FMJ MtlTROISIÈME DIMANCHE DE L’AVENT – A
Frère Jakub
Is 35, 1-10; Jc 5, 7-10; Mt 11, 2-11
11 Décembre 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

L’espérance, c’est la certitude de la venue du Seigneur

L’attente, la conversion, la joie et l’encouragement.
Voici notre chemin de l’avent.
Depuis deux semaines, nous surveillons avec l’attention de l’amour
et du désir l’Époux qui doit venir.
Pour rien au monde, nous ne voudrions le manquer.
Notre chemin c’est aussi un chemin de conversion.
La mission de Jean Baptiste était de préparer ultimement le peuple à recevoir le Messie.
Son message est le message de conversion
alors notre chemin c’est le chemin de conversion.
Depuis le début de l’Avent, L’Église aussi a cherché à nous revêtir de joie.
Tressaille de joie fille de Sion;
éclate d’allégresse, fille de Jérusalem, alléluia!
Nous répétons souvent en ce temps de l’Avent.

Et au troisième dimanche,
l’invitation se fait plus pressante encore,
réjouissez-vous dans le Seigneur, réjouissez-vous!
Si nous n’écoutons pas cet ordre maternel de l’Église,
ne serons-nous pas comme l’homme, qui riche de lui-même,
n’avait pas revêtu la robe de joie, offensant l’amour du Roi.
Car Aujourd’hui déjà, la communauté chrétienne, est rassemblée à la table
qui préfigure le festin éternel.
Dieu avait fait de la joie le Signe de sa Venue.
Et la Parole de Dieu prépare notre cœur
pour remplir « l’estomac de notre âme » comme dit Saint Augustin.
Il faut nous souvenir que le Seigneur d’abord rassasie de joie ses pauvres.
« Alors se dessilleront les yeux des aveugles, et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie. » (Is 35, 5-6)
Nous ne saurions exprimer mieux la nature propre de la joie d’Avent
qu’en la comparant à une joie des amis
qui se retrouvent Joie d’une espérance et d’un bien à venir.
Vous le savez, le Petit prince était devenu l’ami du renard
et avait rendez-vous avec lui.
Le renard, il a dit :
« Par exemple, si tu dois venir à quatre heures de l’après-midi, dès trois heures et demie j’habille mon cœur avec des vêtements de fête et à quatre heures moins le quart, je suis impatient et je suis déjà tout prêt d’ouvrir la porte pour te recevoir. Et à quatre heures moins cinq, tout mon cœur est rempli de cette joie déjà commençante, émerveillé parce que tu es là, parce que tu viens. » (Le Petit Prince, Chap. 21)
Alors en ce troisième dimanche nous pouvons dire avec le renard
que nous sommes à quatre heures moins cinq dans ce temps de l’Avent
et tout notre cœur est rempli de cette joie déjà commençante.
Elle est le signe de la venue du Seigneur.

*

Notre Seigneur Jésus Christ, termine sa phrase adressé à Jean Baptiste
par un mot d’admiration et d’encouragement pour le prisonnier.
Isaïe, pour sa part, encourage son peuple, par des phrases magnifiques.
Quand il décrit le retour triomphal de son peuple.
Cette traversée du désert, Isaïe la décrit comme une procession grandiose :
le désert se réjouira, le pays aride exultera et criera de joie, il « jubilera ».
Le désert sera beau…
Et saint Jacques à son tour, nous encourage de prendre patience.
Pour entrainement, Jacques donne un modèle à ses chrétiens :
la sagesse du cultivateur.
Il faut attendre pour que la terre donne son fruit précieux.
« En attendant la venue du Seigneur, prenez patience. » (Jc 5, 7)
Et l’espérance, c’est la certitude de la venue du Seigneur,
une certitude telle qu’elle nous tient en éveil.
Chers frères et sœurs, qu’est-ce que l’encouragement
que Jésus et la liturgie nous propose?
Étymologiquement parlant, encourager quelqu’un signifie lui « donner du cœur »,
c’est-à-dire lui permettre d’investir pleinement la situation dans laquelle il se trouve,
par analogie, décourager quelqu’un, c’est lui « enlever le cœur. »
Jésus encourageait saint Jean Baptiste,
Isaïe encourageait le peuple de Dieu,
saint Jacques encourageait les premiers chrétiens.
La liturgie et l’Église de ce troisième dimanche de l’Avent nous encourage :
Votre joie du Salut, nul ne pourra vous la ravir.
Malgré les tristesses, les faux-plaisirs et les épreuves de la vie,
la joie du salut transforme en fêtes nos rassemblements autour du Seigneur
et y fait retentir déjà les accents de la fête éternelle du Royaume.
Elle dissout les découragements et les scepticismes qui parfois infectes nos cœurs.
Elle dissipe la tristesse de nos péchés,
en nous entrainant dans la louange et l’action de grâce.
Le Seigneur nous donne aujourd’hui un cœur nouveau,
un cœur remplie de joie pour que nous puissions aussi,
à notre tour, donner du cœur à ceux qui en ont besoin.

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