FMJ MtlSamedi, 28e Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Thomas
Rm 4, 13.16-18 ; Ps 104 ; Lc 12, 8-12
17 octobre 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Répondre au rejet par l’amour et le pardon

Ce passage d’Évangile est bien d’actualité,
pour nous qui sommes souvent critiqués d’être croyants.
Combien parmi nous reçoivent de telles critiques
– souvent ce sont des moqueries, des railleries, ou du mépris –
dans notre milieu de travail, parmi nos amis ou connaissances,
et même dans notre famille.
Parfois c’est juste de l’indifférence
ou alors un amusement gentil que nous recevons,
devant l’expression de notre foi.
Il y aurait de quoi se décourager,
car on dirait que nous sommes des survivants d’un autre âge,
appelés à disparaître tôt ou tard.

Mais nous qui croyons à l’Évangile,
nous qui avons choisi de mettre notre foi en Jésus-Christ
et de conformer notre vie à cette foi,
nous savons les raisons pour lesquelles nous croyons.
Nous savons que nous ne sommes ni infantiles,
ni fous, ni inhumains de croire.

Saint Paul, dans sa lettre aux Romains,
considère que la foi du chrétien
est héritière de la foi d’Abraham.
Et lorsque nous lisons l’histoire d’Abraham,
nous voyons un homme équilibré, réaliste, humble, doux
et plein d’attentions envers les personnes.
Il n’y a donc pas de risque pour nous de nous désincarner,
ni de devenir mauvais si nous croyons.

En fait, Jésus donne plusieurs recommandations à ses disciples
(et à nous aussi), pour ne pas être pris par l’inquiétude,
l’angoisse, le découragement,
ou même par le désir de vengeance quand ils sont persécutés
d’une manière ou d’une autre à cause de leur foi.

D’abord, Jésus nous invite à la cohérence.
Si nous sommes pour Lui, il importe
que nous nous prononcions pour Lui
quand l’occasion nous en est donnée.
Que nous n’ayons pas honte des choix
que nous faisons dans notre vie
en raison de notre foi en Jésus.
Si nous voulons que Jésus soit fier de nous,
il importe que nous soyons fiers de Lui.

« Celui qui se sera prononcé pour Moi devant les hommes,
le Fils de l’Homme se prononcera aussi pour lui
devant les anges de Dieu » (Lc 9,26).

Ensuite, Jésus nous invite à ne pas chercher
à le défendre plus qu’Il ne se défend Lui-même.
Ainsi, si les paroles dites contre le Fils de l’Homme
seront pardonnées, entrerons-nous en guerre
contre ceux et celles qui disent de telles paroles ?

Si Jésus a été tant outragé sur la croix
et qu’Il a pardonné à ceux qui agissaient ainsi contre Lui,
il importe qu’à notre tour nous n’entrions pas
dans le ressentiment contre ceux qui nous outragent
en raison de notre foi.

S’ils agissent ainsi, par ignorance ou par méchanceté,
ce sont d’abord eux qui sont à plaindre
car ils ne voient pas le tort qu’ils se font à eux-mêmes
en s’en prenant à des innocents.

Enfin, Jésus nous libère du souci de notre défense.
Si véritablement nous aimons Jésus,
alors l’Esprit Saint qui est le Défenseur,
nous soufflera notre défense.
Si nous pouvons être critiqués, persécutés,
subir des vexations en raison de notre foi,
nous ne sommes pas condamnés à être anéantis,
car Dieu Lui-même prend notre défense,
à condition toutefois d’être persécutés en raison de notre foi
et non en raison de mauvais agissements
que nous pouvons perpétrer,
même en pensant défendre notre foi.

Donc ne soyons pas inquiets si nous subissons critiques,
moqueries, rejet, mépris, indifférence ou vexations
en raison de notre foi en Jésus-Christ.
Nous ne sommes pas anormaux en cela.
Cela fait partie du chemin des disciples du Christ.
Jésus l’avait déjà prévu il y a 2000 ans.
Et en plus, Il a prévu pour nous un chemin pour en sortir.

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