FMJ MtlTROISIEME DIMANCHE DU CARÊME, A
Frère Thomas
Ex 17, 3-7 ; Ps 94 ; Rm 5, 1-2.5-8 ; Jn 4, 5-42
19 Mars 2017
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Laisser jaillir en nous l’eau de notre Baptême

Après le dimanche des tentations du Christ,
après le dimanche de la Transfiguration,
la liturgie du carême nous offre l’Évangile
de la rencontre de Jésus avec la femme samaritaine.
C’est l’Évangile qui nous est offert en cette année A du cycle liturgique,
et c’est aussi l’Évangile que nous entendons
lorsque des catéchumènes se préparent à recevoir le Baptême à Pâques.
Il n’y a pas de catéchumènes
qui seront baptisés cette année au Sanctuaire du Saint-Sacrement,
mais nous pouvons, par cet Évangile,
nous unir à tous les adultes
qui de par le monde se préparent à être baptisés à Pâques.

Cet Évangile est baptismal.
Il y est question de l’eau vive.
Cela nous rappelle que le sens du carême est aussi baptismal.
Ce n’est pas juste un temps d’ascèse.
C’est un temps où nous sommes tournés vers la mort et la résurrection du Christ.
Le dimanche de la transfiguration nous le rappelait la semaine dernière.
Le dimanche de la samaritaine nous le rappelle aussi à sa manière.
Jésus appelle cette femme de Samarie à faire un saut dans la foi en sa personne.
Jésus l’appelle à plonger en quelque sorte.
À plonger pour ensuite émerger :
c’est là le sens du baptême. À plonger pour émerger meilleur qu’avant.

Jésus va faire passer la femme de Samarie
par cette Pâque en partant de l’eau qu’elle va puiser.
Il lui demande d’abord à boire.
Elle s’étonne alors qu’un Juif s’adresse à elle pour lui demander à boire.
Jésus se présente ensuite comme celui qui donne l’eau vive.
Et il précise que l’eau qu’il donnera
deviendra en celui ou celle qui la recevra une source de jaillissante pour la vie éternelle.

Ainsi nous voyons comment Jésus
nous amène de l’eau puisée par une femme à l’eau de notre baptême.
Cette eau qui jaillit en vie éternelle,
c’est l’eau de notre baptême.
Jésus invite la femme de Samarie à vivre des passages,
à vivre des Pâques, pour avoir accès à cette eau.

Tout d’abord, elle a à dépasser la barrière de la nationalité :
Jésus est juif et elle est samaritaine.
Ces deux peuples ne se parlaient pas.
Jésus fait le premier pas pour lui parler,
elle a emboîté le pas pour lui répondre.
Cette première rencontre a cependant été facilitée par la solitude de cette femme.
Elle vient à midi, quand il n’y a personne :
d’habitude c’est en fin de journée que les femmes vont aux puits.
Jésus vient à notre rencontre,
par delà de notre nationalité, notre culture.
Il vient élargir notre horizon.

Il y a aussi la barrière de la religion.
Faut-il adorer Dieu à Jérusalem ou sur le mont Garizim ?
Jésus révèle à la Samaritaine que la véritable adoration,
c’est celle qui est faite en esprit et en vérité.

Jésus vient à la rencontre de tout humain,
par delà sa tradition religieuse.

Puis, il y a la barrière de la vie morale.
La femme a successivement cinq maris.
Elle l’avoue à Jésus et Jésus l’accueille avec cela.

Voilà que l’eau vive jaillit dans le sein de la femme de Samarie.
Elle court à la ville
– elle qui avait plutôt de mauvaises relations avec ses compatriotes –
et elle leur parle de Jésus.
Eux viennent à Jésus et se laissent à leur tour toucher par lui.
De l’eau vive jaillit à son tour de leur cœur.

Voilà donc que nous sommes invités
à nous plonger à notre tour dans l’eau de notre baptême :
pour y être unis au Christ dans sa Pâques,
pour que de l’eau vive jaillisse en nous en vie éternelle.

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