FMJ MtlVendredi, 30e Semaine du Temps ordinaire – A
Frère Antoine-Emmanuel
Ph 1, 1-11 ; Ps 110 ; Lc 14, 01-06
31 octobre 2014
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

À tous les « saints » qui sont les adoratrices, et les adorateurs…

« Paul et Timothée, serviteurs de Jésus-Christ,
à tous les saints en Jésus-Christ » (Ph 1,1)
qui sont dans la ville de Philippe.

À tous les « saints » qui sont les adoratrices et les adorateurs
de notre cher Sanctuaire.

Saints par notre baptême,
saints par cette marque d’amour
déposée pour toujours dans nos âmes,
nous qui avons été « achetés » au prix du Sang du Christ.

« À vous grâce et paix de la part de Dieu notre Père
et du Seigneur Jésus Christ » (v. 2).

À vous qui si fidèlement, si courageusement
assurez la mission de la prière au Sanctuaire,
grâce et paix.
« Grâce » :
Grâce, c’est la beauté et la gratuité de l’amour
qui nous rénove sans cesse,
qui nous arrache du puits sans fond
du péché et de la mort,
pour nous faire devenir enfants de lumière (1 Th 5,5).

« Et Paix » :
Paix, c’est la pleine réconciliation avec Dieu,
la joie de pouvoir demeurer,
malgré notre immense misère,
dans l’infinie tendresse du Père ;
d’y demeurer éternellement grâce au Sang de Jésus.

« Je rends grâce à mon Dieu
chaque fois que j’évoque votre souvenir » (v.3).
Je rends grâce à mon Dieu
pour la prière qui jaillit de vos cœurs
quand vous demeurez en présence du Christ en son Eucharistie ;
quand vous vous laissez servir
et saisir par Jésus en son Mystère pascal
pour offrir au Père et votre vie, et l’Église, et le monde entier.

Je rends grâce à mon Dieu
parce que vous êtes des veilleurs
qui veillez sur la flamme de la louange
alors que les tempêtes de la sécularisation
veulent sans cesse l’éteindre.

Parce que vous êtes des témoins
qui par votre présence silencieuse
dites que la vie trouve son accomplissement
quand elle se livre à Dieu dans l’amour.

Parce que vous êtes des bâtisseurs
qui, priant pour le monde,
construisez un peu plus de solidarité, de miséricorde et de joie.

Je rends grâce à mon Dieu
parce que vous êtes des récepteurs
qui recevez au nom de toute la ville
la tendresse du Père qui veut se répandre à profusion.

Parce que vous êtes des confesseurs
qui, par le temps que vous donnez
en face du Sacrement de l’Amour,
affirmez la foi de l’Église
en la Présence réelle, vivifiante et divine
de Jésus en son Eucharistie.

*

« C’est avec joie que je prie, poursuit Paul,
à cause de la part que vous prenez à l’Évangile » (cf. v. 4-5).
Vous prenez part à l’Évangile.
Vous prenez part à la mission de l’Église
qui proclame au monde ‘la joie de l’Évangile’.
Parce que si vous sortez de vous-mêmes
pour aller à la rencontre de Jésus en son Eucharistie,
alors nul doute que vous sortez de vous-mêmes
pour aller ensuite témoigner de l’Évangile dans le monde.

Une vie vraiment soumise au mystère de l’Eucharistie
est une vie qui se donne,
qui devient évangile.
Une vie qui devient mission,
et qui, dans la mission, trouve sa force, son élan, sa joie.

*

« Et telle est ma conviction :
Celui qui a commencé en vous cette œuvre excellente
en poursuivra l’accomplissement
jusqu’au jour du Christ Jésus » (v.6).

Être adoratrices, adorateurs,
c’est une œuvre excellente que Dieu fait en nous.
C’est Lui, le Père, qui nous attire à Jésus.
C’est Lui, le Père, qui nous fait goûter
le Cœur eucharistique de son Fils.
C’est Lui, le Père, qui par la présence de Jésus
répand en nos cœurs l’Esprit Saint.
C’est Lui, le Père, qui nous défend
contre toutes les manœuvres du démon
qui veut nous détourner de la prière.
C’est Lui, le Père, qui au Saint Sacrement
nous enveloppe de Sa joie.

Et cette œuvre excellente, le Père la poursuivra
pour peu que nous soyons présents au rendez-vous de la prière
et que nous Le laissions faire.
Le Père poursuivra cette œuvre
pour que tout notre être peu à peu
se conforme au Christ, son Fils.

Et Paul conclut :
« Et voici ma prière :
que votre charité croissant toujours de plus en plus
s’épanche, déborde,
en cette vraie science, ce juste discernement
qui vous donneront de discerner
ce qui est vraiment important » (v. 9-10).

Voilà ce que nous pouvons demander au Seigneur
en cette fête de Toussaint
et lors de la bénédiction des adorateurs, demain :
une charité qui déborde,
une charité qui devienne notre sagesse de vie.

Il s’agit de puiser dans le mystère de l’Eucharistie
toute la richesse du Cœur de Jésus.
Toute la charité du Christ, une charité en acte.
Une charité qui transforme notre vie
en un continuel don d’amour.

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