13e DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE – B
Frère Antoine-Emmanuel
Sg 1, 13…2, 24 ; Ps 29 ; 2 Co 8, 7.9.13-15 ; Mc 5, 21-43
28 juin 2009
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Reçus de sa joie éternelle

En ce dimanche où nous arrivons au terme de l’Année St-Paul.
partons d’un verset de la 2e Épître aux Corinthiens :
Vous connaissez en effet la générosité
de notre Seigneur Jésus-Christ :
Lui qui est riche,
Il est devenu pauvre à cause de vous,
pour que vous deveniez riches par sa pauvreté (2Co 8,9).

Étant riche, Il S’est appauvri
étant immensément riche,
Il S’est anéanti.
Il S’est vidé.
Il S’est livré.

Il est venu parmi nous, créatures humaines,
Lui qui est le Verbe de Dieu.
Il est venu et Il vient parmi nous,
et Il est parmi nous.
Il ne rougit pas d’être notre frère (Hé 2,11),
de partager en tout notre humanité.

Il est au milieu de nous
et Il se charge de toutes nos lèpres,
de toutes nos misères,
pour nous rendre riches,
pour que nous soyons riches, très riches…

Riches de quoi ?
D’argent, de santé, de vie facile, de pouvoir ?

Non ! Riches par sa pauvreté,
c’est-à-dire riches de ce qu’Il est !
Riches de Sa vie éternelle ;
riches de Sa joie éternelle ;
riches de pouvoir nous donner ;
riches de pouvoir comme Lui,
et en Lui, donner notre vie.

Riches, c’est-à-dire libérés
de toutes les richesses qui sont des esclavages
pour entrer dans la seule richesse
qui ne nous étouffe pas : l’Amour !

Jésus est venu et vient
pour nous entraîner dans l’Amour.
L’Amour en nous devient plus fort que tout !
Il est venu pour que nous ayons la vie
et que nous l’ayons en plénitude (Jn 10,10).

Et qu’est-ce que la vie en plénitude ?
C’est la vie éternelle !
Le bonheur d’éternité
qu’Il nous offre gratuitement
par ses bras étendus sur la croix.

Nous avons été créés pour la vie éternelle
mais le péché a mis en nous
le goût de la mort et la peur de la mort
nous laissant dans une frustration
et une malédiction terribles.
Mais l’Amour du Père S’est déployé
dans un geste fou, un geste éternel :
le don de son Fils et l’effusion de l’Esprit
qui nous débloquent de l’étau du péché et de la mort
et nous ouvre le trésor de l’éternité.
La Vie éternelle est désormais à portée de main.
Non pas de mains crispées dans les mérites et la peur
mais de mains ouvertes qui accueillent la Vie.

Depuis Pâques les pauvres sont en fête !
Les pauvres de cœur sont heureux
parce que le Royaume des Cieux est à eux !

Que signifient les guérisons de l’Évangile ?
Pourquoi Jésus a-t-Il guéri la femme hémorroïsse ?
Pourquoi a-t-Il ressuscité la fille de Jaïre ?
Pourquoi a-t-Il multiplié
les guérisons cette fin de semaine-ci ?

Pour nous montrer qu’Il est la Vie éternelle,
Jésus est en train de nous préparer à la joie éternelle !
Il veut que nous connaissions
non seulement par ouï-dire mais par l’expérience
sa puissance sur la mort.

Il nous y prépare tous,
parce que tous nous y sommes appelés.

Regardons l’hémorroïsse :
elle était impure à cause de ses pertes de sang
et elle se sent impure, la plus impure de tous sans doute.
Pas question pour elle de se présenter devant Jésus.

Parmi nous, il y en a qui se sentent impurs.
Faisons comme la femme de l’Évangile : allons à Jésus !
Aujourd’hui, sans attendre d’être purs,
allons puiser la Vie en Jésus.
La Source a soif d’être bue ! (Saint Augustin)
Jésus veut nous donner à tous
une première injection de Vie éternelle.
Il veut nous rendre dépendants de la Vie éternelle !

Il y a beaucoup de gens
qui n’ont aucun goût de la Vie éternelle,
qui vivent sans espérance.
Alors regardons Jaïre : un homme très religieux,
un bon père de famille
qui se présente devant Jésus au vu et au su de tous.
Que fait-il ?
Il Le prie instamment.
Il se jette dans cette prière
comme il se jette aux pieds de Jésus.

Jetons-nous, nous aussi, dans la prière
pour le monde, pour la ville,
pour que les gens rouvrent la fenêtre,
la fenêtre de l’espérance.
Il y a beaucoup de maisons closes.
On cherche à tout prix le plaisir sexuel
parce qu’on a perdu le goût du Ciel,
l’espérance du Ciel.
« Seigneur, la ville est à toute extrémité,
viens vite ! »

Regardons le début de l’Évangile :
Jésus est au bord de la mer.
Il est là.
Il nous attend !
Comme Jaïre, allons Le chercher :
demandons-Lui d’entrer dans la ville
pour qu’Il vienne y donner la vie.

C’est cela notre mission au Sanctuaire
prier pour la ville,
prier sur la ville.
Incessamment y appeler Jésus.

Remarquons, pour conclure qu’il y a deux récits imbriqués
dans l’Évangile d’aujourd’hui :
Jésus est venu pour la femme impure
comme pour le chef de synagogue.
Ces deux récits nous disent
qu’Il est aussi venu pour tous !
Le cœur de Jésus n’est pas étroit.
Tous les hommes et les femmes que nous rencontrons
y ont une place !
Quelle est donc notre mission ?
Le leur dire par notre vie !
Et être ensemble témoins de l’espérance de la Vie éternelle !

« La perspective finale de la Béatitude qui nous sera donnée
doit chaque jour éclairer notre vie et soutenir notre combat.
Il est bon de pouvoir se redire souvent, avec saint Paul,
que les souffrances du temps présent ne sont pas à comparer
à la gloire qui doit se révéler en nous,
et que la légère tribulation d’un moment
nous prépare, bien au-delà de toute mesure,
une masse éternelle de gloire.
Toute notre vie est une marche vers un bonheur d’Éternité !
Un jour nous arriverons tous à Sion hurlant de joie,
une béatitude éternelle transfigurant notre visage,
dans l’accompagnement de l’allégresse et de la joie. »
Amen.

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