FMJ MtlMercredi, 5e Semaine après Pâques – C
Frère Thomas
Ac 15, 1-6 ; Ps 121 ; Jn 15, 1-8
27 avril 2016
Sanctuaire du Saint-Sacrement, Montréal

Demeurer en Jésus pour fructifier pour la vie éternelle

Comment pouvons-nous demeurer en Jésus ?
Lui, Il demeure en nous.
Il S’est fait l’Un de nous,
Lui qui était de condition divine.
Il a partagé nos souffrances et notre mort.
Jésus demeure en nous.
Il demeure en notre humanité à jamais.

Si nous prenons la comparaison de la vigne,
nous comprenons la nécessité des sarments
de demeurer sur la vigne.
S’ils sont coupés de la vigne,
ils n’ont plus de sève,
ils meurent, c’est évident.
Mais comment la vigne
demeurerait-elle dans les sarments ?
Jésus emploie ce verbe « demeurer »,
pour signifier comment Lui, la vigne,
infuse sa Vie dans ceux et celles qui croient en Lui.

De la même manière,
la vigne qui puise sa vie dans le sol,
dans le rayonnement du soleil,
infuse cette vie dans les sarments
qui donnent les grappes de raisins.
Nous pouvons dire ainsi que la vigne
demeure dans les sarments qu’elle fait vivre.

Lorsqu’un sarment n’est plus sur la vigne,
il meurt, c’est évident, nous l’avons vu.
Mais lorsqu’une personne n’est plus sur Jésus ?
Et d’abord que signifie ne plus être sur Jésus ?
Que signifie ne plus demeurer en Lui ?

Cela signifie ne plus croire en Lui.
Cela signifie par exemple
cesser de fréquenter l’Eucharistie,
volontairement ou par négligence,
selon la parole de Jésus :
« Si vous ne mangez la chair du Fils de l’Homme
et ne buvez son sang,
vous n’aurez pas la Vie en vous » (Jn 6,53).

Cela pose la question de toutes les personnes
si nombreuses dans le monde,
qui ne sont pas chrétiennes.
Et aussi de toutes celles qui sont nombreuses aussi,
de tradition chrétienne,
qui se disent non croyantes ou non pratiquantes.
Objectivement, elles ne demeurent pas en Jésus,
alors cela signifie-t-il
qu’elles n’auraient pas la Vie en elles ?
Le Concile Vatican II a parlé
de toutes ces personnes qui,
sans faute de leur part,
se disent non chrétiennes.
Elles seront jugées
selon la droiture de leur conscience.

Mais quels sont les fruits
que le Père attend que nous donnions ?
Quels sont ces fruits pour lesquels
Il est prêt à nous enlever de la vigne,
si nous n’en portons pas,
et à nous nettoyer pour que nous en donnions davantage ?

Ces fruits, saint Paul les énumère
dans son épître aux Galates :
le fruit de l’Esprit est charité, joie,
paix, patience, serviabilité,
bonté, confiance dans les autres,
douceur, maîtrise de soi (Ga 5, 22-23).
Ces fruits, nous pouvons en voir
en tout homme, toute femme de bonne volonté,
quelle que soit sa religion.
Et rendons grâce à Dieu
quand nous voyons de tels fruits,
en nous et autour de nous.

Que signifie alors lorsque Jésus nous dit :
« En dehors de Moi,
vous ne pouvez rien faire » (Jn 15,5) ?

Jésus dit cela à ses apôtres,
à ses disciples les plus proches,
dans son discours aux adieux.
C’est donc d’abord à nous qui croyons en Lui,
qui vivons de son Eucharistie, de ses sacrements,
que cette parole est adressée.
Est-ce que je demeure véritablement en Jésus Christ ?
Est-ce que je crois en Lui ?
Est-ce que je m’intéresse à la Vie éternelle,
à la vie de ressuscité qu’Il m’offre ?

Certes les fruits de l’Esprit Saint dont parle saint Paul
sont des réalités qui concernent aussi notre vie en ce monde.
Mais si je perds de vue la Vie éternelle,
pourrais-je les vivre durablement ici-bas ?

Si j’ai peur de la mort,
vais-je rester dans la joie, la paix ?
Même, vais-je rester dans la douceur, la maîtrise de soi ?
C’est la peur de la mort
qui est cause de bien des violences, des guerres,
et maintenant de lois contre la vie.

Alors le regard posé sur la mort
comme un passage vers la vie avec le Seigneur
est source de paix, de joie
et tous les autres fruits en profondeur.

« Si vous demeurez en moi,
et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voudrez,
et vous l’obtiendrez » (Jn 15,7).

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