FMJ MtlSaint Augustin, docteur de l’Église – B
Frère Thomas-Minh
1 Th 4, 1-8 ; Ps 96 ; Mt 25, 1-13
28 août 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Se laisser transfigurer peu à peu par la grâce

Frères et sœurs,
alors que le monde multiplie les activités
pour que la vie soit vivante et joyeuse,
les disciples du Christ célèbrent la liturgie,
et en particulier, l’Eucharistie.

Comme maintenant, à cette heure,
nous célébrons ensemble la Messe au Sanctuaire
tandis que le quartier du Mont-Royal
participe aux journées commerciales piétonnières.

Dieu aime que le monde soit heureux !
Il veut que tout le monde
vive dans la joie et dans la paix
comme ces jours-ci dans le voisinage
devant le sanctuaire.

En même temps, Dieu veut que le monde
pense un peu à Lui
et qu’il désire la Vie dans son Royaume,
c’est-à-dire la Vie éternelle dans le Paradis.

Évidemment, la vie de la race humaine
est une vie communautaire.
Mais les membres d’une communauté
ne sont pas des clones !
Chaque personne est unique.
Chaque individu est responsable
de sa conduite et de ses actes !

C’est pourquoi, dans l’Évangile d’aujourd’hui,
à travers la parabole des dix jeunes filles invitées à des noces,
le Seigneur Jésus renvoie la responsabilité à chaque invité :
« Le Royaume des Cieux sera comparable
à dix jeunes filles invitées à des noces
qui prirent leur lampe
et s’en allèrent à la rencontre de l’Époux » (Mt 25,1).

« Veillez donc, car vous ne savez ni le jour, ni l’heure » (v.13).

Dans ce monde, quand on prépare un mariage,
bien sûr, on va fixer le jour et l’heure
avec précision pour que les invités puissent y venir.
Mais ici, par Amour infini pour l’humanité,
Jésus parle en parabole pour éveiller la foi, la fidélité,
l’espérance et le désir de la Vie dans le Royaume des Cieux.

Ailleurs, Il a dit :
« Le Fils de l’Homme, Lui-même,
ne sait ni le jour, ni l’heure, seul le Père le connaît » (Mt 24,36).

Veillons donc ! Oui, mais alors, comment ?

N’ayons pas peur !
Dieu ne nous demande rien qui dépasse nos forces !

Veiller, c’est prier, prier beaucoup et prier toujours,
comme la Vierge Marie Mère de Dieu
nous le demande à chaque apparition !

Aujourd’hui, nous fêtons Saint Augustin.
Selon Saint Augustin
la vie chrétienne est une montée
vers la contemplation de Dieu !
Il dit encore, cependant, que la personne
ne peut pas persévérer seule jusqu’au bout.
Nous avons donc besoin de la Grâce de Dieu.

Prions d’abord l’Esprit-Saint
pour qu’Il comble de ses dons notre âme et notre corps.

Dans la parabole des dix vierges,
au moment où l’époux est venu,
les cinq filles prévoyantes sont entrées avec Lui à la noce.

En revanche, les cinq filles insensées sont sorties dans la nuit.
Pour les jeunes filles, partir dans la nuit, au dehors,
évoque quelque chose de dangereux
car elles risquent de devenir une proie,
victime de la violence des méchants et du Satan.

Les dix jeunes filles représentent les chrétiens, les baptisés.
L’Époux, c’est le Christ.
Le prophète Isaïe a annoncé cela :
Dans ma grande tendresse, je te ramènerai (Is 54,7)
Moi, ton Rédempteur.

Veillons donc ensemble, pour que nous entrions ensemble
dans la maison de notre Père.
Cependant, chacun, chacune est responsable de sa conduite
comme chaque fille prévoyante dans l’Évangile.
Elles ont préparé la lampe et l’huile
comme cela était nécessaire.

À la dernière minute, les cinq filles prévoyantes
voulaient bien aider les autres
mais elles ne le pouvaient pas :
« Jamais cela ne suffira pour nous et pour vous » (Mt 25,9)
dirent-elles.
Voilà, chaque invité doit préparer son rendez-vous
pour donner de bons exemples au monde.

L’Église ne canonise pas en une seule fois
toute une congrégation, tout un monastère,
toute une communauté ou toute une paroisse.
Mais, en général, elle canonise une personne en particulier.
Cependant, aujourd’hui,
c’est le temps favorable pour nous tous
et pour toute l’humanité parce que, grâce à l’Évangile,
nous pouvons éviter de répéter les fautes
comme par exemple celle de Judas Iscariote
ou des hypocrites qui enlèvent huile dans notre lampe.

Le sens le plus profond de la lampe
et de l’huile dans cette parabole,
c’est l’être tout entier d’une personne !

Prions donc et laissons l’Esprit Saint
nous combler de sa grâce !

La grâce de l’Esprit-Saint pourrait être
l’huile de la justice,
de la miséricorde, de la fidélité, de la foi,
de la charité et de l’espérance
qui brille comme la lampe d’un veilleur
qui attend l’aurore.

Bref, avec sa douceur, le Seigneur Jésus
nous parle en parabole pour que nous devenions
tous et toutes des bons veilleurs !

Le Seigneur sait bien que nous sommes des pécheurs,
des personnes imparfaites
mais il ne veut perdre aucun et aucune d’entre nous ici.

En attendant sa venue,
chaque être humain peut méditer cette vérité dans son cœur :
Sur la croix, Jésus-Christ a effacé mes péchés.
Il est ressuscité au troisième jour, pour que, moi aussi,
je ressuscite après la mort de mon corps de chair et de sang.

Dans l’Eucharistie, je recevrai le Corps du Christ en moi,
pour qu’Il vive en moi.
Je crois qu’Il me transfigure peu à peu
à l’image de Dieu, en profondeur.
Je crois qu’Il m’invite à entrer
au festin des noces dans son Royaume.

Dans l’Eucharistie, Jésus-Christ est déjà venu
et Il viendra de nouveau.

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