FMJ MtlMercredi, 10e Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Antoine-Emmanuel
2 Co 3, 4-11 ; Ps 98 ; Mt 5, 17-19
10 juin 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Rayonnant de bonheur et de Joie

Vous souvenez-vous de Moïse sur la montagne ?
Scène extraordinaire !
L’ami de Dieu appelé dans un dialogue unique, bouleversant,
où Dieu Lui-même lui parle
et lui confie un cadeau infiniment précieux : la Loi.

La Loi, c’est quelque chose de sublime !
C’est la fierté d’Israël !
D’abord parce qu’elle nous donne
un chemin très concret, très pratique
pour vivre avec Dieu.
Nous sommes tellement enclins
à vivre sans Dieu,
à mettre Dieu de côté et, par amour,
Dieu nous donne des moyens simples, concrets,
pour ne pas perdre le sens de Dieu,
pour être avec Lui,
pour garder la belle crainte de Dieu
qui est le commencement de la sagesse.

Moïse sur la montagne,
c’est un des plus grands trésors de la foi d’Israël,
sinon le plus grand.

Or, Jésus aujourd’hui, monte sur une montagne,
s’assied et se met à enseigner aux foules
à la manière de Moïse.
Et il ira jusqu’à dire « vous avez entendu… (Mt 5, 21)
Et Moi je vous dis… » (22)
C’est une prétention énorme.
Incompréhensible pour un juif pieux,
un scandale même jusqu’au jour où l’on comprend
que c’est Dieu, c’est le Fils de Dieu qui parle.
Et qui parle ainsi, justement parce qu’Il est là,
Il est désormais avec le peuple des croyants,
pour toujours au milieu de nous.
Et que par conséquent, c’est une nouvelle vie avec Dieu
qui s’ouvre, une nouvelle Alliance.

Est-ce que la pédagogie de la Loi disparaît ?
Non… pas même un iota de la Loi n’est aboli.
Mais c’est une nouvelle manière de vivre cette Loi
qui est possible,
qui est offerte par pure grâce
et que le Père attend de nous.

Nous avons toujours besoin d’une loi concrète et pratique
qui nous garde avec Dieu,
qui nous garde en Dieu.
Mais désormais cette loi, c’est Jésus qui nous la donne,
c’est l’Esprit Saint en nous
qui nous indique non pas seulement le chemin
pour rester avec Dieu,
mais le chemin pour vivre de la vie même de Dieu,
pour communier par toute notre vie
et par notre mort elle-même
à l’amour débordant de Dieu.

N’enlève pas un iota…
C’est-à-dire ne méprise pas un seul
des commandements de Dieu.
Reste à l’écoute.
Et à chaque iota, à chaque petite inspiration de l’Esprit en toi,
répond par une vie toute obéissante,
toute disponible.
Voilà ce qui plaît au Père.

Être grand dans le Royaume (v.19),
ce n’est pas s’affranchir de la Loi,
mais entrer dans l’union de volonté avec le Seigneur,
dans une écoute filiale qui cherche la volonté de Dieu
et veut Lui donner la joie de notre obéissance confiante.

C’est à une plénitude d’amour, de vie, de joie,
que Jésus, nouveau Moïse nous appelle
quand Il enseigne sur la Montagne.

D’ailleurs, à bien y regarder, c’était vers Jésus
que la Loi de Moïse nous menait.
Car la Loi si elle est respectée par elle-même
peut devenir un chemin de mort.
Parce que la loi présente le risque
– énorme… et que Dieu a pris –
que nous disions : je mets la Loi en pratique
donc je suis correct et Dieu me doit le Salut.
Alors la Loi ainsi déracinée du cœur de Dieu
devient loi de mort.
C’est pour cela que Paul parle d’un ministère de mort
et de la lettre qui tue.

La Loi nous mène au Christ.
Un vrai disciple de la Loi, un vrai enfant d’Israël
finira par dire : la Loi me montre ma misère.
J’ai besoin d’un sauveur,
j’ai besoin du Messie.
Seul le Messie, seul le Sauveur,
rendra ma vie agréable à Dieu,
obéissante à Dieu.

Et c’est cela que Jésus est venu nous donner !
Voilà la merveille de la Rédemption !
Si le ministère de Moïse était glorieux
à plus forte raison, le ministère de Jésus
est infiniment plus glorieux.
Et cette gloire se reflète sur tous les visages
qui vivent de Jésus,
qui lui obéissent.

Frères et sœurs, si notre vie devient obéissante à Jésus,
obéissante à l’Esprit,
notre visage deviendra rayonnant,
rayonnant de bonheur et de Joie.
Demandons cela à Jésus en cette Eucharistie.

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