FMJ MtlST-JEAN, APÔTRE DU SEIGNEUR ET ÉVANGÉLISTE – C
Frère Thomas
1 Jn 1, 1-4 ; Ps 96 ; Jn 20, 2-8
27 décembre 2012
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Celui-là était vraiment Fils de Dieu !

Deux jours après Noël, la liturgie de l’Église
nous donne de fêter l’apôtre Saint Jean.
C’est le seul apôtre qui ne soit pas mort martyr,
mais il nous laisse un témoignage éloquent
de contemplation du Verbe de Dieu en Jésus Christ.

Lors de sa première rencontre avec Jésus, au bord du Jourdain,
l’apôtre Jean cherchait à voir où Jésus demeurait.
Toute sa vie sur cette terre – il aurait vécu plus de 90 ans –
Jean a eu l’occasion de contempler Jésus et son mystère.
Contempler : en latin con – templare.
Con signifie avec.
Et templare, templum, c’est le temple.
Contempler, c’est donc faire temple avec…
se plonger dans un mystère transcendant qui nous dépasse.
Jean a contemplé Jésus dans l’épaisseur de son humanité ;
le fruit de sa contemplation est clair :
« cet homme, Jésus, c’est Dieu ».
Il nous dit ainsi quelque chose
sur la grandeur de notre humanité.

Jean a aussi contemplé l’absence de Jésus du tombeau,
au matin de Pâques :
« cet homme, Jésus, nous conduit vers Dieu ».
Là et seulement là se trouve notre avenir.

Jean n’a connu Jésus que lorsque ce dernier était adulte,
après son baptême par Jean Baptiste.
Pourquoi alors la liturgie de l’Église
le fête-t-elle deux jours après Noël,
et pourquoi nous donne-t-elle
à entendre la lecture des lettres de Saint Jean
durant tout le temps de Noël ?

À Noël, c’est la naissance et l’enfance de Jésus
que nous évoquons.
En fait, si l’Église fête Noël,
c’est parce qu’elle a reconnu la divinité de Jésus
à partir du Mystère pascal.
Jean est de fait le plus théologique des quatre évangélistes.
C’est lui qui insiste le plus sur la divinité de Jésus.
Mais curieusement, c’est aussi lui
qui donne le plus de détails matériels, sensoriels
dans les épisodes qu’il relate.
Jean ne relate que sept miracles de Jésus
(il les appelle signes (Jn 20,30))
– le septième étant sa résurrection –
alors que les autres évangélistes
relatent une grande quantité de miracles de Jésus.

Dans le récit du tombeau trouvé vide
que nous venons d’entendre par exemple,
Jean donne quantité de détails absents des autres Évangiles.
Il est en mesure de les donner,
puisqu’il est lui-même ce disciple que Jésus aimait (cf. Jn 20,2)
qui découvre avec Pierre le tombeau vide.
Il arrive le premier mais n’entre pas tout de suite :
il attend que Pierre, le premier des apôtres, arrive.
Puis, lorsqu’à son tour il entre, il nous dit :
« Il vit et il crut » (Jn 20,8).
C’est ainsi qu’il écrit, dans sa première lettre :
Ce que nous avons vu de nos yeux,
ce que nous avons contemplé,
ce que nos mains ont touché… (1 Jn 1,1)
c’est le Verbe, la Parole de la Vie

Jean a été attentif à tout ce qu’il a vu, entendu, touché…
Il a pris le temps de percevoir…
puis il a discerné que Jésus
n’était autre que le Verbe de Dieu,
la Parole de Dieu.
Qu’a-t-il vu dans le tombeau ?
Que le tombeau était vide
et les linges qui avaient enveloppé le corps de Jésus
bien rangés.
Qu’a-t-il cru ?
Que seul le Verbe de Dieu pouvait ainsi sortir du tombeau.
Il n’était plus dans le tombeau,
mais dans le sein du Père
d’où Il était sorti.
Cela ne faisait que confirmer
tout ce que Jean avait déjà vu et entendu de Jésus,
durant tout ce temps qu’il avait passé auprès de Lui.
Et cela donnait à toute l’humanité de Jésus,
depuis sa conception jusqu’à sa mort, un caractère divin.

Cela donne à notre humanité,
qui est la même que celle de Jésus une vocation divine.

Si le Verbe de Dieu S’est fait chair en Jésus Christ,
c’est que notre chair humaine est grande.
Elle a une vocation divine !

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