FMJ MtlDEUXIÈME DIMANCHE DE PÂQUES – A
Ac 2, 42-47 ; Ps 117 ; 1 Pi 1, 3-9 ; Jn 20, 19-31
Frère Jakub
23 Avril 2017
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Entrer dans le mystère des plaies du Christ

Chères frères et sœurs,
Dans le passage évangélique en ce jour,
nous avons entendu le récit de la rencontre
de l’apôtre Thomas avec le Seigneur ressuscité.
Le Seigneur vient une seconde fois au Cénacle,
huit jours après sa résurrection
et il présente au disciple incrédule son côté à toucher,
lui montre ses mains et en lui montrant les cicatrices de ses blessures,
guérit en lui la blessure de l’incrédulité.
Il a cru, dit l’Évangile.
Il est accordé à Thomas de toucher
les blessures du Seigneur et ainsi de voir Jésus,
au-delà de l’identité humaine de Jésus de Nazareth,
dans son identité véritable et plus profonde :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »

Le Seigneur a apporté avec lui ses blessures dans l’éternité.
C’est un Dieu blessé; il s’est laissé blesser par amour pour nous.
« Une femme peut-elle oublier son nourrisson,
dit le Seigneur dans le livre du prophète Isaïe,
ne plus avoir de tendresse pour le fils de ses entrailles ?
Même si elle l’oubliait, moi, je ne t’oublierai pas.
Car je t’ai gravé sur les paumes de mes mains. »

Les pèlerins au Moyen-âge,
qui arrivant à Saint-Jacques de Compostelle,
cherchaient une réponse à ces questions fondamentales :
« Quel est le sens du chemin parcouru?
Quel est le sens de la vie? »
Ils pouvaient trouver une réponse immuable.
Le tympan central du porche de la Gloire à Santiago de Compostela,
par lequel ils sont passés,
représente le Jugement dernier.
Un Christ en majesté montrant
les blessures de ses pieds et de ses mains.
Au milieu du tympan, le Christ n’est pas isolé.
Entouré des saints et des saintes,
il se place entre le passé et le futur.
Et montre la blessure de la lance, la paume trouée…
Les blessures sont le signe qu’il nous comprend
et qu’il s’est laissé blesser par amour pour nous.
Quelle certitude de sa miséricorde
et quel réconfort celles-ci signifient pour nous!
Et quelle certitude nous donnent-elles sur ce qu’il est :
« Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Jésus garde ses blessures pour le jour du Jugement.
Il ne présentera pas un livre ou un registre au jour du Jugement,
mais ses cicatrices et ses blessures.
Pour écrire quelque chose – dit saint Antoine de Padoue –
on a besoin d’une feuille, un stylo et l’encre.
Pour ne pas oublier l’homme,
Dieu a gravé le nom de chacun d’entre nous
sur les mains du Christ comme sur une feuille;
l’encre c’est le sang du Christ et le stylo ce sont des clous.
Alors Jésus nous montre ses blessures pour nous révéler sa miséricorde.
Pour ne pas oublier.

Chers frères et sœurs,
Jésus nous invite chacun et chacune de nous
à regarder ses plaies,
il nous invite à les toucher,
comme il l’a fait avec Thomas, pour guérir notre incrédulité.
Il nous invite surtout à entrer dans le mystère de ces plaies,
qui est le mystère de son amour miséricordieux.
À travers elles, comme par une brèche lumineuse,
nous pouvons reconnaître que sa miséricorde s’étend d’âge en âge.
Saint Bernard dans son commentaire du Cantique des Cantiques
dit qu’à travers les blessures de son corps,
l’amour caché du cœur du Christ se manifeste,
le grand mystère de l’amour se révèle,
les entrailles de la miséricorde de notre Dieu se montrent.
À la suite de saint Thomas apôtre,
nous pouvons toucher les plaies de Jésus
à travers le corps eucharistique.
À chaque eucharistie, il nous est donné de les reconnaître.

En recevant le corps de Jésus,
nous recevons le germe de notre propre résurrection.
C’est inouïe ce qui nous arrive.
Comme les disciples furent remplis de joie
à la rencontre de Jésus accueillons sa miséricorde,
sa paix pour que sa joie demeure en nous.

© FMJ – Tous droits réservés