FMJ MtlVendredi, 34e Semaine du Temps ordinaire – C
Frère Thomas
Dn 7, 2-14 ; Dn 3, 75-81 ; Lc 21, 29-33
29 novembre 2013
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Le monde ancien croule, le monde nouveau pousse

Quel contraste, entre les monstres terrifiants vus par Daniel,
et le figuier qui bourgeonne,donné en parabole par Jésus.
Cela ne peut que nous rassurer,car si tout un monde ancien croule avec fracas,
tout un monde nouveau éclot,sans bruit mais irrésistiblement.

Daniel, dans sa vision, voit quatre bêtes énormes
qui sortent l’une après l’autre de la mer.
Le lion, l’aigle, l’ours, le léopard,
puis la bête à dix cornes :tout cela représente les empires de ce monde
qui se succèdent, rivalisant de puissance.

Dans l’Antiquité, il y avait les empires Babylonien, Perse, Grec et Romain
qui se sont succédé. Ils sont tous tombés, les uns après les autres.
De nos jours, bien des empires se disputent le monde.
Il semblerait que ce soient davantage des empires financiers,
des groupes de pression de toutes sortes.

Mais toujours le Fils de l’Homme, le Christ, est là,
qui met à mal la puissance de tous ces empires,
car ses armes sont la vérité, la justice, l’amour et la paix.
Sa domination n’est pas comme les autres dominations.
Il règne sur les cœurs sans forcer personne.
Il n’utilise ni la contrainte physique, ni la séduction, ni la peur.
C’est pour cela que sa royauté ne sera pas détruite.

Jésus emploie la parabole du figuier d’une façon bien étrange.
Il dit à ses auditeurs que dès que le figuier bourgeonne,
ils reconnaissent que l’été est proche.
Mais pourquoi Jésus dit-il :« De même, lorsque vous verrez arriver cela
(cela, c’est-à-dire toutes les catastrophes, guerres, persécutions et destructions
dont Jésus parle un peu avant)
sachez que le Royaume de Dieu est tout proche » (Lc 21,31).
Une catastrophe fracassante serait-elle comparable à un bourgeon qui s’ouvre ?
Jésus nous invite ici à regarder au-delà de ce qui est fracassant.
Et par là même Jésus nous rassure,car derrière les murs qui tombent avec grand fracas,
il y a de l’herbe qui pousse,silencieusement mais sûrement.

Derrière les jeux de pouvoir,derrière les cris de douleurs,
les gémissements si nombreux d’un grand nombre…
il y a la Parole du Christ qui subsiste,
qui ne demande qu’à être écoutée, reçue, aimée et mise en pratique,
qui pousse,qui bourgeonne,car elle est vie, elle ne passera pas.

Il faut que le monde ancien croule,
pour que le monde nouveau où la justice règnera, où le Christ règnera,
se manifeste dans toute sa splendeur et sa lumière pour toujours.

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