FMJ MtlMercredi, 2e Semaine de l’Avent – B
Paul-André Cournoyer, ptre
Is 40, 25-31 ; Ps 102 ; Mt 11, 28-30
9 décembre 2009
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Devenez mes disciples, car je suis doux et humble de cœur

Le peuple d’Israël, dans leur cheminement à la découverte de ce Dieu dans lequel ils veulent bien lui faire confiance et espérer leur délivrance semblent pourtant vouloir abandonner la lutte. Ils sont tellement victimes de malheurs, fatigués, abattus, découragés, qu’ils se demandent s’ils ont raison de continuer de croire en Dieu, de lui faire confiance. Ils se sentent « comme des brins de paille dans un tourbillon (Is 40,24) ». Ça peut drôlement nous ressembler parfois, surtout en ce temps-ci de l’année, dans le tourbillon de tous les préparatifs de toutes sortes, peut-être et surtout matériels. Mais Dieu vient rafraîchir leur intelligence, et peut-être la nôtre aussi. Il leur rappelle : « qui a créé tout cela ? Celui qui déploie toute l’armée des étoiles, et les appelle chacune par son nom. Si grande est sa force, et telle est sa puissance qu’il n’en manque pas une » (Is 40,26).

Dieu nous connaît chacune et chacun de nous par notre nom. Il connaît ce que nous vivons présentement, Il fait route avec nous. Il connaît nos difficultés, nos souffrances, nos problèmes, nos joies et tout ce qui fait notre bonheur ou notre malheur. Il nous connaît mieux que nous-mêmes. C’est pourquoi il nous dit par le prophète Isaïe sa Parole, et elle est toujours actuelle : Il rend des forces à l’homme épuisé, il développe la vigueur de celui qui est faible… ceux qui mettent leur espérance dans le Seigneur trouvent des forces nouvelles (Is 40, 29.31).

Quel réconfort ! Dieu, ça ne le fatigue pas, ne l’épuise pas. Il est beaucoup plus que toutes les vitamines C de l’univers ! Il est la force infinie, et ce dont nous pouvons être certains, c’est que Dieu tient toujours Parole. Chaque fois que nous écoutons la Parole de Dieu attentivement, avec amour et que nous communions au Corps du Christ dans l’Eucharistie, nous puisons à la force infinie de Dieu.
Une Lumière se lève au milieu de nous, cette Lumière nous est donnée par son Fils Jésus lui-même : « Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos (Mt 11,28) ». Quelle lumière ! Nous voyons bien que Jésus incarne la Parole même de Dieu le Père. Il se préoccupe des pauvres, de ceux et celles qui peinent, qui souffrent, de ceux et celles qui sont stressés, exaspérés, et des désespérés parmi nous. « Que de fatigues nous supportons du fait de relations difficiles et embrouillés ! Ou parce que nous visons des objectifs trop élevées….des fatigues inutiles. »

Nous faisons partie de son amour de prédilection. Il nous appelle tous auprès de Lui afin d’être réconfortés. Ces gens rassemblés autour de Lui sont chargés et peinent sous leur joug. Ce joug c’est le fardeau de leur vie opprimée, pénible et ça s’explique par les insupportables dispositions de la Loi que les docteurs de la Loi leur imposent et toutes les règles de vie qui sont devenues un fardeau impossible.

Ce que veut Jésus, c’est nous rendre libres, légers et nous donner sa Joie. Personne n’était capable de les accomplir toutes. Personne ne fut jamais aussi humain que Jésus. « Prenez sur vous mon joug, devenez mes disciples (Mt11, 29) ». Pourquoi donc ce joug du Christ est-il bienfaisant et son fardeau léger ? Regardons et contemplons un bel exemple : « Lorsque Simon de Cyrène prit le joug du Christ, la croix du Christ, ce fut une corvée qui lui avait été imposée, mais à mesure que le cœur doux et humble de Jésus s’ouvrait à lui, cela devint un privilège et une joie ! Comme son amour pour Jésus grandissait, son joug devenait facile à porter et son fardeau léger. Sans aucun doute, il avait trouvé le repos pour son âme. »

Nous pouvons prendre conscience que le joug devient léger lorsque naît un lien personnel d’amour, d’adoration qui nous unit, qui unit le disciple que nous voulons être à notre Maître. Nous devons apprendre de Jésus que son joug, son fardeau, sa croix, sa mission, il l’a porté dans un abandon total à ce que Dieu lui a demandé. Il s’est abaissé, il est devenu plus méprisable que le plus méprisable. Quelle humilité !

De plus ce Maître, il est doux et humble de cœur. Un père de l’Église, Grégoire de Nysse, définit la douceur comme ceci : « Ce n’est pas la lenteur ni la nonchalance, car le Cantique célèbre la rapidité de l’Époux, bondissant de montagne en colline. La douceur est une disposition de l’âme qui s’oppose à une excessive impétuosité, car notre nature va trop vite quand il s’agit de mal faire. C’est pourquoi elle est bienheureuse. Tranquille et impassible quand le mal se présente, elle témoigne d’un mouvement vers les choses d’en haut… »
Notre foi ne doit jamais se transformer en un fardeau épuisant, elle ne doit pas être un joug, une croix qui nous écorche. Sinon, elle n’est pas authentique. L’amour ne peut être que libérateur et rayonnant, réconfortant ceux qui le rencontrent. Notre source intarissable et inépuisable de consolation se trouve dans la Parole même de Dieu, aujourd’hui, qui s’incarne réellement dans le Pain de Vie de l’Eucharistie pour chacune des myriades d’étoiles que nous sommes.

Que le Seigneur suscite en nous cette joie rayonnante et inépuisable en chacune et chacun de nous. Qu’il en soit ainsi !

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