FMJ MtlMardi, 34e Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Antoine-Emmanuel
Dn 2, 31-45 ; Dn 3, 52-56 ; Lc 21, 1-4
26 novembre 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Tant de guerres…

Jésus nous parle aujourd’hui de conflits, de guerres,
de royaumes qui se lèvent contre d’autres royaumes.
Mais aussi de catastrophes naturelles…

En priant cet Évangile,
un cri peut vite monter dans notre cœur :
mais Seigneur, Tu ne pouvais pas éviter tout cela ?
Pourquoi ta victoire pascale
n’a-t-elle pas mis fin à la succession de guerres.
Que de guerres depuis 2000 ans !

11420 enfants tués
depuis le début de la guerre en Syrie en mars 2011
titrait hier ‘le Devoir’.
Une violence qui n’en finit pas.
Des millions de réfugiés dans des conditions plus que précaires.

Réveille-toi ! Pourquoi dors-tu Seigneur ?
Sors de ton sommeil, ne rejette pas sans fin !
Pourquoi caches-tu ta face
et oublies-tu notre malheur et notre oppression ?
Car notre gorge traîne dans la poussière,
notre ventre est cloué au sol.
Lève-toi ! À l’aide !
Rachète-nous au nom de ta fidélité ! (Ps 44(43), 24-27)

Ce cri, le Seigneur n’en est pas scandalisé…
Il l’attend de nous…
Honte à moi si je tourne les pages du ‘Devoir’
sans crier vers Dieu…

Mais cet Évangile reste une page d’« Évangile »,
une Bonne Nouvelle…
Pourquoi ?

Pour deux raisons :
D’abord parce que le lien que l’Écriture fait
entre la venue en gloire de Jésus
et les guerres et les catastrophes naturelles
nous fait comprendre que tous ces événements
ont une dimension spirituelle.

Chaque guerre a des causes humaines, politiques
et très souvent économiques,
avec des enjeux de pouvoir et de finance.
Et cela appelle le travail de la justice et de la paix.
Mais chaque guerre a aussi une dimension spirituelle.
Il suffit de penser à Marthe Robin
qui avait clairement perçu
que le foyer du nazisme était un pacte entre Satan et Hitler.

Derrière les guerres dans les nations,
les ethnies, les familles et les cœurs,
il y a une lutte spirituelle,
une œuvre de destruction de Satan
qui ne cesse pas de vouloir défigurer l’œuvre de Dieu.

Cela nous dit la nécessité,
mais aussi la fécondité de la prière.
Le Mystère Pascal se déploie dans l’histoire
à travers notre prière :
regardez l’effet de la prière et du jeûne
demandés par le Pape François en septembre.
En moins de trois jours, la menace imminente
d’un conflit international est tombée.

Il y a une autre Bonne Nouvelle ;
toutes les annonces liées aux derniers temps
laissent transparaître une chose :
la Seigneurie de Jésus.
l’histoire ne va pas vers un chaos.
Tout est déjà dans la Seigneurie de Jésus.

Le pape ce matin faisait la distinction entre deux réalités.
Il y a le moment que nous vivons
et il y a le temps qui se déploie bien au-delà de notre petit horizon.
Pour le moment que nous vivons,
l’Évangile de ce jour nous appelle au discernement ;
pour le temps, c’est l’espérance qui est nécessaire.

Sur chaque moment, nous pouvons avoir un certain contrôle…
Sur le temps, aucun de nous n’a le contrôle.
Mais ce n’est pas le chaos qui domine,
c’est le Christ, notre Seigneur et notre Roi.
Et c’est là le fondement de notre espérance.

Prions pour la paix
et tout ce qui est en notre mesure, faisons-le.

Et demandons au Seigneur la grâce
du discernement pour aujourd’hui
et de l’espérance pour regarder plein de confiance
la fin de notre vie et la fin du monde.
© FMJ – Tous droits réservés.