FMJ MtlSamedi, 6e Semaine après Pâques – C
Frère Thomas
Ac 18, 23-28; Ps 46 ; Jn 16, 23-28
7 mai 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Jésus qui S’abaisse … et qui S’élève

« Je quitte le monde, Je pars vers le Père » (Jn 16,28).
La pâque du Christ est tout à la fois
sa descente dans l’épaisseur de notre monde
dont le point le plus bas est la mort sur la croix,
et sa montée vers le Père
dont le point culminant est son Ascension
pour S’asseoir à la droite du Père.

Saint Paul, dans son épître aux Philippiens,
énumère les étapes de la descente du Christ :
« Lui de condition divine,
ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.
Mais il S’anéantit Lui-même,
prenant condition d’esclave,
et devenant semblable aux hommes (…).
Il S’humilia plus encore, obéissant jusqu’à la mort,
et à la mort sur une croix ! » (Ph 2, 6-7)

Et nous pourrions ajouter
qu’une autre étape de son abaissement
est de Se faire Pain et Vin
entre les mains des humains, dans l’Eucharistie.
Plus fondamentalement,
le Christ S’abaisse encore en Se rendant présent
dans le monde par son corps qui est l’Église,
composée d’hommes et de femmes pécheurs et limités.

Tout cela est un mystère d’abaissement,
d’enfoncement, d’enfouissement.
Ne soyons pas étonnés si comme chrétiens
nous passons par des abaissements, des enfouissements.
Nous le vivons, étant disciples de Jésus :
par exemple par des prises de position
que nous sommes amenés à prendre
concernant notre vie de prière,
concernant notre éthique,
concernant notre profession de foi.

Cela est source de lumière pour beaucoup
– et notre témoignage est pour cela important –
mais aussi cela n’est pas accueilli
ou est même source d’hostilité pour beaucoup.

Saint Paul continue cependant
dans son épître aux Philippiens :
« Aussi Dieu L’a-t-Il exalté et Lui a-t-Il donné
le Nom qui est au-dessus de tout Nom » (Ph 2,9).

Si Jésus S’abaisse, S’enfonce ainsi,
c’est parce qu’Il fait la volonté du Père.
Il va vers le Père, Il monte vers le Père.
De l’extérieur, la vie de Jésus
apparaît comme une dégradation progressive,
comme une perte bien déplorable.
De l’intérieur, elle apparaît comme une montée.
Jésus n’a-t-Il pas dit à ses disciples,
en S’avançant vers sa Passion :
« Voici que nous montons à Jérusalem » (Mt 20,18).
Et n’appelle-t-Il pas sa mise en croix une élévation ?
« Quand Je serai élevé de terre,
J’attirerai tout à Moi » (Jn 12,32).

Ainsi, la Résurrection de Jésus,
puis son Ascension à la droite du Père,
font partie de cette élévation.
Elles sont un signe que l’abaissement de Jésus
n’a pas été un anéantissement.

D’ailleurs, le quatrième chant du Serviteur,
au chapitre 52 du prophète Isaïe,
qui annonce le Christ,
ne parle-t-il pas déjà à la fois de l’élévation
et de l’abaissement du Serviteur ?
« Voici que mon serviteur prospérera,
il grandira, s’élèvera, sera placé très haut.
De même que des multitudes
avaient été saisies d’épouvante à sa vue,
car Il n’avait plus figure humaine » (v. 13-14).

Alors gardons courage si nous passons par des abaissements
parce que nous optons pour Jésus.
En étant ainsi abaissés avec Jésus,
nous sommes déjà élevés avec Lui.

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