FMJ MtlMercredi, 4e Semaine du Temps ordinaire – A
Frère Antoine-Emmanuel
2 S 24, 2.9-17 ; Ps 31 ; Mc 6, 1-6
5 février 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Notre combat : Te laisser combattre

Nous voici aujourd’hui à Nazareth.
Dans la synagogue, le jour du Sabbat.
Jésus y vient pour la première fois
depuis son baptême et sa retraite au désert de Juda.

Jésus, ici, n’est pas un inconnu, tout au contraire.
Combien de fois, essentiellement depuis sa Bar mitzvah,
il s’est rendu dans cette synagogue
pour la liturgie de la Parole.
Et il est certain que, comme ce fut le cas à Jérusalem
quand Jésus avait 12 ans,
on aura remarqué la sagesse de ce jeune juif pieux,
le fils de l’artisan,
le fils de Marie
dont on connaît bien les cousins et les cousines.

Mais cette fois, maintenant que le ministère de Jésus a commencé,
l’émerveillement ne dure pas… tout au contraire.
Saint Marc nous dit que les fidèles présents à la Liturgie
sont « scandalisés ».
Saint Luc nous raconte que la colère a gagné l’assemblée
et que l’on a tenté de mettre à mort Jésus.

Comment comprendre cela ?
Pourquoi les habitants de Nazareth
n’ont pas été heureux et fiers
qu’un « gars du pays » parle avec cette autorité extraordinaire
et multiplie les guérisons, les libérations…

Comment le comprendre ?
On peut comprendre cela à partir de nos réactions humaines :
le refus de nous laisser surprendre ;
la jalousie ;
le refus d’être déstabilisés dans nos croyances
et nos pratiques religieuses
la peur de Dieu et des manifestations de sa présence…
Mais une autre scène évangélique
nous suggère un autre point de vue.
Lorsque Jésus entre dans la synagogue de Capharnaüm,
au début tout va pour le mieux
et tous sont frappés par son autorité.
Mais très vite, le climat change :
un homme se met à crier :
« Qu’y a-t-il entre nous et toi, Jésus de Nazareth ?
Tu es venu pour nous perdre !
Je sais qui tu es : le saint de Dieu » (Mc 1,24).

Quand Jésus entre dans notre vie,
dans nos liturgies,
dans notre vie spirituelle…
que se passe-t-il ?

Le démon se déchaîne…
Le démon sème le trouble, l’inquiétude, la peur
l’hostilité à l’égard de Jésus.

« Le Royaume de Dieu souffre violence » dira Jésus.
« Et ce sont les violents qui s’en emparent… » (Mt 11,11).
C’est dire que la venue de Jésus
qui est la venue du Royaume de Dieu,
ne peut pas advenir sans un combat spirituel…

Nous avons tous à combattre.
Non pas à combattre en comptant sur nos armées
comme voulut le faire David,
mais en comptant sur Dieu.

Nous combattons ? Oui.
Mais en laissant Dieu combattre pour nous.
Nous combattons en remettant le combat à Dieu,
à Sa grâce, à Ses « armées », à sa Force.

En nous remettant à la force de son épée qui est Sa Parole,
plus tranchante que tous nos pauvres discours intérieurs
qui sont sans force devant les esprits mauvais.

Nous nous en remettons à la puissance de Sa miséricorde
qui est la victoire déjà acquise sur le mal.

Nous nous en remettons à la force de la foi
qui est la victoire sur le monde, sur la mondanité.

Nous nous en remettons à Dieu en choisissant
toujours à nouveau le chemin de l’humilité,
de l’obéissance, de la belle crainte de Dieu,
qui font fuir les démons.

Nous nous en remettons au Seigneur à travers Marie,
La Vierge qui est la terreur des démons.

Alors nous goûtons la victoire de Jésus en nous,
la victoire de Sa croix et de Sa résurrection.

Jésus meurt et ressuscite en nous,
Il nous prend dans son mystère pascal,
et nous devenons des porteurs de Sa lumière,
de Sa victoire, dans le monde.

Quelle merveille…
Là où le péché abonde, la grâce surabonde.
là où les ténèbres abondent, la Lumière surabonde…
Jésus a pris sur lui tout notre combat spirituel
pour qu’avec Lui, ensemble, nous demeurions
éternellement dans la tendresse du Père.

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