LA VIERGE MARIE, REINE – B
Frère Antoine-Emmanuel
Is 9, 106 ; Ps 112 ; Lc 1, 26-38
22 août 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Elle est notre Reine

Marie est Reine.
Elle est la Reine.
Elle est notre Reine.

Goûter cela, le percevoir dans notre cœur,
a une conséquence très simple.

Si tu connais la Reine,
si tu es en amitié avec Elle,
alors sans aucun doute, tu as accès au Palais ;
sans aucun doute tu peux entrer dans le Royaume.
Il suffit de dire que tu connais la Reine
et surtout qu’Elle te connaît et qu’Elle t’aime.

Alors, s’ouvre la porte du Royaume.

Et cela nous pouvons le vivre, ensemble !
Ensemble nous pouvons dire que nous connaissons la Reine,
qu’Elle nous aime,
qu’Elle nous aime ensemble,
qu’Elle aime que nous soyons ensemble
comme communauté, comme Église.
Alors les portes du Royaume s’ouvrent
pour nous qui, ensemble, y entrons.

Mais de quel Royaume s’agit-il ?
Regardons la Reine
et nous découvrirons de quel Royaume il s’agit.

Quel récit évangélique l’Église nous donne-t-elle
pour contempler Marie Reine ?
L’Annonciation.
C’est donc que là, se trouve déjà,
le germe qui fleurira en royauté.

Que nous est-il dit de Marie ?
C’est une vierge.
C’est son mystère premier.
Être vierge c’est être tout à Dieu
et tout à tous.
C’est être un vide d’amour,
un néant d’amour
qui s’offre au cœur de Dieu
comme au cœur de tout humain
à commencer par le plus pauvre.

Elle est promise à un homme du nom de Joseph (Lc 1,27).
Marie est la toute obéissante
qui consentit à une relation sponsale
avec le juste Joseph qui grâce à elle,
deviendra Saint Joseph.

Elle est aussi celle que l’ange nomme
comblée de grâce (v.28).
Parce qu’elle est ce néant d’amour,
parce qu’elle est toute obéissance,
elle est la comblée de grâce.
Elle est celle qui laisse Dieu la parer de toute grâce,
mais qui ne recèle rien pour elle ;
qui n’accapare rien de rien
pour demeurer la toute disponible,
la Vierge.

Et quand l’ange lui révèle sa maternité,
Marie demande le comment :
« Comment cela se fera-t-il ? » (v. 34)
« L’Esprit Saint viendra sur toi.
La Puissance du Très Haut te prendra sous son ombre » (v. 35).
L’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu descend sur une créature
comme jamais Il n’est descendu.

Jamais l’Esprit n’était descendu à ce point.
Et cela ouvre déjà le moment
où l’Esprit se « partagera » au jour de Pentecôte.
C’est la kénose de l’Esprit qui habilite Marie.

L’Esprit Saint rejoint les profondeurs
du cœur et du corps de Marie
et l’Amour Se fait chair.
Marie donne sa chair à Dieu
pour que Dieu le Verbe Se fasse chair.
Et Dieu déploie son Esprit en Marie.
Dieu qui est Amour se déploie en Marie.
Il se déploie dans le vide d’Amour
qu’elle veut être à chaque instant de sa vie.

L’Amour qui se déploie en Elle
n’est-ce pas cela la royauté de Marie.
L’Amour règne en Elle.
Tout en Elle se soumet à l’Amour
sans peur, sans barrière
et l’Amour divin Se traduit en Elle
en un Amour maternel qui enveloppe l’humanité.
Marie, disait Chiara Lubich,
on ne la « comprend » pas,
parce qu’Elle nous est trop proche !
Une si belle maternité…

Marie Reine, Reine des cœurs,
Reine dans la charité,
Marie Reine de la Paix.
Aujourd’hui nous pouvons prier
pour que le prochain pèlerinage
de la Vierge de Fatima en Syrie
porte un fruit de vie, de réconciliation, de paix.

Il n’y a que Marie qui puisse désarmer nos cœurs.
Marie qui est présente en chaque Eucharistie,
Vierge des douleurs traversée par un immense glaive.
Vierge de la Résurrection qui devient Mère de l’Église,
notre Mère.

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