FMJ MtlLITURGIE PÉNITENTIELLE DE L’AVENT
Soeur Erika
Jn 8, 1-11
16 Décembre 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Mon chariot …

“Seigneur Jésus, Fils du Dieu vivant, ait pitié de moi pécheur”
“Seigneur Jésus, Fils du Dieu vivant, ait pitié de moi pécheur”…
Je ne sais pas si ce sont ces paroles que murmurait la femme de l’évangile, lorsque ses accusateurs l’emmenèrent devant Jésus au Temple, au milieu de la foule.
Mais c’est la prière qui habite mon cœur ce soir en venant à cette liturgie pénitentielle et aussi – je dois vous l’avouer – en devant vous faire ce commentaire…
Cette scène évangélique tiré du ch. 8 de l’évangile selon saint Jean, décrit bien mon état – c’est pourquoi je l’ai choisi – j’aime beaucoup cette femme..
Elle n’est pas dans une situation très agréable – au contraire de nous, elle n’est pas venue de son gré à la « liturgie pénitentielle » décrite dans le texte. Elle y a été conduite à force par ses accusateurs – peut-être pas encore très bien habillée – car prise en flagrant délit d’adultère.
Cependant – et c’est ce qui fait d’elle pour moi un modèle – elle est très consciente de son état, de sa faute – elle reconnaît les accusations qu’on lui porte, elle ne les nie pas – elle sait, elle se tait…
La loi de Moise pourtant prescrivait la lapidation pour ce genre de faute, elle risque donc la mort : non seulement elle doit éprouver une grande honte à se trouver là, au milieu des gens et devant le Maître, mais aussi elle doit ressentir une certaine angoisse ou peur d’être mise à mort…
Personnellement, si je ne ressens pas la même angoisse ou la honte de cette femme, parce que ce n’est pas la première fois que je me retrouve dans une telle situation – et j’ai confiance, par expérience, que l’histoire va bien se terminer –
Cependant, comme elle, j’arrive quand même un peu tremblante ce soir devant le Seigneur et devant mes frères et sœurs, car ils connaissent mes péchés, puisque ils en subissent souvent les effets.
Je n’ai peut-être pas un habit déchiré mais je traîne quand même derrière moi – permettez-moi l’image – ce vieux chariot, qui fait beaucoup de bruit, qui déborde de tous cotés de pots cassés, cadres brisés, un miroir en mille morceaux et plein d’autres affaires … – ce sont les effets de mon péché, de ma colère, les pots cassés de mes maladresses, les clous rouillés de mes ressentiments, les morceaux de marbres de la statue de mon orgueil qui s’est effondrée et je pourrais continuer la liste… tout est là, au-dedans de moi et autour de moi, et je le dépose ici, je m’expose à toi, Seigneur, avec tout ce que je suis et que j’ai fait, pour te demander de me faire miséricorde – de me pardonner d’abord, puis dans ta toute-puissance de remédier Toi à ce que mon péché a provoqué, de m’aider à refaire l’unité, en moi et autour de moi, remettre ensemble les morceaux, faire du neuf avec cela… seule, je n’en suis pas capable.. Toi, tu le peux.

« Personne ne t’a condamnée ? »
« Personne, Seigneur »
et pourtant ils l’ont bien vu, ils connaissent mon péché…
Mais elle resta seule avec Jésus et c’est là, dans ce court instant de ce face à face silencieux avec Jésus, que tout s’accomplit : elle est pardonnée, elle est relevée…
A sa lumière, elle voit la lumière
et elle redevient enfant de lumière..

Si nous le voulons, nous avons ce soir la possibilité dans ce court instant de la confession et dans l’adoration du Saint-Sacrement, de vivre ce face à face avec le Seigneur, de nous présenter à lui en vérité et nous laisser regarder et recréer par sa grâce.
Alors ce sera à nouveau la paix : paix dans notre cœur et paix avec nos frères et sœurs – nous pourrons retrouver en vérité la communion que notre péché avait brisé..

Seigneur, Tu es la source de vie, la source de la lumière,
Fais briller sur nous ton Amour, maintenant…

© FMJ – Tous droits réservés