sanct - smSamedi, 11e Semaine du Temps ordinaire – B
P. François Breton, c.f.s.
2 Co 12, 1-10 ; Ps 33 ; Mt 6, 24-34
20 juin 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Savoir compter sur le Seigneur

Le très beau passage de s. Paul
que nous avons entendu en 1ère lecture
est d’une grande profondeur spirituelle
et nous rejoint tous d’une façon ou l’autre.

Saint Paul n’était pas le dernier venu.
On connaît son histoire,
comment le Seigneur l’a rencontré sur le chemin de Damas,
quelle vision il a eue,
comment il a été transformé par la grâce,
comment il s’est converti et est devenu un grand apôtre,
un brillant théologien et un ardent missionnaire.
Et pourtant saint Paul éprouve douloureusement
sa propre fragilité, sa faiblesse.
Il parle d’une écharde dans sa chair (cf. 2 Co 12,7).
Il ne dit pas laquelle, peut-être une maladie,
un handicap, une souffrance morale, une faiblesse,
le souvenir pénible d’avoir persécuté les chrétiens, l’Église.
Il ne le dit pas.
Et on n’a pas besoin de le savoir,
parce que ça peut rejoindre
tout ce que nous portons nous-mêmes
d’handicaps, de faiblesses,
tout ce qui peut nous gêner,
nous paralyser dans notre vie chrétienne, notre vie d’apôtre.

Et qu’est-ce qu’il fait saint Paul ?
Il prie ardemment le Seigneur par trois fois (v. 8),
dit-il, de le délivrer de cette écharde qu’il a dans sa chair.
Saint Paul a probablement dit au Seigneur :
« Écarte cela de moi,
je pourrai te servir plus efficacement, etc.
Et le Seigneur a pu lui répondre
« Non, tu ne me serviras pas mieux » ;
« Ma grâce te suffit :
ma puissance donne toute sa mesure dans la faiblesse » (v. 9)
Le Seigneur amène ainsi saint Paul
à ne plus compter sur ses propres forces,
mais avant tout sur sa grâce.

Paul, malgré tous ses talents, toutes ses qualités d’apôtre,
toute sa bonne volonté, se sait véritablement faible
et il doit apprendre à compter avant tout sur le Seigneur,
sur Sa force, sur Sa puissance de Ressuscité.
Paul en vient à cette conviction, à cette attitude intérieure :
« Je n’hésiterai donc pas
à mettre mon orgueil dans mes faiblesse,
afin que la puissance du Christ habite en moi…
Car, c’est lorsque je suis faible,
c’est alors que je suis fort » (v. 9).

Nous sommes invités à faire la même expérience.
Il nous faut accepter notre vulnérabilité quelle qu’elle soit.
Nous devons croire qu’au cœur même de nos fragilités,
le Seigneur Jésus nous accueille,
nous aime, nous encourage, nous soutient.
Il nous faut apprendre à déposer chaque jour
notre poids d’inquiétudes et de soucis à ses pieds.
Le secret pour ne pas nous décourager
dans notre vie spirituelle et apostolique
est de ne plus nous appuyer sur notre propres forces
mais d’abord sur le Seigneur.

Dans le même sens, Jésus nous invite dans l’Évangile
à faire confiance au Père, à sa Providence
et à chercher d’abord son Royaume.
Demandons au Seigneur dans cette Eucharistie
la grâce de compter réellement sur lui, sur sa force,
en Lui apportant notre humble et entière collaboration.

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