Mercredi, 9e Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Antoine-Emmanuel
2 Tm 1, 1-3.6-12 ; Ps 122 ; Mc 12, 18-27
1er juin 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Dieu te veux un vivant

Au lendemain du vote par notre Parlement
d’une loi de mort,
d’une loi pour mourir,
une autre voix se fait entendre.
Une voix libre et forte : celle de l’apôtre Paul.
Celui-ci se présente d’emblée à Timothée
comme apôtre du Christ à cause de la Promesse de Vie
que nous avons en Jésus Christ (2 Tm 1,1).

Pourquoi je suis apôtre ?
À cause de la Promesse de Vie dans le Christ Jésus.
En Jésus se trouve la Vie,
et Paul choisit la Vie.
Paul est fondamentalement « pro-vie »,
et cela se situe bien au-delà
de la question de l’avortement.
La foi chrétienne est une confession de vie,
une décision pour la vie,
parce qu’elle est l’accueil d’une Promesse de Vie.
Et c’est en cela qu’elle est aujourd’hui contre-culturelle.

Jésus est Celui qui a proclamé :
« Je suis la Vie » (Jn 14,6).
Non seulement Il est venu
pour que nous ayons la vie
et que nous l’ayons en abondance (cf. Jn 10,10)
mais Il est Lui-même en personne la Vie.

C’est en Lui que nous vivons.
C’est par Lui qu’en ce moment ton cœur bat.
Et c’est en Lui qu’est la Vie véritable,
c’est-à-dire l’Amour, la communion,
et Il est Lui-même en personne la Vie éternelle.

Quel contraste dès lors entre les sadducéens
qui ne croyaient pas en la Vie éternelle,
et Jésus qui est en personne la Vie éternelle.
Jésus aime ces sadducéens.
Jésus les aime d’un amour profond
parce qu’ils sont humains,
et d’un amour particulier
parce qu’ils sont juifs.

Le désir de Jésus est de leur donner la Vie éternelle,
mais ils ne parviennent pas à s’ouvrir à ce don.
Leur cœur, leur intelligence restent paralysés :
Ils n’ont pas laissé la Parole des prophètes
se frayer un chemin dans leur cœur,
et ils sont restés fermés à la Puissance de Dieu ;
ils en restent à ce qu’ils savent.

Ils ne parviennent pas à s’émerveiller,
à croire que Dieu les veut bien plus vivants
qu’ils ne le sont car tel est bien le mystère :
Dieu nous veut beaucoup plus vivants
que nous le sommes.
Il n’est pas le Dieu des morts,
mais le Dieu des vivants ;
le Dieu des vivants qui nous ouvre son Ciel.

Et nous serons « comme des anges »
dans son Ciel (cf. Mc 12,25).
répond Jésus aux sadducéens
qui raconte l’histoire des sept maris.
Une histoire centrée sur la descendance des hommes,
sans égard pour la femme.
Mais Jésus leur découvre le mystère de l’éternité
qui dépasse ces oppositions dans une mutualité
où nous serons un ciel les uns pour les autres.

Oui, Dieu nous veut bien plus vivants
que nous le sommes ;
vivants de sa Vie divine.
Vivants de sa communion
qui est une continuelle mort à soi-même
pour accueillir l’autre comme l’écrit Paul à Timothée.
Nous avons vraiment une « vocation sainte »
non pas à cause de nos mérites,
mais à cause du projet de Dieu et de la grâce de Dieu.
Projet de vie,
grâce qui nous rend vivants !
Grâce désormais visible depuis que le Verbe de Dieu
S’est fait chair et nous a ouverts
par Sa croix et Sa résurrection,
le chemin de la Communion et de la Vie.
car notre Sauveur S’est manifesté en détruisant la mort
et en faisant resplendir la Vie
et l’immortalité par l’Évangile (2 Tm 1,10).

Le Parlement a voté pour la mort à 186 pour et 137 contre.
Dieu vote pour la vie.
Dieu vote que tu sois vivant
et que tu le sois de plus en plus…

C’est pour cela qu’une fois encore,
il nous donne le « Pain de Vie ».

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