FMJ MtlSAINTE TRINITÉ – A
Ex 34, 4b-6.8-9 ; Dn 3, 52-56 ; 2 Co 13, 11-13 ; Jn 3, 16-18
Frère Jakub
11 Juin 2017
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

« Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. »

Chers frères et sœurs,
Dans sa deuxième lettre aux Corinthiens,
l’apôtre des nations saint Paul salue ainsi
la communauté, salut repris dans toutes les liturgies :
« La grâce du Seigneur Jésus, l’amour de Dieu
et la communion du Saint Esprit soit avec tous! »

Aux trois appellations de Seigneur,
Dieu et saint Esprit correspondent trois souhaits :
La grâce, l’amour-agapé et la communion.
La grâce désigne le don gratuit du salut,
sa manifestation en Jésus Christ crucifié et ressuscité. L’amour-agapé est mise en rapport avec Dieu
comme avec sa source suprême.
L’amour de Dieu est celui dont il nous aime,
qu’il a manifesté dans le Christ Jésus
et dont il nous rend capables.
C’est parce que Dieu aime les hommes,
qu’il leur a donné son Fils,
en qui nous recevons le salut.
La communion du Saint Esprit est la communion
avec l’Esprit Saint,
ensuite la communion fraternelle que l’Esprit crée
entre les fidèles, mais aussi la communication que l’Esprit fait de lui-même.
L’Esprit Saint est une force permanente et active,
que Dieu donne à l’Église.
Reçu par la foi et le baptême,
il habite dans le chrétien, le rend fils de Dieu
et lui procure les dons spirituels :
joie, paix, charité.

La vie chrétienne se déroule,
du début à la fin, sous le signe de la Trinité.
La Trinité est le sein dans lequel nous avons été conçus et le port vers lequel nous naviguons tous.
C’est océan de paix d’où tout provient et où tout revient. Saint Serge de Radonege disait :
« Contempler la Trinité pour vaincre l’odieuse discorde
de ce monde. »
La Trinité est surtout joie et bonheur.
Le bonheur en effet est d’aimer et d’être aimer.
Or Dieu, depuis toute éternité,
aime d’un amour infini le Fils
qui l’aime d’un amour tout aussi infini.
En lui, le Père « a mis tout son amour »
c’est-à-dire son bonheur.
Mais dans le monde, il y a le mal,
il y a l’égoïsme, il y a la méchanceté
et Dieu pourrait venir pour juger ce monde,
pour détruire le mal,
pour châtier ceux qui œuvrent dans les ténèbres.
Mais il est surprenant que la révélation de l’amour de Dieu à Moïse
et à son peuple advienne après un très grave péché
du peuple comme nous avons entendu dans la première lecture.

Alors Dieu montre qu’il aime le monde,
qu’il aime l’homme, malgré son péché
et il envoie ce qu’il a de plus précieux :
son Fils unique.
Et non seulement il l’envoie,
mais il en fait don au monde.
Jésus est le Fils de Dieu qui est né pour nous,
qui a vécu pour nous, qui a guéri les malades,
pardonné les péchés, accueilli chacun.
En répondant à l’amour qui vient du Père,
le Fils a donné sa propre vie sur nous :
sur la croix l’amour miséricordieux de Dieu
touche son point culminant.
Et c’est sur la croix que le Fils de Dieu
nous obtient la participation à la vie éternelle,
qui nous est communiquée par le don de l’Esprit Saint. Ainsi dans le mystère de la croix
sont présentes les trois Personnes divines :
la Trinité,
le Père qui donne son Fils unique pour le salut du monde;
le Fils qui accompli jusqu’au bout le dessein du Père; l’Esprit Saint
– répandu par Jésus au moment de sa mort –
qui vient nous faire participer à la vie divine,
qui vient transformer notre existence,
pour qu’elle soit animée par l’amour divin.

Chers frères et sœurs,
Dès lors quand je trace le signe de la croix
sur mon corps, en commençant par la tête
et en finissant par les épaules,
j’exprime cet amour du Dieu trois fois saint
pour tous les hommes.
Par la croix se révèle Celui qui m’a aimé
et qui nous aime infiniment.
En me signant de la croix,
je dis mon désir d’entrer dans le mouvement d’amour trinitaire qui est échange,
don de soi et accueil de l’autre dans une égale réciprocité.
L’Esprit de Dieu me fait entrer dans ce mouvement
qui est charité
et qui m’entraine à la suite du Christ,
qui me fait devenir ami du Christ,
membre de son corps.
Et comme disait sainte Bernadette :
« il faut bien faire son signe de croix. »
c’est un programme pour toute notre vie,
de vivre notre humanité de tous les jours :
« Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit. »

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