FMJ Mtl
Jeudi, 24e Semaine du Temps ordinaire – B
St Robert Bellarmin, évêque et docteur de l’Église, † 1621
Frère Benoît
1 Tm 4, 12-16 ; Ps 110 ; Lc 7, 36-50
17 septembre 2009
Montréal, Sanctuaire du Saint-Sacrement

L’Amour te connaît

Chers frères et sœurs,
nous devons être pleins d’admiration
envers ce Simon, le pharisien,
dont nous apprenons le nom
de la bouche même de Jésus.
Que Jésus l’appelle par son nom,
cela veut dire qu’il avait
une grande attention pour lui !
Ce pharisien, un peu curieux,
qui avait décidé malgré
tout ce qui a été dit sur Jésus,
de l’inviter dans sa maison.
Ce Jésus, ami des publicains et des pécheurs,
qui se mettait à table avec eux sans aucune gêne.
Simon risque alors,
en invitant Jésus de manger chez lui,
d’être sinon en communion,
au moins être associé
à cet entourage douteux du Fils de l’Homme,
que l’on dit « glouton » et « ivrogne ».

Pour un pharisien, quelle folle audace !
À quoi Simon pensait-il, nous ne le savons pas.
Mais comme le montre l’Évangile,
il devait être un homme quand même assez réceptif
et on pourrait se porter à imaginer
qu’il se laissera finalement profondément toucher
par cette rencontre merveilleuse avec le Christ
et avec son cœur ouvert à tout homme
et avec sa parole pleine de vérité.

Mais aussi, peut-être frères et sœurs
que Simon a tout de même
regretté un peu sa généreuse invitation.
Il ne sait plus trop quoi faire.
Un peu comme Hérode
qui invitait chez lui Jean le Baptiste
et qui aimait l’écouter
mais dont la présence le gênait en même temps.
Il connaissait son indignité profonde
devant cet hôte sans pareil
mais il voulait garder sa dignité apparente.

C’est pourquoi Simon va maintenir
une distance d’avec Jésus.
Tout en l’ayant en sa maison,
il ne le touchera pas.
Tout en rencontrant son regard,
il ne se laissera pas convaincre
de l’inconditionnel amour de Jésus.
Simon doute et ne veut pas aller jusqu’au bout
de sa communion avec le Sauveur.

Alors surgit cette femme.
Elle court vers celui dont on a dit
qu’il est ami des pécheurs.
Non pas ami du péché,
comme le supposait Simon en murmurant
mais l’ami du pécheur.
Cette femme sait vers qui elle a le droit d’aller
et elle projette de se perdre sans défense
dans l’Amour du Christ.

Simon s’interroge :
« Est-ce que Jésus connaît cette femme ? »
Mais la femme ne se pose plus cette question :
« Est-ce que Jésus me connaît ? »

Non seulement qu’elle se sait être connue de Lui,
mais en plus elle se sait aimée de Lui
comme jamais elle n’avait été aimée de toute sa vie !
La question de Simon est :
Que sait Jésus de cette pécheresse ?
Mais la vraie question est :
Que sait de nous l’Amour ?
Qui est Celui qui pardonne les péchés ?
Il est Amour et son regard c’est l’Amour.
Il voit comme un vrai prophète.
Il voit la femme,
il se fait son ami :
ami du pécheur, non pas du péché.
Le péché est couvert par l’Amour.
Jésus se tourna vers la femme
en disant à Simon :
« Tu vois cette femme ?
Je suis entré chez toi
et tu avais peur de m’accueillir pleinement
de m’embrasser, de m’honorer.
Elle avait recueilli en son cœur tout mon amour,
et sans plus, elle a su qu’elle pouvait s’y livrer
sans peur d’être jugée. »

La question n’est pas :
Est-ce que ses péchés étaient pardonnés
à cause de son amour
ou bien est-ce qu’elle a aimé
car ses péchés étaient pardonnés ?
Elle est aimée infiniment
et c’est pourquoi elle aime d’un grand amour.
C’est l’Amour qui couvre une multitude de péchés.
Regarde cette femme Simon et abandonne-toi de même.

Ainsi frères et sœurs, Jésus invite Simon
à entrer dans la communion des pécheurs pardonnés,
à sa table, au festin de l’Agneau de Dieu.
Rien n’est plus salutaire pour lui et pour nous,
comme nous le montre la femme pécheresse,
que de se laisser entraîner complètement
par l’Amour du Christ, aller vers lui,
le contempler et lui rendre grâce.

En effet tous nos péchés nous sont pardonnés
à cause de son GRAND AMOUR.
Ce n’est même pas notre amour pour lui
qui nous sauve mais notre foi en son Amour
qui a couvert une multitude de nos faiblesses,
de nos fautes et de nos péchés.
Seulement son amour
ajoute une valeur infinie à notre vie
et notre effort de l’aimer
et aimer les autres hommes et femmes.

Notre propre amour
n’est qu’un flocon de neige,
incapable en soi-même de couvrir quoi que ce soit.
Mais son Amour – et le nôtre en lui –
est une avalanche de lumière
qui couvre tout l’univers par sa pure clarté.
Comme ni moi, ni vous frères et sœurs
nous n’avons rien en nous-mêmes
pour rembourser notre dette de sainteté et d’amour,
acceptons la gratuité du créancier
et aimons le de toute notre affection et en paix.

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