FMJ MtlMardi, 10e Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Thomas
1 R 17, 7-16 ; Ps 4 ; Mt 5, 13-16
7 juin 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Goût et lumière pour le monde

Pourquoi Jésus dit-Il à ses disciples :
« Vous êtes le sel de la terre » (Mt 5,13) ;
« vous êtes la lumière du monde » (v. 14) ?
Ne devrait-Il pas leur dire plutôt :
salez la terre par votre bon exemple ;
illuminez le monde par votre parole !

Ainsi Jésus ne commence pas
par dire à ses disciples ce qu’ils doivent faire,
mais Il leur dit ce qu’ils sont.

Dans l’Évangile d’hier, Jésus leur disait déjà
qu’ils étaient heureux
et Il leur donnait les raisons de leur bonheur.
Des raisons que nous n’aurions pas soupçonnées.
Aujourd’hui, Jésus leur dit
qu’ils sont le sel de la terre et la lumière du monde.

Dans l’Évangile selon saint Jean,
nous verrions plutôt de telles affirmations
à propos de Jésus Lui-même.
Jésus dirait ainsi : « Je suis le sel de la terre »,
mais Il dit en effet : « Je suis la lumière du monde » (Jn 8,12).
Que Jésus affirme cela de Lui-même nous étonne déjà.
Cela appelle de notre part un acte de foi
en la divinité de Jésus.
Mais que Jésus dise cela de nous !
Mais qui sommes-nous Seigneur,
aurions-nous envie de Lui répliquer,
pour que Tu dises de nous
que nous sommes le sel de la terre
et la lumière du monde ?
Je n’ai pas autant de prétention !

Et si maintenant nous accueillions
ce que Jésus dit de nous
non comme des prétendus titres de gloire, avec orgueil,
mais comme faisant partie
de notre être nouveau de chrétiens, avec humilité.
Nous découvririons tout simplement
que si nous sommes membres du Corps du Christ,
si la Tête est Lumière, nous aussi nous sommes lumière.

Jésus cependant n’a jamais dit de Lui-même,
dans les Évangiles, qu’Il était sel de la terre.
C’est donc là quelque chose qui nous appartient
de manière toute particulière,
nous qui passons 80, 90, 100 ans sur cette terre.

Donc, cela fait partie de notre être de chrétien, de notre ADN.
Nous avons cependant la terrible liberté
de nous affadir, ou de nous cacher.
La mission du sel est bien simple, c’est de donner du goût.
Mais s’il vient à manquer, les aliments sont insipides,
et on se met alors à rechercher toutes sortes de succédanés,
sucres, épices, graisses en quantité, drogues à outrance
qui ne débouchent que sur des impasses.

La mission de la lumière est simple aussi, c’est d’éclairer.
Mais si elle vient à manquer, le monde est dans les ténèbres,
et on se met à rechercher toutes sortes de lumières artificielles :
spots qui clignotent,
néons de toutes les couleurs qui impressionnent,
écrans vidéo sophistiqués qui captent l’attention,
mais qui ne rendent pas heureux.

Si nous demeurons en Jésus,
Lui la Tête du Corps, Lui la Vigne,
alors toute notre vie sera sel pour la terre,
pour lui donner le goût de la vie éternelle
et lumière du monde pour lui faire voir
la lumière du Seigneur Dieu qui brille pour les siècles sans fin.

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