FMJ MtlJEUDI, OCTAVE DE PÂQUES – B
Frère Thomas
Ac 3, 11-26 ; Ps 8 ; Lc 24, 35-48
9 avril 2015
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

La puissance de la Résurrection du Christ

Il est frappant de voir comment,
dans le récit des apparitions
de Jésus ressuscité à ses disciple,
Jésus S’étonne de leur étonnement.
Et cet étonnement se répète,
lorsque dans le récit des Actes des apôtres,
Pierre et Jean s’étonnent de la stupéfaction
des habitants de Jérusalem devant la guérison
de l’infirme de la Belle Porte du Temple.

Jésus n’est pas ressuscité
pour nous étonner ou pour nous épater.
De la même façon, Jésus n’a pas fait tous ses miracles
au cours de sa vie publique
pour nous en mettre plein la vue.
Et les miracles accomplis au nom de Jésus Christ,
après sa résurrection, ne le sont pas non plus
pour chercher de l’intérêt.

Pour Jésus, sa résurrection est dans l’ordre des choses.
Il l’a annoncée par trois fois à ses disciples.
De la même manière, Jésus voyait
sa Passion et sa Résurrection
comme l’accomplissement des Écritures Saintes
du Premier Testament du peuple d’Israël.
Il l’avait aussi annoncée à ses disciples.
Jésus S’étonne donc qu’au moment de sa résurrection,
tout s’est passé comme si les disciples
n’avaient jamais entendu ce que Jésus leur avait annoncé.

C’est comme si cela leur était entré par une oreille
et aussitôt sorti par l’autre.
Ils ne l’avaient pas conservé, ils ne l’avaient pas intégré.
Ils ne s’étaient absolument pas préparés
à recevoir Jésus ressuscité parmi eux.

Ainsi, le soupçon des chefs des prêtres
que les disciples auraient pu voler le corps de Jésus
et proclamer ensuite qu’Il est ressuscité n’était pas fondé.
La résurrection était tout simplement absente
de la tête et du cœur des disciples.

Cela fait de l’événement de la résurrection de Jésus
un fait historique, scientifique,
dépourvu de tout caractère mythologique ou apologétique.
Il est notamment remarquable que les récits
que les Évangiles font des apparitions de Jésus ressuscité
ne cachent nullement les résistances à croire des disciples.
Ainsi donc la propagation de la foi chrétienne
ne provient pas de l’influence d’une personne
– ou d’un groupe de personnes –
par leur autorité ou leur séduction.

Elle provient d’un événement
– la résurrection de Jésus –
qui au long des siècles, et partout dans le monde,
a amené des milliards de personnes
à vivre des expériences significatives
de passage de la mort à la vie,
d’une manière ou d’une autre.
Cet événement – la résurrection de Jésus –
est bien enraciné dans l’espace et dans le temps.

Dans l’espace, dans Jérusalem,
au carrefour de trois continents,
dans la ville sainte du peuple d’Israël
à l’histoire bimillénaire.
Dans le temps, comme accomplissement
de l’Écriture sainte du peuple d’Israël.

Jésus explique à ses disciples étonnés
– après avoir mangé du poisson devant eux –
comment les Écritures l’annonçaient.
Il L’avait fait aussi pour les disciples d’Emmaüs.

Donnons juste quelques exemples
de Paroles du Premier Testament
qui annoncent la mort et la résurrection de Jésus :
L’oracle de Balaam (dans le Livre des Nombres) :
« Je l’aperçois – mais non de près –
un astre issu de Jacob devient chef,
un sceptre se lève, issu d’Israël. »

Dans le Psaume 15 :
« Tu ne peux abandonner mon âme au shéol,
tu ne peux laisser ton ami voir la fosse.
Tu m’apprendras le chemin de vie »
Dans le prophète Isaïe, au chapitre 53 :
« S’il offre sa vie en sacrifice expiatoire,
il verra une postérité,
Il prolongera ses jours ».
Dans le prophète Osée au chapitre 6 :
« Après deux jours, il nous fera revivre,
le troisième jour il nous relèvera
et nous vivrons en sa présence ».

Et nous pourrions donner,
chacun chacune d’entre nous,
des expériences personnelles
de passage dans notre vie,
où nous avons expérimenté la puissance
de la résurrection du Christ.

Alors ne soyons pas étonnés
comme le furent les disciples de Jésus,
mais soyons toujours émerveillés
de la puissance de la résurrection du Christ
qui ne cesse de se déployer
dans l’espace et dans le temps.

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