils l’accomplissent en son nom. : expulser les esprits mauvais, éradiquer le mal sous toutes ses formes, guérir toute maladie et toute infirmité, en sachant bien que les pires maladies sont plus que physiques, elles sont la solitude, l’abus de l’autre, le mépris, l’indifférence. « Guérissez les malades, ressuscitez les morts, chassez les démons » (Mt 10,8).

C’est la même mission qui est confiée aujourd’hui non seulement aux successeurs des Douze mais à tous les apôtres, religieux et laïcs. Toutes les vocations sont convoquées pour cette œuvre d’évangélisation à laquelle le Pape François nous a redit l’urgence et souligné qu’elle devait s’accomplir dans la joie.

Un mot sur cette dernière phrase de l’Évangile d’aujourd’hui : Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement (Id.).

Vous avez reçu gratuitement : le don de Dieu est gratuit. Autrement dit, il est grâce. Il est un don gracieux. Nous avons de la difficulté à reconnaître cela. Nous pensons que nous devons des choses à Dieu, que nous devons faire des efforts et accumuler des mérites. La gratuité de Dieu, c’est son amour pour nous, pour chacun de nous. Ce qui compte, c’est que nous répondions à son amour par notre amour et non pas la somme de nos prières puis de nos actions.

L’autre membre de la phrase : donnez gratuitement. Autrement dit : agissez comme Dieu à l’égard des autres, du prochain, de votre prochain. N’attendez rien en retour. Pour aimer vos frères et sœurs n’attendez pas qu’ils le méritent, n’attendez même pas qu’ils soient aimables ; ils le deviendront par la gratuité de votre amour.

Voyez, nous sommes sans cesse sauvés, pardonnés.  À notre tour il nous revient de pardonner, d’aider, de relever gratuitement, sans conditions et c’est ainsi que nous faisons advenir le Royaume de Dieu, c’est ainsi que nous évangélisons, que nous faisons connaître la Bonne Nouvelle, que Dieu ne cesse de venir.

La moisson est toujours aussi abondante. À nous d’appeler des ouvriers et de leur faire confiance. Le temps de l’Avent, c’est le temps de la confiance : faire confiance à ceux et celles que nous appelons et que nous envoyons au nom de Jésus pour qu’une bonne nouvelle non seulement soit annoncée, mais qu’elle soit réalisée. Amen.