FMJ MtlJeudi, 7e Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Thomas
Jc 5, 1-6 ; Ps 48 ; Mc 9, 41-50
19 mai 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Être libres dans le Christ

Faut-il que nous allions jusqu’à nous couper
la main, le pied, l’œil ?
Pourtant si nous y regardons bien,
les raisons que Jésus nous en donne
ont bien du bon sens :
« Il vaut mieux entrer manchot, estropié, borgne,
dans le Royaume de Dieu,
que d’être jeté avec nos deux mains,
nos deux pieds, nos deux yeux,
dans la géhenne » (Mc 9, 43-47).

Jésus ne dit pas cela pour nous faire peur.
La géhenne, c’est ainsi que se nomme
une vallée en contrebas de la ville de Jérusalem
où l’on avait l’habitude de brûler des ordures.
Jésus l’utilise ici comme image de l’Enfer,
ce lieu où le ver ne meurt pas et où le feu ne s’éteint pas.
L’Enfer n’a pas bonne presse aujourd’hui,
car il rappelle encore à bien des personnes
les souvenirs d’une éducation moralisatrice
basée sur la peur de l’Enfer.

Or, si nous regardons bien,
ce n’est pas cela que Jésus nous dit.
Il nous invite à des actes radicaux, fermes et libres
pour nous sortir de ce qui risque de nous entraîner
– même définitivement si nous ne réagissons pas à temps –
dans un bourbier sans nom.

Car le péché est toujours une horreur.
Le péché n’est jamais mignon ;
il n’est jamais désirable.
« Le péché est l’iniquité » (1 Jn 3,4).
nous dit saint Jean.
Et saint Jean ajoute :
« Quiconque demeure en Lui (Jésus) ne pèche pas.
Quiconque pèche ne L’a vu ni connu » (v. 6).

Et il va jusqu’à écrire :
« Celui qui commet le péché est du diable,
car le diable est pécheur dès l’origine » (v. 8).
Le péché ne nous rend donc pas libre,
il fait de nous à la longue des jouets du démon.

Face à cela, le Royaume des Cieux
nous introduit à la lumière, à la vie éternelle, sans fin.

Le Royaume de Dieu est Justice, Paix et Joie dans l’Esprit Saint.
Il est liberté véritable dans l’amour et dans l’Esprit Saint.

Il y a donc là un enjeu, grave,
de vie intérieure ou de mort intérieure.

Jésus nous parle en des termes forts
pour que nous ne le prenions pas à la légère.

Il utilise des images fortes :
la meule attachée au cou
pour signifier toute l’horreur du péché de scandale.
Puis, les divers membres coupés
pour signifier les décisions pour le Royaume des Cieux
que nous pouvons prendre.

Il y a bien des manières de couper ainsi…
sa main, son pied, son œil, comme par exemple :
si je refuse de regarder telle scène, telle image, tel spectacle ;
ou si je refuse d’aller à tel ou tel endroit ;
ou encore si je refuse de me saisir de tel objet, de telle personne.
Cela prend des renoncements, parfois bien douloureux.
Ces renoncements sont douloureux
si j’ai pris l’habitude de prendre tous ces objets
que je convoite comme des biens.
Mais quelle liberté lorsque je largue les amarres pour de bon !
Je suis maître de mes membres.
Ce ne sont plus eux qui me gouvernent au gré de leurs caprices.
C’est Jésus qui nous donne la force dans ce combat.
L’invocation de son Nom
dans notre prière est pour cela très puissante.
« Celui qui vous donnera un verre d’eau
au nom de votre appartenance au Christ,
amen, Je vous le dis,
il ne restera pas sans récompense » (Mc 9,41).

Quelle grâce que d’appartenir au Christ !
Il fait de nous le sel de la terre
et la lumière du monde, libérés et libérateurs.

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