FMJ MtlMercredi, 29e Semaine du Temps ordinaire – B
Frère Thomas
Rm 6, 12-18 ; Ps 123 ; Lc 12, 39-48
21 octobre 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Le péché, un non à l’Amour

Saint Paul regarde le péché comme un esclavage.
C’est un esclavage très subtil.
Le péché m’apparaît souvent
comme quelque chose de désirable,
parce qu’apparemment il me rend libre
des commandements de la loi.

Par exemple, si je commets un vol,
avec le bénéfice de l’objet qu’ainsi je m’approprie,
je vis, dans un premier temps, le soulagement
de ne plus laisser le commandement
« Tu ne voleras pas » régler ma vie.
Alors où est l’esclavage ?
Il est dans la dépendance
dans laquelle je tombe par rapport au vol.
J’ai volé une première fois,
mû en cela par une pulsion et non par une décision.

Alors, je volerai une deuxième fois,
une troisième fois, une quatrième fois,
dès que cette pulsion reviendra
et que je ne saurai pas lui dire non.
Je deviendrai esclave de mes pulsions,
même si j’essaie de me donner
quantité de bonnes raisons pour voler.
Rien ne peut justifier de dépouiller une personne
à son insu ou contre son gré.

Voilà que Jésus nous donne aujourd’hui
la parabole de l’intendant fidèle.
Là encore, cet intendant peut se dire :
« Mon maître tarde à venir »
et se mettre à frapper les serviteurs, les servantes,
se mettre à manger, à boire et à s’enivrer.
S’il fait ainsi, il fait un mauvais calcul,
car il se met soudain à la place de son maître,
agissant selon son bon plaisir,
comme si son maître avait définitivement disparu.
Et même si effectivement son maître avait disparu,
il usurpe son pouvoir par la force,
sans demander l’avis des autres membres de la maison.
Il ne pourra agir longtemps ainsi impunément.

En nous appelant à veiller dans la fidélité,
Jésus nous appelle en fait à la liberté.

La véritable liberté consiste en fait à rester fidèle,
à obéir au Christ, à mes valeurs les meilleures
qui sont inscrites dans ma conscience.
Si j’ai beaucoup reçu et que je donne peu,
que dirai-je à Celui qui m’a beaucoup donné ?
Je ne serai pas libre devant Dieu
ni devant mes semblables les humains.
Alors que si je fais fructifier tout ce qui m’a été donné
richesses, santé, culture, talents, foi
je serai libre devant Dieu et devant les humains.

Le péché, l’infidélité, la dissimulation
et le double-jeu rendent esclave,
car ils font de nous de perpétuels fugitifs
qui ont peur de se présenter devant Dieu
et devant les autres tels qu’ils sont.

Alors que la fidélité, la vérité, rendent libre
car ils nous permettent de rester nous-mêmes
car elles permettent à la grâce de Dieu d’agir en nous.

Grâce à elles, Dieu se plaît
à nous confier la charge de ses biens
et à nous faire cheminer
sur un chemin de lumière, de gloire en gloire.

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