FMJ MtlLA CROIX GLORIEUSE – B
Frère Antoine-Emmanuel
Nb 21, 4-9 ; Ps 77 ; Jn 3, 13-17
14 septembre 2012
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

La croix : regarder, croire et offrir

Pour accueillir cette page d’Évangile,
il faut se souvenir de la page biblique
où le peuple d’Israël au désert s’est retrouvé
envahi de serpents à la morsure mortelle.
Ces serpents étaient la conséquence
de l’éloignement de Dieu,
de l’infidélité du peuple.

Que c’est vrai :
quand nous oublions Dieu,
la mort qui attaque de partout
se met à nous dominer.

C’est ce que nous voyons dans l’actualité
avec ce film blasphématoire qui vient de sortir
et la violence qu’il provoque.
Le mal est à l’œuvre dans le monde.

Que faire quand se multiplient les serpents ?

Les Israelites retrouvaient la vie
en fixant du regard le serpent d’airain
que Moïse avait élevé sur un mat (cf. Nb 21,9).

Et nous, vers qui devons-nous regarder ?
Vers le Fils de l’homme qui a été élevé (Jn 3,13).
Élevé dans sa gloire.
Élevé sur la croix.

En cette fête de la Croix glorieuse,
alors que la mort attaque notre humanité
de bien des manières,
nous voici appelés à regarder Jésus crucifié.

À bien le regarder,
à le contempler.
Regardons son corps offert, donné, livré.
Car le Père a tant aimé le monde
qu’Il a donné son Fils.

Regardons ses plaies,
ses 5 plaies que l’on retrouve
dans les 5 croix de la croix de Jérusalem.
Ces plaies disent que ce corps est ouvert,
que nous pouvons communier
à cet Amour crucifié.

Regardons son visage.
Par delà le voile de douleur et du sang,
il y a le regard de Jésus.
Et nous nous laissons regarder,
comme le larron,
goûtant la compassion, le non-jugement,
l’infinie miséricorde du crucifié.

Regardons son souffle, ses respirations
de plus en plus douloureuses.
La croix est d’abord un instrument de torture,
de torture longue et jusqu’à la mort.
Le souffle de Jésus se fait de plus en plus court,
jusqu’à ce qu’Il remette au Père son Esprit,
jusqu’à ce que son souffle d’amour vienne en nous.

Regardons la douleur extrême
de celui qui porte le péché du monde.
Tout le mal de l’histoire Le pénètre et s’abîme en Lui.
Il s’est chargé de toutes nos fautes.

Nous Le regardons.
Et nous croyons.
Devant son corps défiguré
qui n’est plus qu’une grande plaie,
nous croyons.
Oui, c’est Toi le Salut du monde.
La seule issue de secours
qui nous affranchit de la mort,
c’est Toi, Jésus, crucifié.

Regarder et croire…
Mais il y a un troisième pas à franchir
que nous révèle mystérieusement le quatrième chant du serviteur.

Ce chant dépeint le serviteur défiguré
dont les blessures sont notre guérison.
Puis soudain le chant s’interrompt et s’adresse à nous :
« Si toi – toi qui lis ce texte –
tu fais de Sa vie un sacrifice d’expiation,
Lui, Il verra une descendance,
Il prolongera ses jours
et la volonté du Seigneur aboutira » (Is 53,10).

Nous sommes appelés
à faire de la souffrance et de la mort de Jésus,
un sacrifice offert au Père.

Père, nous t’offrons la Passion de Jésus.
Le don d’amour infini de ton Fils,
nous Te le remettons,
non pour payer quoi que ce soit,
mais par amour,
pour célébrer ta gloire,
pour ta joie et notre joie,
mais surtout pour le salut du monde.

Ce soir, nous offrons au Père
la Passion de Jésus pour le salut du monde

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